Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 15.10.2020 - abdel-samari - 5 min  - vu 16300 fois

CORONAVIRUS Après les annonces d'Emmanuel Macron, les réactions politiques dans le Gard

Crédit : Capture TF1

Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est exprimé ce mercredi soir à l'occasion d'une interview télévisée pour faire le point sur l'épidémie de la covid-19. Il a fait des annonces notamment d'un couvre-feu en Île-de-France et dans huit métropoles en état d'alerte maximale.

La prise de parole du président de la République était attendue depuis quelques jours suite à la recrudescence de l'épidémie de coronavirus qui touche le pays. D'emblée Emmanuel Macron a annoncé l'instauration d'un couvre-feu entre 21 heures et 6 heures du matin en Île-de-France et dans huit métropoles : Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse. Et pour une durée minimale de quatre semaines mais qui pourra être prolongée jusqu'au premier décembre.

Pour autant, pas de restrictions concernant les déplacements pour les départs en vacances de la Toussaint dans les zones concernées par le couvre-feu. "Nous n'empêcherons pas les gens de partir en vacances", a déclaré le président de la République.

L'état d'urgence sanitaire sera par contre rétabli à partir de samedi. Un décret a été présenté en conseil des ministres, mercredi, rétablissant l'état d'urgence sanitaire sur l'ensemble du territoire français à partir de minuit dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 octobre.

Enfin, Emmanuel Macron a demandé aux Français "d'au maximum ne pas être plus de six à table" dans les réunions privées. Comme dans les restaurants, "cette règle de six au maximum pour notre vie personnelle, il faut le faire", a-t-il préconisé, en recommandant aussi de "mettre au maximum le masque, y compris en famille ou entre amis".

Les premières réactions politiques dans le Gard : 

Anthony Cellier, député LREM du Gard : "Les mesures de couvre-feu qui touchent de nombreuses grandes  villes d’Europe et qui vont être instaurées à partir de samedi en Ile-de -France et dans huit métropoles françaises de 21h à 6h, ne doivent pas laisser penser que nous sommes préservés d’une circulation active du virus dans le Gard, il nous faut donc collectivement prendre la mesure de la gravité de la situation et de l’impérieuse nécessité du respect des gestes barrières pour se protéger mutuellement du virus. Si on veut protéger nos proches, préserver les professionnels de santé, sauvegarder nos restaurants, bars, discothèques, offrir à notre jeunesse un avenir plus radieux que cette triste année 2020… il nous faut respecter quelques règles communes et pour un temps que j'espère le plus court possible, je suis certain que nous pouvons collectivement fournir cet effort … cet effort nous leur devons. La situation est très préoccupante, le couvre-feu est instauré pour 4 semaines par décret, ensuite il faut passer par le parlement pour le prolonger et si cela s’avère être nécessaire à la suite des débats, en tant qu’élu de la nation, je prendrai mes responsabilités dans l’intérêt général. Nous devons tenir bon, nous devons faire nation."

Françoise Dumas, députée LREM du Gard : "Il faut que l'on soit vigilants. La protection des autres passe par la nôtre. Je pense au personnel médical très inquiet. Eux aussi tombent malade. Le niveau d'occupation des lits de réanimation est très élevé y compris à Nîmes. Fort heureusement, il n'y a pas encore de déprogrammation mais si nous ne faisons rien, on risque de se retrouver dans une situation dramatique. J'appelle à la responsabilité de tous. Je vois encore trop de personnes sans le masque quand je me promène à Nîmes. Il faut que chacun comprenne bien que ce virus n'est pas réservé aux personnes âgées. Tout le monde est concerné."

Laurent Burgoa, sénateur Les Républicains du Gard : "Le chef de l’État, vu l’évolution du virus covid, vient d’annoncer une mesure de couvre-feu de 21h à 6h pour la région parisienne et huit Métropoles sans débat préalable au parlement ce qui est choquant dans un État démocratique. De plus, cette mesure manque de cohérence. Car comment accepter d’être restreint de liberté entre 21h et 6h mais libres de circuler partout le reste du temps et surtout durant les prochaines vacances de la Toussaint. Je ne suis pas médecin mais je mesure bien qu’ainsi le virus va encore circuler sur tous nos territoires de la France. Le chef de l’État ne m’a pas convaincu et j’attends avec impatience le futur texte de loi au Sénat pour l’étudier de près car je n’ai plus confiance en nos dirigeants français pour résoudre la sortie durable de cette crise sanitaire."

