ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
Laurent alias Lucky Luke. Il est comme cela Laurent Burgoa. Il ne fait pas trop de vagues mais en coulisse, il tire les ficelles dans son sens avec l'aide de son fidèle ami imaginaire toujours là pour lui donner un coup de main et l'inspirer. Après avoir réussi à devenir sénateur du Gard voilà quelques jours, les Nîmois pensaient bien en être débarrassés. C'est mal connaître l'animal politique. Aujourd'hui, au contraire, sa victoire, même derrière Vivette Lopez, lui a fait pousser des ailes. Il a donc bien l'intention de faire valoir son nouveau titre. D'abord, en imposant la marche à suivre de son parti, Les Républicains, pour les Départementales de mars prochain alors qu'il est à Paris. Qu'importe, Laurent Burgoa veut et exige d'être le chef de file de la Droite pour les prochaines échéances. Et c'est lui et le comité départemental qui décideront des candidats dans les différents cantons. Et personne d'autres. Pour l'élection du nouveau président du Département à la fin du mois de novembre, après le départ de Denis Bouad au Palais du Luxembourg, son candidat c'est Frédéric Gras, le maire de Saint-Césaire-de-Gauzignan, que cela plaise ou non. Laurent Burgoa considère "qu'il faut être juste et ne pas toujours privilégier Nîmes". Tiens, tiens... Ça ressemble un peu au discours entendu naguère à Nîmes métropole. Par ailleurs, pas question pour lui de rompre tout accord avec l'UDI et son allié centriste Thierry Procida, même si ce dernier a joué la carte Lachaud par fidélité aux dernières Municipales. Et ce quitte à se fâcher avec Julien Plantier, le premier adjoint au maire de Nîmes, qui a bien l'intention de s'imposer sur le premier canton. Ce lundi, il va réunir son groupe au Département pour imposer la meilleure stratégie afin de remporter la présidence dans moins de deux mois. Jusqu'à se retrouver en désaccord avec le maire ? Faut pas pousser ! Mais contre le premier adjoint, que Laurent Burgoa voit aujourd'hui comme un obstacle, pas de problème. "Il faut de l'expérience, il faut faire ses preuves avant de revendiquer", répète inlassablement en coulisse le père Burgoa. "Il fera ses preuves au fond de la classe d'abord" fait savoir le Nemrod, pas loin de tirer à vue. "Qu'il s'occupe d'abord de la mairie de Nîmes", rajoute encore l'intéressé considérant que pour un caprice "on va y laisser beaucoup de plumes." Ambiance, ambiance... Laurent Burgoa dans le TGV la semaine fait donc chauffer le téléphone. Et le week-end voit du monde. En réalité, il s'inquiète. Celui qui veut rester président de groupe au Département même après les prochaines échéances, use de tous les ressorts pour écarter ce jeune prétendant qui a l'oreille du maire de Nîmes. Comme si finalement voir Julien Plantier gravir les marches avec 20 ans d'avance lui était trop insupportable. La petite miette dans la gorge qui n'arrive pas à passer. Une bonne tape dans le dos de Fournier devrait régler tout cela.
Pissas va jouer la montre. Tout le monde le sait, la clé de la victoire de la majorité de Droite ou de Gauche au Département est entre les mains du maire de Tresques, Alexandre Pissas. Humilié par les socialistes aux Sénatoriales, on imagine aisément que sa vengeance est possible. Celui qui va s'asseoir dans le fauteuil de Denis Bouad après le 27 octobre a bien l'intention de faire durer le suspense. Enfin, pendant 30 petits jours maximum comme les services de la préfecture viennent de le rappeler à l'intéressé qui imaginait assurer l'intérim jusqu'en mars prochain. Du côté de la Droite, on commence en tout cas à se frotter les mains. En majorité relative depuis plus de cinq ans, la Gauche a en effet du souci à se faire. Si Pissas et son binôme s'abstiennent, la victoire sera pour Burgoa et ses amis. Mais les proches de Denis Bouad n'ont pas dit leur dernier mot. Et une candidature inattendue pourrait définitivement sceller le sort de la présidence de quatre mois.
Courdil non, Taulelle oui. La semaine dernière, ici même, on vous disait que pour les prochaines Départementales, le canton 1 serait revendiqué par Julien Plantier et le canton 2 par François Courdil. Finalement, au lendemain de nos indiscrétions, nouveau changement. Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre... C'est finalement Marc Taulelle qui en sera. Sur la 3, Laurent Burgoa compte bien y retrouver Claude de Girardi. Enfin, Richard Tiberino est pressenti pour la 4 avec Véronique Gardeur-Bancel. On prend presque les mêmes et on recommence. Ou comment faire du neuf avec des vieux.
