« Ouvrez des écoles et vous fermerez des prisons ». On peut lire cette citation de Victor Hugo sur la façade d’une école nîmoise qui a pris le nom du célèbre auteur. La rentrée scolaire est un enjeu sociétal constant. Les tensions sont régulières entre les mois de mai et octobre car la carte scolaire est en plein ajustement. Le Gard n’échappe pas au phénomène, mais, en centre-ville, on est moins habitué au phénomène. Surtout quand il s’agit d’une ville comme Nîmes et d’une école maternelle comme celle située sur l’avenue Jean-Jaurès, à deux pas des Jardins de la Fontaine.

« Nos enfants ne sont pas des chiffres, maintien des quatre classes ! Respectons les besoins de chaque enfant, nous disons non à la fermeture… Des classes surchargées forment des enfants en danger. Ne touchez pas à nos classes, l’école en danger, ce sont les parents qui sont en colère car l’avenir de nos enfants valent plus que des économies ! », explique Laetitia Charrueau, parent d’élève de l’école en question.

Une décision d’autant plus difficile à avaler qu’elle est récente et que l’association des parents a apprise hier (mercredi 3 septembre 2025) et qui est en train d’en informer les autres parents. La classe serait supprimée une semaine seulement après la rentrée !

Pour les parents d’élèves de l’école Jean-Jaurès, une inquiétude, vive, est née. Inquiétude concernant la fermeture d’une classe à la suite d’une « décision imposée » alors que la rentrée scolaire est déjà passée. « C’est une mesure brutale et précipitée, elle nous paraît grave et particulièrement déstabilisante pour l’ensemble de la communauté éducative. »

Actuellement, l’école fonctionne avec quatre classes. Une petite section de 15 élèves et deux petits nouveaux (qui n’arriveront que lundi et donc trop tard…), une moyenne section avec 19 élèves, une classe mixte moyenne et grande section avec elle aussi 19 élèves et, enfin, une grande section avec 25 élèves.

« Cette organisation permet un équilibre fragile mais essentiel, compte tenu des réalités de terrain : plusieurs élèves en difficulté restent sans AESH malgré leurs besoins avérés. Certains enfants ont des dossiers MDPH en attente et nécessitent une attention renforcée. La fermeture d’une classe entraînerait des effectifs de 27 élèves, voire davantage en cours d’année car l’école accueillant régulièrement de nouvelles inscriptions, est également incompatible avec un suivi adapté. »

Cette fermeture serait d’autant plus alarmante qu’elle concernerait aussi le poste de direction. Des trois enseignantes restantes, aucune ne veut prendre la relève et la direction de l’école. « Nous pourrions ainsi nous retrouver avec une école sans direction, ce qui est tout simplement impensable pour la bonne marche d’une structure accueillant de jeunes enfants. »

Les conséquences ? Côté humain, elles préoccupent les parents. « L’Atsem affectée à la classe concernée est titulaire, elle se retrouve fragilisée sans même pouvoir faire ses vœux de mutation. De plus, les élèves déjà installés depuis la rentrée vivraient un bouleversement majeur en changeant de maîtresse et de repères. À cela s’ajoute l’absence d’animatrice de cantine obligeant les enfants à déjeuner en deux groupes, ce qui accentue encore la fatigue et la désorganisation quotidienne… »

Pour les parents d’élèves, la fermeture n’est pas logique. Pire, elle est injustifiée et met en péril la stabilité pédagogique, le bien-être des enfants et la qualité de vie de l’école. « Nous demandons avec insistance le maintien des quatre classes, condition indispensable pour garantir un enseignement de qualité, un encadrement adapté et le respect des besoins de tous les élèves. »