« J’avais pas mal bu », lance Erielson, un Nîmois d’une trentaine d’années, prévenu pour des faits de violences avec arme. C’est peu avant 7h, le 14 septembre dernier, qu’une bagarre a éclaté entre deux femmes et un groupe d’hommes. Souhaitant recevoir des faveurs sexuelles de ces dernières, les hommes auraient tenté de faire rentrer l’une d’elles dans un véhicule, avant de la frapper au visage. Tentant de se défendre, elle aurait asséné un coup à l’aide d’une bouteille à l’un de ses agresseurs, mineur, lui causant des lésions au cou.
Apeurée, la victime a appelé son frère, le prévenu dans cette affaire, présent au cours de la soirée, mais rentré chez lui à ce moment-là. De retour sur les lieux, ce dernier aurait voulu venger sa sœur. Il serait, selon sa déposition, allé au contact d’Edmond, l’un des agresseurs présumés, sans arme. « Manifestement, si vous allez au contact de ces personnes, ça va dégénérer », souligne Édouard Le Jan, le président de l’audience. Le prévenu serait ensuite retourné chercher un couteau dans son véhicule, voyant que son opposant en tenait un à la main. « On s’est tapés, puis je lui ai mis un coup de couteau, explique le prévenu. Je viens d’une famille très sensible aux agressions sexuelles », dit-il pour justifier son accès de violence.
Des versions contradictoires
Blessé à l’omoplate, Edmond rejette son implication dans l’agression des deux femmes. « J’ai essayé de calmer la situation, je me suis mis à séparer les gens », se défend-il. La victime évoque s’être saisie d’un couteau dans l’unique but de se défendre, après l’arrivée d’Erielson sur place. Une version qui ne va pas dans le sens des déclarations d’un témoin sur place, soulevée par Me Carmelo Vialette, avocat de la défense. Ce témoignage fait état d’un homme noir avec des dreadlocks qui serait revenu en courant, un couteau à la main, juste après que la jeune femme a passé un appel. Maurice, présent sur les lieux, se plaint également d’avoir été victime de coups de couteau. Blessé à la main et au doigt, il accuse Erielson d’en être à l’origine. « Je n'ai agressé qu’une seule personne », se défend le prévenu.
Reconnu coupable des faits lui étant reprochés, Erielson a été condamné à 4 ans d’emprisonnement, dont 3 avec sursis. Dans ce cadre, il lui sera notamment interdit de rentrer en contact avec les victimes, mais aussi de se rendre à l’Eden. Concrètement, le prévenu devra purger une peine d'un an d'emprisonnement ferme, aménageable par décision du juge d'application des peines. Une sanction peu sévère compte tenu du casier judiciaire du prévenu, condamné à plusieurs reprises pour des faits de violences.