Un peu plus de papier pour Plantier. Julien Plantier est le grand gagnant des dernières Municipales. Aux côtés de Jean-Paul Fournier en tant que directeur de campagne, il a été l'un des artisans de la victoire. Il a été récompensé pour cela. Aujourd'hui, il est premier adjoint au maire mais pas seulement. Il multiplie les casquettes comme la délégation Urbanisme, la présidence de la SAT et de la SPL Agate et même président du groupe des élus de la majorité municipale. Très bien pour lui. Mais quel intérêt de venir inscrire l'ensemble de ces titres sur des courriers envoyés aux Nîmois comme en témoigne la capture d'écran ci-après ? Surtout que franchement, les Nîmois s'en foutent non ? Peut-être l'ego tout simplement.
Les villes sous surveillance. Depuis des semaines, le monde politique local se demandait quelles étaient les villes gardoises concernées par la mise sous surveillance des services de l'État. Bon, ne cherchez plus, on a trouvé. Il s'agit de Remoulins, Beauvoisin et Nîmes métropole. C'est dit.
Proust : un verre quand même ? Après sa victoire à la présidence de Nîmes métropole, les élus de la Droite et particulièrement ceux de la ville centre espéraient venir fêter ce succès comme il se doit. Et visiter ce beau bureau et cette belle terrasse du Colisée 3. Sauf que Franck Proust n'a pas envoyé les cartons d'invitation. Un simple oubli probablement quand on sait que l'élection s'est déroulée en plein mois de juillet. Et en septembre, entre les finances et la crise sanitaire, les services de Nîmes métropole avaient d'autres chats à fouetter. Ce n'est probablement que partie remise. Le président a un budget 2021 à voter dans quelques mois et il va forcément se rappeler au bon souvenir de sa famille politique... Peut-être autour du sapin de Noël ?
Laurent Burgoa et Valeurs Actuelles. Pour défendre les traditions et notamment la chasse, Laurent Burgoa est prêt à tout. Même à faire la promotion de la revue Valeurs Actuelles qui relaie très régulièrement les thèses d'extrême-Droite. Cette semaine, c'est sur son profil Facebook que le sénateur gardois a placardé la Une de l'hebdomadaire au cœur d'un scandale depuis la rentrée après un article imaginant Danièle Obono, députée La France insoumise (LFI) de Paris, réduite en esclavage. Un des dessins illustrant l’article la représente enchaînée, une chaîne en fer au cou. L’image avait fait le tour des réseaux sociaux et la publication condamnée par l’ensemble du monde politique. Même le parquet de Paris avait annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste ». Mais Laurent Burgoa qui marche sur l'eau depuis quelques temps est passé complètement à côté. Et à travers avec sa publication. Espérons pour lui qu'il trouve meilleure illustration la prochaine fois pour défendre ses convictions...
Les communistes voient rouge. Réunion de majorité animée, ce lundi, au Conseil départemental du Gard. Au centre des débats : l’avenir de la 5e circonscription où est actuellement élu Olivier Gaillard. En litige sur son élection à la mairie de Sauve, l’ex-macroniste a choisi de démissionner du Palais Bourbon. Une démission qui provoquera l’organisation d’élections législatives partielles probablement en janvier. Du coup, le mundillo politique guigne avec gourmandise le territoire. À Gauche, le président départemental a demandé à son élu du Vigan, Martin Delord, s’il aimerait se présenter. Denis Bouad lui a même proposé de prendre comme suppléante la maire Europe-Écologie-Les Verts d’Anduze, Geneviève Blanc. Des plans qui n’ont pas plu aux communistes et notamment à Patrick Malavieille. En politique comme ailleurs, c'est pas très sympa d’exclure les copains...
Martin Delord devra aussi passer à la caisse. S’il souhaite être candidat aux Législatives partielles sur la 5e circonscription, Martin Delord n’aura pas que les communistes à convaincre. Depuis les Sénatoriales, la fédération PS a bien fait comprendre que la politique ne se faisait pas qu’au cinquième étage du Département. En échange du soutien du PS, le vice-président devra s'acquitter de ses cotisations impayées ces trois dernières années, soit environ 4 000€. Le même devra également se soumettre aux règles internes du parti, prévoyant un vote des militants pour acter son investiture.
