C'est lors d'une consultation interne que Paul Planque, a recueilli 94,1 % des suffrages exprimés au sein du Printemps alésien. Seul candidat qui s'est présenté, il a récupéré une quasi-unanimité qui traduit une volonté de consolidation et de détermination de ses adhérents. « Je suis extrêmement touché de cette confiance portée par les adhérents », a-t-il dit. Il fixe d’emblée le cap : « bâtir une liste citoyenne de gauche et écologique, tournée vers les habitants, pour redonner aux Alésiens une voix. »
Un choix qui se veut de trouver un écho dans les critiques formulées ces derniers mois sur la fragmentation de la gauche locale. Une réaction à notre article publié début septembre « Tout doit être fait pour faire gagner une gauche rassemblée » rappelait d’ailleurs que, pour le PS, il n’y a « pas de leader naturel » à Alès et que la gouvernance partagée est une exigence forte.
Le conflit de méthodes avec Maison commune
Car si depuis des semaines les deux principaux partis se disaient proche d'un accord, Maison Commune, dont notamment le PS et les écologistes, ont dit stop aux négociations, comme ils l'ont communiqué ce vendredi matin sur notre site. Le point de rupture pour le Printemps Alésien, c’est clairement la méthode proposée pour la gouvernance du futur rassemblement. Alors que Maison commune souhaitait qu’un petit collectif (24 personnes) prenne les décisions fondamentales du projet, le Printemps alésien a refusé ce schéma qui, selon ses responsables, viderait de sa substance la démocratie interne. « La souveraineté des adhérents est notre ligne rouge. Ce ne sont pas quelques-uns, aussi intelligents soient-ils, qui doivent décider à la place des Alésiens », a lancé Paul Planque.
La semaine précédente, Maison commune avait déjà acté la suspension des négociations après plusieurs réunions. Le Printemps répond qu’il a formulé des compromis : parité sur la future liste, nom commun, ajustements organisationnels — sans que cela suffise à ranimer la confiance. « Nous regrettons sincèrement cette décision, notamment parce que nous avions répondu à leurs attentes sur de nombreux points », a insisté Planque.
Dans l’article publié début septembre, on lisait que le PS entendait une « gouvernance la plus partagée possible », et que l’alignement des planètes était espéré d’ici fin septembre pour relancer l’union. (Objectif Gard) Ce calendrier sera désormais un défi pour le Printemps alésien, dont la désignation de Planque survient juste après cette date limite évoquée.
Tensions avec le PS, LFI… mais la porte reste ouverte
La conférence de presse n’a pas évité de pointer des divergences avec d’autres composantes de la gauche. Sur le PS, Planque affirme : « Je regrette que le positionnement ne soit pas le même. Ils parlent de confiance, mais la confiance ça se gagne. Ils ont été pris par un timing national, alors qu'ici nos sommes sur un timing municipales, nous avons décidé de gérer ça de nous-mêmes à Alès ». Toutefois, il ne jette pas l’éponge : « Jusqu’au bout, nous œuvrerons pour ce rassemblement. Je reste disponible 24h/24 pour poursuivre les discussions, et ils le savent. »
Quant à LFI, bien que peu évoqués nommément pendant la conférence, le Printemps alésien considère qu’une union plus large serait toujours possible, si les conditions de respect mutuel et de méthode sont garanties.
Le pari de la campagne citoyenne
Au-delà des désaccords, le Printemps alésien veut tout de même afficher une dynamique de terrain. Il a prévu douze rencontres décentralisées d’ici décembre pour aller à la rencontre des habitants, afin d’élaborer une plateforme collective. « Nos États généraux ne se feront pas dans une salle obscure à quelques-uns, mais avec le plus grand nombre, en plein air, à portée de voix et d’oreilles », a affirmé Planque, des propositions qui avaient été pourtant validées par Maison commune lors de leur contre-proposition.
L’idée est claire pour Planque et sa bande, contrer l’image d’une politique verrouillée et rendre aux citoyens leur place dans l’élaboration du projet communal. « Les Alésiennes et Alésiens méritent mieux que cette image détestable de la politique. On veut essayer de donner une autre image de la gauche. Notre combat, c’est de placer l’intérêt général au-dessus des intérêts partisans », a-t-il martelé. Reste désormais à connaître les futures réactions de Basile Imbert, chef de file du PS pour les élections municipales, ou encore d'Armand Crépin qui représentera LFI sur le bassin cévenol.