Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 14.03.2017 - elodie-boschet - 2 min  - vu 370 fois

UZÈS Les allures romaines du chantier de l’internat

La mosaïque est dans un état remarquable. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

En octobre 2016, des fouilles archéologiques ont été lancées sur le chantier de l’internat des lycées Charles Gide et Guynemer. Une visite guidée des lieux était organisée ce mardi autour des vestiges découverts, en présence notamment du vice-président de la Région Occitanie Kamel Chibli, du député Fabrice Verdier, des proviseurs des établissements scolaires et des élus locaux.

Accroupis au sol, les archéologues fouillent minutieusement chaque mètre carré. Le travail est colossal pour mettre à jour ces vestiges, cachés pendant plus de vingt siècles dans le sol qui entoure l’ancienne gendarmerie de la ville. Ici, un internat et un espace restauration pour les lycées Charles Gide et Guynemer doivent désormais être construits. Mais pour l’heure, toutes les attentions sont focalisées sur les exceptionnelles découvertes réalisées.

« On remonte aux origines de la ville », affirme Marc Célié, directeur adjoint scientifique et technique à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP). S’il est encore trop tôt pour avoir une lecture avancée de ces vestiges, Philippe Cayn, l’archéologue responsable de l’opération, donne des premiers éclairages assez concrets et précis. « Les occupations du site remontent au Ier siècle avant Jésus Christ. Les gens venaient ici exploiter le calcaire. Ensuite, nous avons une phase d’urbanisation à partir du milieu du Ier siècle après J-C, avec la présence d’habitations installées entre des rues romaines et peut-être des bâtiments publics ».

Les vestiges remontent au premier siècle avant J-C. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Par ailleurs, la période du Moyen-Âge est également représentée. Elle est concernée par plusieurs constructions et une dizaine de tombes aménagées dans des fosses rectangulaires, qui interrogent sur l’existence éventuelle d’une église. Mais la trouvaille la plus impressionnante est cette mosaïque de 28 m² au décor soigné, qui daterait de la seconde moitié du Ier siècle avant notre ère. « Elle est dans un état de conservation assez remarquable. Sa dépose sera effectuée par une entreprise spécialisée en avril », souligne Philippe Cayn. Entourée d’autres sols construits, elle est incluse dans un bâtiment dont les contours et la chronologie devront être précisés au cours de la fouille.

Toutes ces découvertes seront accessibles au grand public le week-end du 1er et 2 avril. « Face aux impatiences qui se sont manifestées sur la ville, nous allons mettre en place un programme de communication ambitieux. Des classes ont déjà été accueillies sur le site », explique Marc Célié. Quant à l’internat, les travaux devrait débuter en septembre pour une livraison, selon le calendrier prévisionnel, pour s'achever à la rentrée 2019.

Elodie Boschet

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