La sécurité ne se décrète pas, elle se construit ensemble. C’est dans cet esprit que le général Thibaut Lagrange, nouveau commandant de la région de gendarmerie d’Occitanie, s’est rendu ce jeudi à Alès. À la tête de près de 8 000 militaires dans l’une des plus vastes régions de France, le haut gradé est venu à la rencontre des élus et autorités locales pour faire le point sur les enjeux sécuritaires du territoire.

« Mieux on se connaît, mieux on se parle, et mieux les choses avancent », a résumé Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, en saluant cette initiative de dialogue. Un rendez-vous important, alors que les élus font régulièrement remonter un sentiment d’insécurité croissant, avec une hausse constatée des violences, cambriolages, incivilités ou trafics.

Un partenariat indispensable

Devant les élus, le général Lagrange a rappelé l’importance du partenariat entre les forces de sécurité et les maires, « premiers connaisseurs de leur territoire ». « Un maire doit pouvoir alerter les gendarmes, tout comme les gendarmes doivent informer les élus », a-t-il insisté. « Pour sécuriser un territoire, il faut le connaître, et ce travail ne peut se faire que dans une logique de confiance mutuelle. »

Procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini a d’ailleurs salué les « relations extrêmement fluides entre les élus, les gendarmes, les policiers et le parquet », illustrant ce climat de coopération locale : « Quand je suis arrivé, j’ai transmis mon numéro de portable à tous les maires du ressort. Quand il y a un souci, on agit tout de suite. »

Un été sous surveillance renforcée

À l'approche de la saison estivale, le Gard bénéficie d’un renfort conséquent : 500 militaires supplémentaires déployés sur l’ensemble de l’Occitanie, dont une centaine dans le département. Sur Alès, une quinzaine de gendarmes actifs et 12 réservistes viendront épauler les effectifs locaux, particulièrement mobilisés à l’occasion des 42 fêtes votives programmées.

Le général a aussi souligné les spécificités du territoire alésien, notamment en matière « d’atteintes aux personnes », avec la création d’une cellule dédiée pour le suivi des victimes. Une initiative saluée par le parquet et les élus.

Une gendarmerie moderne face à une délinquance qui évolue

Si la gendarmerie reste une institution ancienne, elle ne cesse d’évoluer. Équipée d’outils numériques modernes, elle s’adapte en permanence à la réalité des territoires et aux nouvelles formes de criminalité, comme la cyberdélinquance ou les trafics liés aux stupéfiants. « L’Occitanie accueille 50 000 nouveaux habitants par an. C’est autant de pression supplémentaire sur nos forces de sécurité », a rappelé le général.

Face à la montée des violences et des addictions, les forces de l’ordre misent sur la prévention, le maillage territorial et une coopération renforcée avec les services judiciaires et administratifs. « Dans un monde idéal, on éviterait la victime plutôt que d’arrêter le voleur après coup », a glissé le général Lagrange.

Une visite saluée

Le général originaire de Moselle, Thibaut Lagrange s’est montré particulièrement attentif à la réalité des territoires ruraux comme celui d’Alès, lui qui a un lien familial particulier avec le métier de mineur. Il a d'ailleurs reçu une lampe de mineur d'Alès pour l'occasion. Une proximité qui n’a pas échappé aux élus locaux, visiblement rassurés par le ton direct et pragmatique du général. Le message global veut être clair : la sécurité dans le Gard se joue en réseau, sur le terrain, et avec l’aide de tous.