Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 16.02.2025 - Yannick Pons - 2 min  - vu 293 fois

CULTURE Julie Depardieu libère l'amour à l'Ombrière

Julie Depardieu

- Photo Ka_ jpg

Hier soir, fidèle à sa programmation raffinée, l’Ombrière d’Uzès a encore offert à son public une pépite dans laquelle se mêlent raffinement, élégance et sophistication.

Ce samedi 15 février, la saison hivernale du festival les Nuits musicales d’Uzès proposait Vive l’amour à l’Ombrière. Le chemin original de lectures, de correspondances amoureuses sous forme de lettre échangées entre les grands compositeurs de musique classique et leurs bien-aimées.

Pudeur

Avec jubilation et pudeur, Julie Depardieu lit ces lettres écrites entre les compositeurs et leurs grandes amours, en aller-retour. L'artiste livre une performance scénique d'une grande justesse, dans laquelle chaque posture, chaque geste et chaque inflexion de voix semblent empreints de sincérité absolue. Sur la scène, deux musiciennes contemplent la lectrice avec bienveillance avant, à leur tour, d'interpréter un extrait musical de l’œuvre de l’amoureux.

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Trio divin, 100% féminin • Photo Yannick Pons

Comme si, et c’est probablement le cas, Chopin avait écrit les délicieuses Nocturnes en pensant à sa bien-aimée, George Sand ou une autre. Hélène Couvert, impeccable, est assise devant un somptueux Steinway & Sons. Sous ses doigts, le piano s’anime.

« Et vous, ça fait combien de temps que vous n’avez pas reçu de lettre d’amour ? »

Julie Depardieu

Chaque touche active un petit marteau qui choque minutieusement les cordes du Steinway, ouvert. De temps en temps, elle lève le menton à l’endroit de la lectrice et savoure, le sourire aux lèvres, ces mots qui jaillissent.

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Petits pas de danse avec Juliette Hurel • Photo Yannick Pons

Si les passions entre Clara et Robert Schumann, George Sand et Frédéric Chopin, Marie d’Agoult et Franz Liszt, sont notoires, d’autres histoires le sont moins. Mozart écrivait jusqu’à deux fois par jour à sa femme Constance et Beethoven a vécu une histoire d’amour avec une femme restée inconnue. Le public explore avec délectation les plumes justes et acérées d’Alma, de Gustav Mahler ou de Claude Debussy.

Conquis

Et puis Juliette Hurel, issue d’une famille mélomane, accompagne la lectrice à la flûte. Alors évidemment le spectacle commence par la flûte enchantée de Mozart. L’amour de Robert et Clara Schumann se concrétise dans les grands yeux de Julie Depardieu.

Les lettres d’amour de Debussy, Beethoven, Schumann, Liszt, Chopin, Mahler, écrites magnifiquement, fusent comme des partitions. D’abord, Julie attend les dernières notes de la musique avant de reprendre la lecture. Et puis sa voix se mêle à la flûte et au piano. Le public uzétien, connaisseur, est conquis.

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Julie Depardieu particulièrement émue à la fin du spectacle • Photo Yannick Pons

« Et vous, ça fait combien de temps que vous n’avez pas reçu de lettre d’amour ? », lance Julie Depardieu à la salle, comme un défi, avant que le rideau ne tombe.

Setlist

Wolfgang Amadeus Mozart Sonate K14 (extraits) « Ach Ich fühl’s » extrait de La Flûte Enchantée,
Ludwig van Beethoven
Sonate en Si bémol majeur (extraits),
Robert Schumann
Chiarina, Romance n.1, Clara Schumann
Romance n.1
, Malher
, Franz Liszt
Rêve d’amour
, Frederic Chopin
Nocturne op.9 n.2, Claude Debussy
Prélude de la suite Bergamasque (extrait), Clair de Lune

Yannick Pons

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