ALÈS Motos, gilets jaunes et grosse colère…
En deux roues, près de 500 gilets jaunes ont manifesté leur colère contre le président Macron et son gouvernement, ce dimanche après-midi à Alès.
Ce dimanche, un peu plus de 200 motos sur lesquelles sont montés environ 500 gilets jaunes ont roulé pour crier leur colère. « Personne n’organise le mouvement alors je vous demande de ne pas vous doubler et de rester prudent. Depuis quelques jours, certains d'entre nous se plantent », lance un motard en charge de la sécurité.
« Meilleure répartition des richesses »
En attendant le départ du cortège, plusieurs motards discutent entre eux. « Moi, je demande que Macron s’en aille », balance Patrick, salarié, originaire de Nîmes, « s’il nous avait écouté dès le 18 novembre, on en serait pas là. Mais maintenant, le rétropédalage sur la hausse des taxes sur le carburant ne suffit plus… »
Sa compagne, Sylvie (*), est du même avis. Le mouvement s’est petit à petit mué en « ras-le-bol » contre « les politiques successives des gouvernements et plus largement, contre les partis politiques. Cette colère, c’est surtout une accumulation ! »
Fonctionnaire territoriale, la Nîmoise assure se battre « pour nos retraités mais aussi nos jeunes. Aujourd’hui ils n’ont même pas les moyens de changer de voiture. »
Si certains gilets jaunes sont plus radicaux que d’autres, tous partagent la volonté de voir une meilleure répartition des richesses entre toutes les catégories sociales : « Vous trouvez ça normal que 80% des richesses de notre pays soient détenus par 45 familles ? », poursuit Patrick.
« Dissolution de l’Assemblée nationale »
Un peu plus tard, un jeune couple se joint aux discussions. « Il faudrait une dissolution de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, nos députés ne sont pas représentatifs du peuple », explique Marc (*). Pas assez représentatifs ? Pourtant, ils ont été élus il y a à peine un an… « Oui mais par combien de pourcentage de la population ? Aujourd’hui, les Français en ont marre. Ils râlent beaucoup mais quand ils se mobilisent c’est pour de bon. »
La mobilisation des gilets jaunes a permis aussi « de retrouver de la solidarité. Je suis déjà allée toute seule au rond-point et je ne suis pas restée seule longtemps », explique sa compagne. « Il y a des gens qui viennent apporter à manger, des gros plats de coucous et autres… », complète Marc. Nul ne sait comment se terminera le mouvement. Une chose est sûre : il aura permis à certains de redonner du sens au mot société.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
* Les prénoms ont été modifiés.
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