Ils ont manifesté le 29 septembre à Paris. Puis, à Lyon, Évreux et Marseille, en attendant Bordeaux lundi prochain. Alors que leurs représentants professionnels enchaînent les rencontres du ministère de l'Intérieur à l'Élysée, les auto-écoles continuent d'arpenter le pavé les lundis, pour réclamer "150 inspecteurs supplémentaires et une vingtaine de délégués au permis de conduire", explique le président de l'Union nationale des indépendants de la conduite, Benjamin Panis, propriétaire de l'auto-école de la Cèze, à Bessèges.
"Depuis le 16 juillet, on enchaîne les rendez-vous, d'abord à Beauveau (la place Beauveau, à Paris, accueille le ministère de l'Intérieur, NDLR), puis à l'Élysée le 12 septembre, avec le conseiller sécurité d'Emmanuel Macron. Enfin, le 24 septembre, on était à Matignon." Le souci, c'est que ces lieux de Gouvernement abritent actuellement des responsables aux contrats précaires... "On est à nouveau en attente d'un rendez-vous avec Beauveau, poursuit Benjamin Panis. On nous l'avait promis pour quand il y aurait un nouveau Gouvernement. Maintenant, il y est..."
"Quelques millions d'euros pour réduire une insécurité routière qui coûte plusieurs milliards"
"On a juste besoin de quelques millions d'euros pour réduire une insécurité routière qui coûte plusieurs milliards", cingle Benjamin Panis. En attendant un rendez-vous gouvernemental, l'UNIC s'active auprès des parlementaires. "On a travaillé sur des amendements avec les chefs de groupes à l'Assemblée, de tous les bords, et avec les sénateurs. Pour l'instant, seul le PS a vraiment répondu. Je dois rencontrer un de leurs députés le 9 décembre."
Si la profession en arrive à un tel ras-le-bol, c'est que "cela fait 40 ans qu'on manque d'inspecteurs, poursuit Benjamin Panis. Sur les six dernières années, on a vu une hausse de 16 à 17% des demandes de permis de conduire." La possibilité de le passer à 17 ans, désormais, est une des explications à cette hausse du volume. Mais aussi, "la possibilité de financer avec le CPF (compte personnel de formation) et le post-Covid, qui a fait que certains se sont réveillés..." Dans le Gard, le délai atteint désormais "trois mois et demi à quatre mois. C'est pareil dans l'Hérault ou l'Ardèche, pire dans les Bouches-du-Rhône ou en région Auvergne-Rhône-Alpes." En cas d'échec à l'examen, deux ou trois mois d'attente sont nécessaires pour le repasser.
La mobilisation se concentre principalement, en forme de "banane", de l'Alsace au sud-ouest, en passant par toute la façade est du pays et l'Île-de-France. En urgence les auto-écoles demandent la prolongation de neuf mois du plan Buffet, du nom du ministre qui avaient annoncé 80 000 places de plus "d'inspecteurs qui le font sur la base du volontariat, précise Benjamin Panis. C'est de l'homéopathie et ça doit s'arrêter fin janvier."
Sur le Gard, le président de l'UNIC explique néanmoins que le manque est limité, "un poste et demi d'inspecteurs en plus, ça suffirait. Mais le plus important, c'est d'obtenir des délégués au permis de conduire. Ce sont des fonctionnaires purs." D'où l'interpellation faite continuellement au Gouvernement, qui évoque plus souvent la suppression de fonctionnaires que des ouvertures de postes...