Une affaire de meurtre est jugée devant la Cour criminelle présidée par Maryline Aristide, à partir de ce jeudi 18 décembre 2025. C’est à l’occasion d’une soirée arrosée entre deux connaissances du village des Salles-du-Gardon, que l’histoire a débuté, le 21 avril 2024 au cours de la soirée. La victime, accompagnée de sa grand-mère, aurait proposé de passer la soirée chez Nabil, l’accusé dans cette affaire. Au vu de la grande quantité d'alcool consommée, notamment une bouteille entière de Whisky apportée au domicile de son ami par la victime, la soirée à rapidement dérapé. La victime, âgée d’une trentaine d’années, avait plus de 4,6g d’alcool dans le sang au moment des faits. Nabil, contrôlé après les faits à près de 3g, aurait alors apporté la bouteille de spiritueux vide dans la cuisine. À son retour auprès de son ami, le ton est monté.
La victime aurait alors proféré des insultes à l’encontre de l’accusé. C’est une insulte visant la maman de Nabil qui aurait mis le feu aux poudres. L’ancien boxeur amateur a alors asséné plusieurs coups violents à la victime, lui occasionnant une hémorragie. Probablement dans le but de se couvrir, le prévenu s’est permis de filmer sa tentative de massage cardiaque, dans l’attente de l’arrivée de l’ambulance. La victime est décédé peu après l’arrivée des secours dans cet appartement des Salles-du-Gardon.
« C’est moi le connard »
La journée de ce jeudi est consacrée avant tout à la personnalité de l’accusé, qui se serait rendu responsable du meurtre. La plupart des témoins, entendus à la barre, décrivent un homme agréable. « C’est quelqu’un de jovial, il aime rendre service », lance l’une de ses ex-compagnes, avec qui il a été en couple pendant une dizaine d’années. « C’est une personne d’une grande gentillesse et d’une grande compassion », ajoute son fils de 23 ans, qui souhaite être présent pour son père, malgré ce qui lui est reproché. Le psychologue et le psychiatre, chargés de réaliser une expertise de l’état de santé mentale de l’accusé rejoignent les témoins interrogés. « Il a un contact très agréable et chaleureux », explique Bruno Vignal, responsable de l’expertise psychologique de Nabil. Une affirmation confirmée par Grégory Monnier, expert psychiatre, soulignant qu’il dispose d’une intelligence et de capacités cognitives normales.
Détenu depuis 20 mois, l’accusé soutient qu'il avait hâte de comparaître. « Je suis là pour payer ma dette. Je ne suis pas un monstre », lance-t-il à la Cour. Interrogés sur leur perception du drame, nombreux sont les témoins qui évoquent l’éventualité d’un mauvais coup. C’est le cas notamment de l’un des amis du prévenu : « Il n’a pas voulu le tuer, un mauvais coup à du partir ». Pourtant, l’expertise médico-légale fait plutôt état d’un déferlement de violence conduisant à des blessures sur l’intégralité du corps de la victime. Ont été constatées lors de l’autopsie un grand nombre d’ecchymoses au niveau du visage, mais aussi des bras et des jambes de ce dernier. Le nez du trentenaire a également été fracturé.
Interrogé sur les causes de la mort, Mounir Benslima, médecin légiste et chef du service médico-légal du CHU de Nîmes, explique qu’il est décédé des suites d’une asphyxie par inhalation de sang. « L’agonie va durer entre une quinzaine et une vingtaine de minutes », souligne le professionnel de santé. Les auditions vont se poursuivre ce vendredi 19 décembre, l’occasion pour l’accusé de s’expliquer concernant les faits de cette dramatique soirée du 21 avril 2024. Il risque 20 ans d'emprionnement.