ALÈS Le Printemps alésien réclame la suspension de la révision du plan local d'urbanisme
Ce samedi matin, à l'initiative de Paul Planque, tête d'affiche du Printemps alésien, la Gauche de la capitale cévenole s'est réunie place des Martyrs de la Résistance, en invitant la presse. En cause, la révision du plan local d’urbanisme (PLU) actée lors du dernier conseil municipal de l'année 2020.
S'il ne fait "pas encore la pluie et le beau temps à Alès", Paul Planque avait "commandé le soleil" ce samedi matin à l'occasion d'une conférence de presse organisée en plein air, place des Martyrs de la Résistance, à quelques encablures du local du Printemps alésien.
Leader de l'opposition alésienne après avoir recueilli plus de 22% des suffrages lors des dernières élections municipales, le communiste avait rassemblé la Gauche et invité la presse pour le premier rendez-vous - d'une longue série - au sujet du plan local d'urbanisme, et de sa mise en révision le 20 octobre 2014, suivie de son adoption le 21 décembre dernier, lors du dernier conseil municipal de l'année 2020.
"Mais quelles sont les projections et les intentions du PLU ?", a d'emblée interrogé Paul Planque, tentant de "faire le point" entre ce qui a motivé sa révision et la réalité. D'abord, "une projection sur une augmentation de la population" de 12 500 habitants supplémentaires d'ici 2035, qui "nécessiterait la production de 300 à 350 nouveaux logements par an." Le tout corrélé à "une diminution du taux de logements sociaux" puisque sur les 2442 logements programmés en opération d'aménagement de programmation (OAP) d'ici 2035, "seuls 12,6% sont des logements sociaux" alors que "80% des Alésiens y sont potentiellement éligibles."
Revoir la copie de fond en comble
Paul Planque avait déjà formulé des griefs similaires le 21 décembre dernier en conseil municipal, lorsqu'il était question du projet de renouvellement urbain pour lequel la concertation n'avait selon lui "pas été à la hauteur." Ce à quoi Max Roustan, maire d'Alès, avait rétorqué : "La mixité sociale, qui la fait mieux que nous ?", prenant notamment pour exemple l'inauguration d'une trentaine de logements aux Lucioles et de 80 à venir au Rieu.
À travers ces analyses chiffrées, le patron de la Gauche alésienne souhaitait "démontrer qu'il s'agit d'un projet de PLU d'un autre temps" qui, en plus de ne répondre "en rien aux préoccupations des Alésiens", ne répond pas non plus "à celles de l'économie locale." Ces points abordés, Paul Planque a alors pris soin de demander au tandem Roustan/Rivenq de "revoir sa copie de fond en comble."
Avant de céder la parole à ses confrères de l'opposition, présents en nombre à ses côtés, l'urbaniste a poursuivi son jonglage avec les chiffres afin de contester la "vraie fausse attractivité d'Alès", considérant que derrière "les effets de communication et les éléments de langage", se cache "la réalité des chiffres." Un argumentaire notamment bâti sur l'évolution démographique d'Alès qui "recule en pourcentage de la population départementale" au sein d'un département qui lui a vu sa population augmenter de 1,67 point entre 2013 et 2018.
L'élaboration d'un PLU "bioclimatique" espérée
Si Jean-Michel Suau appelle à ce que "chaque citoyen alésien puisse participer à la co-construction de ce projet de révision du PLU", Béatrice Ladrange, elle aussi élue d'opposition, a souligné "la nécessité de mettre en cohérence le calendrier du PLU avec celui du projet alimentaire territorial (PAT)." Une démarche de l'Agglo qui permettrait, en cas de "volonté politique forte", de "préserver les surfaces agricoles et cultivables de la zone car il existe des outils administratifs pour les protéger." Béatrice Ladrange a par ailleurs rappelé que "la ville d'Alès a perdu 46 hectares de terres agricoles entre 2011 et 2016", d'après le calculateur de résilience alimentaire des territoires.
À l'heure de conclure après près d'une heure de prises de parole, Paul Planque, qui a rédigé une lettre à l'attention de la nouvelle préfète du Gard réclamant la suspension de la révision du PLU, s'est octroyé quelques suggestions, brandissant l'exemple des villes "pionnières" que sont Agen et Grenoble, œuvrant à l'élaboration d'un PLU "bioclimatique" qui préfère "la restructuration à la démolition", promeut "la mixité dans les projets" et "protège la végétalisation", entre autres.
Corentin Migoule
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