Gilbert Collard, député européen du Rassemblement national : "Il ne fait aucun doute que la situation est grave et que l'on se doit de dépasser les polémiques. Je ne comprends pas pourquoi, le 14 juin, le Président Macron vantait le ''goût de la liberté'' et envoyait allègrement tous les Français vers le soleil des vacances alors même que le virus était toujours là. Nous payons cher cette irresponsabilité juvénile. Je ne comprends pas ce couvre-feu dont on se demande ce qu’il couvre en réalité. Le virus n’est pas un vampire qui sort la nuit."

Philippe Berta, député Modem du Gard : "Le président de la République prend ses responsabilités avec courage, c’est cela être un chef d’état, quand la situation est grave, et en plein accord avec nos institutions. Il nous invite à un coup de collier par une mobilisation individuelle et collective basée sur l’expérimentation menée par exemple en Guyane avec succès. Préserver notre santé en préservant notre économie, là est tout l’enjeu. Un reconfinement complet serait l’acceptation d’entraîner un million de Français vers la grande pauvreté. Les secteurs d’activité impactés seront accompagnés, c’est cela aussi le modèle français. Le peuple français a su donner l’exemple au printemps. Il faut qu’il se ressaisisse et montre l’exemple cet automne. Le Premier ministre déclinera les modalités ce jeudi. À l’échelle locale, j’appelle comme je l’avais fait cet été dans votre média, à la responsabilité. Les épisodes de ces dernières semaines (féria, soirée football, fêtes improvisées comme à Lirac...) dont nous avions averti des conséquences étaient manifestement de trop. Le temps de la responsabilité citoyenne est venu. Je fais ici une proposition : les chiffres nîmois évoluent négativement ces dernières semaines. Nous ne souhaitons pas être infantilisés car nous sommes responsables. Démontrons alors notre capacité de discipline en nous imposant par nous-mêmes les restrictions imposées à nos voisins marseillais et montpelliérains. Cette proposition n’a rien de populaire, j’en suis conscient mais, respectée au moins 4 semaines, elle nous garantirait des fêtes de fin d’année avec plus de libertés. Chiche ?"

Vincent Bouget, secrétaire départemental du Parti communiste français et conseiller municipal et communautaire à Nîmes : "Le Président vient d’annoncer un couvre-feu pour 20 millions de Français, et qui apparaît comme la seule réponse. Une réponse qui sera très difficile à vivre pour beaucoup… Mais rien sur les lieux de travail et les établissements scolaires qui forment plus de la moitié des foyers de contaminations… Rien non plus, et c’est plus grave encore, sur la situation de l’hôpital public qui est pourtant ce qui rend la situation urgente. Pas un mot sur le nombre de lits, sur le personnel… On a le sentiment au final que le couvre-feu et autres mesures de ce type vient compenser un manque de préparation, d’anticipation depuis plusieurs mois. Une bonne nouvelle dans l’intervention du président de la République est l’arrivée prochaine de nouveaux tests permettant d’avoir des résultats quasi instantanés. Les mesures économiques et sociales apparaissent encore une fois légères au regard des enjeux quand le chômage et la pauvreté augmentent et qu’on ne pointe aucune source nouvelle de revenus. Enfin, c’est aussi un aveu d’échec sur la façon de gérer cette situation de crise, qui va, on peut le craindre, faire augmenter la défiance envers les autorités, et notamment le Gouvernement. II ne suffit pas de dire que nous devons faire nation et être solidaire, il faut en créer les conditions politiques à toutes les échelles pour associer tous les acteurs dans la gestion de crise. Il est urgent de rendre gratuits les masques pour permettre à tous de se protéger et de protéger les autres. Il est urgent de donner des moyens à l’hôpital public, et d’assurer la sécurité des salariés dans les entreprises."

Abdel Samari

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