Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 21.04.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 2078 fois

ALÈS Jean Castex choisit la décontraction pour chasser l'abstention

Jean Castex a fait un détour par la nouvelle Maison de la jeunesse d'Alès mais ne s'est pas essayé au billard. (Photo Corentin Migoule)

Catherine Daufès-Roux, Max Roustan, Jean Castex et Christophe Rivenq s'élancent de l'hôtel de ville d'Alès pour une déambulation de deux heures. (Photo Corentin Migoule)

Deux heures. C'est le temps consacré par le Premier ministre Jean Castex à sa visite alésienne ce jeudi après-midi. En toute décontraction, il s'agissait pour l'ex-maire de Prades de finir le travail pour Emmanuel Macron à 72 heures du deuxième tour de la présidentielle.

C'est devant une petite cinquantaine de personnes et avec une demi-heure de retard que le Premier ministre a été accueilli par le maire d'Alès, Max Roustan, et son premier adjoint, Christophe Rivenq, sur le parvis de l'hôtel de ville, peu avant 16 heures. Chahuté quelques heures plus tôt dans la cité des Antonin par une dame s'inquiétant du devenir de sa ville en matière d'insécurité qu'elle estime étroitement liée à l'immigration, Jean Castex a été interpellé dès son arrivée dans la capitale des Cévennes par des agents du centre hospitalier d'Alès, accompagnés de soignants du centre hospitalier de Ponteil-et-Brésis, lesquels ont fait cause commune pour réclamer "plus de moyens pour l'hôpital public" et dire leur "détresse" après deux ans de pandémie. "La vaccination ne protège pas de la transmission du virus, il faut réintégrer les soignants non-vaccinés", a pesté l'un d'entre eux. "Ne venez pas me chercher sur ce terrain là car vous savez que je ne suis pas d'accord", s'est contenté de répondre le successeur d'Édouard Philippe.

Halte "obligatoire" par la Brûlerie. (Photo Corentin Migoule)

Celui qui l'a présenté comme "un ami", Christophe Rivenq, s'est alors mué en guide pour assurer une visite quasi-intégrale du cœur de ville dans l'idée de démontrer que l'argent alloué par l'État à la collectivité alésienne dans le cadre des États généraux avait été habilement investi. Sur la route le menant aux abords de la place Saint-Jean actuellement en cours de rénovation, le premier soutien du président sortant, interpellé par des jeunes en pleine attente pour un "dégradé", a fait un premier détour imprévu par un salon de coiffure. "C'est ma profession favorite", a-t-il glissé, rieur, en posant auprès d'un coiffeur au crâne encore plus dégarni que le sien. Tout au long de sa visite alésienne, Jean Castex s'est ainsi amusé de sa calvitie avancée en faisant une halte dans tous les salons qui se sont présentés sur le trajet.

"Mon mari s'est récemment fait agresser à Alès. Ses agresseurs sont ressortis le lendemain en toute impunité. Que prévoit le gouvernement pour contenir l'insécurité ?", s'interrogeait une coiffeuse située sur la place de l'Abbaye, quelques secondes avant le passage dans son salon du Premier ministre. Une question qu'elle n'a finalement pas trouvé la force de poser à celui qui lui a offert un selfie. Une séquence qui résumait bien la tendance d'une après-midi très tranquille pour Jean Castex, lequel n'a pas eu à défendre le quinquennat d'Emmanuel Macron, pas plus qu'il n'a dû faire face à une quelconque hostilité des Alésiens qui, s'ils se montrés parfois incommodés par le passage du chef du gouvernement dans leur ville, ont été globalement courtois.

Dans ce contexte, un an après le saut de puce d'une trentaine de minutes qu'il avait effectué lors de sa dernière venue à Alès en mars 2021, le Premier ministre a pris son temps pour arpenter les rues du centre-ville de la capitale des Cévennes. Il s'est même jeté un p'tit noir à la Brûlerie, présentée par le premier adjoint de la ville comme "le meilleur café d'Alès". Après voir repris son chemin en direction de la très passante rue d'Avéjan, l'ancien maire de Prades a répondu aux questions des médias lors d'un point presse informel. L'occasion pour le dernier nommé de justifier sa virée gardoise à 72 heures du second tour dans un département qui a placé Marine Le Pen en tête et s'est aussi beaucoup abstenu : "L'objectif c'est convaincre, écouter, expliquer. C'est aussi sensibiliser les gens aux enjeux de cette élection. En tant que chef du gouvernement sortant, je dois rendre compte de l'action qui a été conduite. Je dois aussi démontrer que Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ça n'est pas la même chose pour l'avenir de nos enfants et le sort de nos territoires."

Après quoi, sous bonne escorte, Jean Castex a poursuivi sa déambulation. "On sait qu'après l'élection avec vous au pouvoir ça sera le retour du pass et du vaccin tous les trois mois", a tenté vainement une jeune femme qui n'est pas parvenue à perturber son interlocuteur. Une furtive partie de baby-foot dans les locaux de la nouvelle Maison de la jeunesse, puis la découverte du guichet unique baptisé "Le Hup" - qui a pris place sur la place des Martyrs-de-la-Résistance depuis le début de l'année - ont achevé une visite de plus de deux heures, menée en toute décontraction.

Corentin Migoule

Corentin Migoule

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