Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 26.08.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1734 fois

SAINT-DIONISY Le maire, Jean-Christophe Grégoire : « À l’Agglo, j’ai soutenu Franck Proust délibérément »

Le nouveau maire de Saint-Dionisy et membre du groupe IEC (Intérêts et esprit communautaires) à Nîmes métropole, Jean-Christophe Grégoire (Photo : Coralie Mollaret)

Nouveau maire de Saint-Dionisy, Jean-Christophe Grégoire est aussi président du collectif citoyen nîmois TPNA (Tous pour notre avenir). À Nîmes métropole, il s’est engagé derrière le président Franck Proust, qui en a fait son vice-président en charge des Zones d’activités économiques. 

Objectif Gard : Comment s’est déroulé votre entrée en fonction ? 

Jean-Christophe Grégoire : Sous le précédent mandat, j’étais chargé des Travaux. J'étais dans l’équipe du maire, Michel Gabach, qui n'a pas souhaité se représenter. Ma prise de fonction s’est donc déroulée tranquillement. Après, lorsque l’on prend les habits du maire, on est en tête de tous les problèmes. Quand on est en tête, on ne peut pas déléguer à d’autres. 

De quels problèmes parlez-vous ? 

Par exemple, le centre de loisirs de Langlade qui n’a plus accepté les enfants de Saint-Dionisy, en raison des contraintes liées au covid-19. Nous avons dû passer rapidement une convention avec celui de Calvisson. Mais le décalage du second tour des municipales nous a retardé sur plein de dossiers, comme la préparation de la rentrée scolaire qui, du coup, se fait au pas de course. 

Halte paysanne : « Notre but n’est pas de faire de l’argent » 

Concernant les dossiers, sur quoi travaillez-vous ? 

Nous avons lancé notre partenariat avec le PIMMS (*) de Nîmes. En fin d'année, nous proposerons aux habitants, dans notre médiathèque, des aides pour remplir les papiers administratifs. En parallèle, une association devrait aussi apporter une aide à la maîtrise de l’outil numérique. Enfin, autre important dossier : notre projet agricole « La Halte paysanne » de 7,5 hectares dans la plaine de Saint-Dionisy, qui devrait aboutir d’ici la fin de l’année. 

Dites-nous en plus sur « La Halte paysanne »...   

L’idée est de réunir le site de la production et celui de la vente de produits agricoles. Ces terres sont destinées à de jeunes agriculteurs qui souhaite démarrer leurs activités ou des agriculteurs sans terre (maraîchage, petit élevage, plantes aromatiques...). Nous avons créé une SCIS (Société coopérative d'intérêt collectif) pour acheter ces terrains. En parallèle, la commune a fait construire quatre ateliers-relais pour leur permettre de vendre leurs produits. Sur les 725 000€ nous avons reçu 480 000€ de subventions (État, Région, Département, Nîmes métropole, Europe…).  

Pourquoi avoir créé une SCIS ? 

Elle s’appelle SCIC Le Bioo-Rhony. Elle est présidée par l’ancien maire, Michel Gabach. Ce modèle a permis à nos partenaires (associations de consommateurs, entreprise Perrier, Nîmes métropole…) de prendre des parts pour acheter les terrains d’un montant de 125 000€. Sans eux, la commune n’aurait pas pu le faire.

Certains de vos administrés voient d'un mauvais œil ce mode de gestion. Que leur répondez-vous ? 

Notre but n’est pas de faire de l’argent ! C’est d'ailleurs le service juridique de la Chambre d’agriculture qui nous a conseillé le principe d'une SCIC. Nous mettons en place des baux agricoles réglementés au niveau des tarifs. Notre objectif est simplement de nous permettre de nous réapproprier les fonctions productives de notre territoire. Nous avons vu ô combien c’était important pendant le confinement… 

« Ces six dernières années ont été exécrables » 

En parlant d’opposants, quels sont vos rapports avec votre ancienne rivale aux Municipales - et par ailleurs membre du parti Les Républicains - Éline Liron ? 

Avec Éline, il n’y a pas de problème. Elle joue son rôle. Pour l’instant, nous n’avons eu qu’un conseil municipal. Vous savez, passé le temps des élections, chacun se remet sur des bases constructives. 

Certaines défaites sont dures à digérer... Surtout que vous avez soutenu son chef de parti, Franck Proust, pour présider Nîmes métropole. 

Lors du précédent mandat, nous avons connu six années exécrables à cause de la guerre entre Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, et Yvan Lachaud, président centriste. Du coup, j’ai pensé qu’il ne fallait pas remettre le couvert. Il fallait mieux laisser la présidence à la ville de Nîmes. Franck Proust m’a aussi dit qu’il soutiendrait le projet de conversion de l’ancienne base Oc’Via en plateforme de fret ferroviaire. En tant que président de TPNA (Tous pour notre avenir), c’est un projet auquel je tiens. J'ai donc soutenu délibérément Franck Proust. 

Avez-vous eu la garantie de Franck Proust de faire aboutir le projet ? 

J’ai eu au moins la garantie qu'il étudie notre projet. Après tout ne dépend pas de l’Agglo, il faudra aussi interpeller d’autres partenaires. 

Votre soutien aura toutefois été payant puisque vous avez obtenu la vice-présidence en charge des Zones d’activités économiques (anciennement occupée par le maire de Manduel, NDLR). 

Oui mais je tiens à souligner que je ne touche pas d’indemnité à la Ville, seulement celle de l’Agglo. C'est un choix personnel :  je ne suis pas pour le cumul. Concernant ma délégation à Nîmes métropole, il y a une vingtaine de zones d’activités économiques. À Nîmes, elles sont presque pleines. Après, je n’ai pas encore mis le nez dans les dossiers mais je ne tarderai pas à le faire. Dans toute ma vie professionnelle (directeur de mutuelle, d’imprimerie et même ex-attaché parlementaire du député communiste Bernard Deschamps, NDLR), j’ai toujours été intéressé par les projets à mettre en œuvre. 

Enfin, un mot sur TPNA. Avez-vous des nouvelles de votre leader, Jean-Paul Boré, élu dans l’Aveyron ?

Je ne l’ai pas vu cet été mais je le vois généralement assez souvent. Je suis président de l’association depuis six ou sept ans. Nous devions organiser une assemblée générale pour réélire le président en mars mais il y a eu la crise sanitaire. Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas pour le cumul. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

* Point d'information médiation multiservices

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Coralie Mollaret

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