Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.12.2020 - marie-meunier - 4 min  - vu 325 fois

BAGNOLS/CÈZE Conseil municipal : un débat d'orientation budgétaire tourné vers la relance économique

Le conseil municipal de Bagnols/Cèze s'est réuni ce mardi 15 décembre, à la salle multiculturelle. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Ce mardi 15 décembre s'est tenu le dernier conseil municipal de l'année à la salle multiculturelle de Bagnols/Cèze. Au programme, un gros morceau : le débat d'orientation budgétaire pour l'année 2021. Année de l'investissement et de la relance économique mais aussi de la prudence après près d'un an de crise sanitaire.

Avant de débuter la séance, deux hommages ont été rendus avec à chaque fois une minute de silence. Le premier à l'endroit de l'ex-président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, puis à celui en l'honneur d'Agnès Raynaud, conseillère municipale d'opposition de la liste "Rassemblons Bagnols", décédée début novembre des suites d'une longue maladie à l'âge de 60 ans. Alain Pommier, un de ses colistiers, a prononcé quelques mots pour honorer sa mémoire, rappelant qu'elle avait été déjà conseillère municipale de 2008 à 2010 : "Son engagement politique local, bien loin de l'appartenance à un parti, c'était le choix d'un projet et de l'amitié sincère. Elle voulait d'abord rendre la vie de ses concitoyens meilleure et plus juste."

Son siège est désormais occupé par Léopoldina Marquès-Roux, de la liste "Rassemblons Bagnols". Habitant Bagnols depuis 20 ans, elle enseigne au CFA de Margueritte l'éco-gestion, la santé ou encore l'environnement. "Je n'aurais pas voulu arriver comme ça... C'est plus par amitié par Agnès. Elle se savait malade, elle m'a proposée de la remplacer. Mais c'est vrai que j'entends toujours faire quelque chose pour cette ville", s'exprime la nouvelle conseillère municipale. Elle avait déjà figuré sur la liste de Maxime Couston en 2008 au côté d'Agnès Raynaud justement puis était partie sur celle de Christian Roux en 2014. Mais Léopoldina Marquès-Roux n'avait jamais été élue.

Léopoldina Marquès-Roux a été installée comme nouvelle conseillère municipale suite au décès d'Agnès Raynaud. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Un hommage a aussi été rendu en fin de séance à Francis Lemesle, ancien combattant, décédé à l'âge de 92 ans le 18 novembre dernier. Jean-Christian Rey, le président de l'agglomération, a salué ce grand homme "toujours à l'écoute des autres" qui a fait de Bagnols une des premières villes françaises jumelées avec une ville allemande, 15 ans seulement après la Seconde Guerre mondiale et qui a aussi beaucoup œuvré au CCAS. "C'est ça Francis, de la générosité, du courage, de l'affection", le qualifie Jean-Christian Rey, même s'il est difficile de résumer la personnalité et le parcours de cette figure bagnolaise en quelques lignes.

La commune ne peut se déconnecter du contexte sanitaire et économique mondial

L'ordre du jour a aussi été marqué par le débat d'orientation budgétaire pour 2021. Le maire, Jean-Yves Chapelet a déroulé longuement et avec précision un rapport reprenant le contexte économique général, la situation financière de la ville, les dépenses, les recettes, la dette... pour ensuite justifier la direction vers laquelle se dirige la Ville pour son budget de l'année prochaine. Et ouvrir les discussions avec les élus pour déterminer si ce cap est le bon.

À prendre en compte déjà la crise sanitaire et son impact économique mondial. "La commune ne peut s'en déconnecter", affirme le maire. Mais il n'y a pas que du négatif car d'importants moyens financiers ont été déployés par le Gouvernement notamment 42 milliards d'euros avec le plan "France relance" d'ici fin 2021. Dans les calculs, il faut aussi prendre en compte l'effacement progressif de la taxe d'habitation ou encore les concours financiers de l'État envers les communes.

À échelle de Bagnols/Cèze, l'exercice 2020 n'étant pas terminé, il est impossible de connaître le résultat mais on peut observer. C'est donc en se basant sur l'année 2019 que Jean-Yves Chapelet affirme que les recettes ont légèrement progressé jusqu'à 34 millions d'euros, bien abondées par la DGF, et les dépenses sur la même proportion atteignaient 33,6 millions, dont 42,7% en charges de personnel (258 agents). Proportion plutôt constante qui risque d'être un peu chamboulée en 2020 à cause du covid-19. Et sachant qu'en 2021, la mairie compte aussi renforcer la sécurité de la ville en recrutant un directeur de la tranquillité publique ou encore un gardien de police municipale.

Une capacité de désendettement "quand même très sécurisée"

Autre donnée importante, la capacité de désendettement. Elle est de 9 ans et 11 mois. "L'État recommande aux communes d'avoir 12 années maximum", rappelle le maire, qui souligne une dette "quand même très sécurisée". Rassurant quand évidemment, le covid-19 va amener des "dépenses supplémentaires et des défauts de recettes".

Alors pour éviter de contraindre les effets sur le budget du personnel, un effort de la collectivité sera fait sur la numérisation et la modernisation des procédures administratives. Un contrôle de gestion sera aussi mis en place pour rechercher des économies de fonctionnement. "En maîtrisant complètement notre fonctionnement, nous pouvons augmenter notre investissement. C'est ce que vous voyez depuis les trois dernières années", rappelle le maire.

Côté investissement, la feuille de route se veut ambitieuse avec les travaux Action cœur de ville, Anru... Une dynamique essentielle pour participer "à la relance économique locale". Les caméras de vidéoprotection vont doubler. La nouvelle Pyramide devrait sortir de terre en 2021-2022. La Mairie vise aussi une baisse de 60% de la consommation d'électricité.

L'élu d'opposition, Alain Pommier, est le premier à réagir à ce long déroulé en se demandant si la Ville dispose de financements suffisant "compte tenu des incertitudes économiques et sanitaires sur l'année à venir". Toujours sur le banc de l'opposition, Thierry Vincent interroge si la capacité de désendettement de Bagnols ne va pas se rallonger avec tous ces investissements, comme ça a été déjà légèrement le cas entre 2018 et 2019. "C'est bien tout l'exercice que nous avons devant nous. Ce mandat est un mandat d'investissement car c'est une volonté politique, nous voulons faire le Bagnols de 2026 mais à côté de ça, l'État a mis à notre disposition tout un dispositif d'aides et le plan de relance", répond le maire qui reconnaît que tout se base sur la capacité de désendettement : "Notre défi, il est là : ne pas se réendetter et trouver des marges nécessaires dans notre fonctionnement."

Thierry Vincent reprend le micro pour proposer qu'au vu du contexte incertain, il faudrait choisir les projets à privilégier et qui rapportent un gain pour la commune : "Il faut avoir présent à l'esprit un plan B." Jean-Yves Chapelet entend mais "en termes d'investissements, il faut être attractif, avoir du service, de la culture, du sport..." Et les retombées ne sont pas toujours directes, c'est sûr. L'assemblée délibérante a pris acte de ce débat d'orientation budgétaire qui est adopté en dépit de quatre votes contre dans le camp de l'opposition.

Marie Meunier

Retrouvez les autres sujets abordés en conseil municipal dans les prochains jours sur Objectif Gard.

Marie Meunier

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