Patrick Malavieille sur l'estrade ! En attendant les Législatives partielles, Patrick Malavieille aura de quoi se consoler. L'élu de la Grand'Combe deviendra le premier vice-président du Conseil départemental si, en novembre, sa camarade Françoise Laurent-Perrigot parvient à se faire élire présidente. Une réélection de l'exécutif après la démission de Denis Bouad, élu sénateur du Gard. Alors qu'il est déjà vice-président, ce titre sera plus honorifique qu'autre chose pour le communiste. Il lui permettra d'accéder à l'estrade pour contempler les élus lors des conseils départementaux. Une promotion si et seulement si, le Département reste à Gauche.
Le maire de Manduel électrisé par le Smeg. Le renouvellement des divers syndicats desquels sont membres les collectivités se poursuit. La semaine dernière, c'était au tour de Rolland Canayer à la présidence du Smeg, le Syndicat mixte d'électricité du Gard. Par la suite, l'assemblée a procédé à l'élection des 13 vice-présidents. C'est là que le maire de Manduel, Jean-Jacques Granat, a bien tenté de jouer sa carte en présentant son adjoint, Bernard Mallet, contre celui de Lédenon, Christophe Zaragoza. Raté ! Après le maire de Langlade, Gaëtan Prevoteau, et celui de La Calmette, Jacques Bollègue, battus au EPTB-Vistre, PETR Garrigues et Costières de Nîmes, les ex-soutiens d'Eddy Valadier à la présidence de Nîmes métropole essuient un nouveau revers. Prochain rendez-vous : le 29 octobre, avec l'élection de Richard Tibérino à la présidence du Sitom Sud Gard.
Un nouveau collaborateur à Paris pour Laurent Burgoa. Aujourd'hui sénateur, l'élu Les Républicains de la chambre haute constitue doucement son équipe. À Nîmes, Jean-Baptiste Jouve, fils de la conseillère municipale nîmoise en charge du Handicap, Véronique Jouve-Sammut, s'occupera des dossiers. À Paris, le sénateur a finalement choisi Geoffroy Gautier. Le trentenaire est l'ex-attaché parlementaire de la sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, Anne-Marie Bertrand, qui ne s'est pas représentée.
Anthony Cellier fait (L)fi de la majorité? Mardi 6 octobre, les députés de l'Assemblée ont voté pour le projet de loi visant à autoriser de nouveau l'utilisation des néonicotinoïdes (insecticides mortels pour les abeilles). Ils avaient été interdits en 2018 mais sont de retour en "l'absence d'alternative" pour sauver les betteraves de la jaunisse. Un vote difficile qui a révélé des divisions au sein de la majorité présidentielle (313 voix pour, 158 contre et 56 abstentions). Le député LREM de la 3e circonscription du Gard, Anthony Cellier, s'est prononcé contre. Pas si étonnant quand on regarde son engagement pour l'environnement. Il y a encore quelques semaines, il chapeautait les 24h du climat. En tout cas, ce choix a été salué par Geneviève Sabathé, représentante La France insoumise à Bagnols-sur-Cèze. "Je lui propose l'adhésion à La France Insoumise", a-t-elle lancé. Quand on apprécie, il faut le dire aussi !
Après le père, le fils. Demain, le conseil d’Agglomération du Gard rhodanien se réunira à Bagnols/Cèze, avec à l’ordre du jour notamment le dépôt d’une plainte pour injure à l’encontre de l’Agglo. Les faits, tels qu’ils sont présentés dans la délibération, font état d’un message à caractère injurieux posté par un administré sur sa page Facebook à l’occasion de la réception des devis pour les branchements eau et assainissement pour sa future construction. Des devis trop élevés à son goût, puisque l’administré en question aurait estimé que l’Agglo et son président Jean-Christian Rey étaient « des enc**** qui se gavent ». Classe. De quoi lui valoir un dépôt de plainte. Le nom de cet administré ? Dauzon, comme Jean-Christophe Dauzon, ancien candidat aux Municipales de Laudun-l’Ardoise en 2018, qui avait fait l’objet d’une plainte de Philippe Pecout en 2017 , alors maire de Laudun, pour des propos diffamatoires tenus sur le groupe Facebook qu’il administrait ? Oui, puisqu’il s’agit de son fils ! De quoi faire dire au secrétaire du Parti communiste français local que cette nouvelle plainte faisait penser à « une vengeance », ce que réfute Jean-Christian Rey, qui nous a même affirmé que si M. Dauzon fils présentait « des excuses circonstanciées » d’ici à demain soir, l’Agglo retirerait sa plainte. Attendre et voir.
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