CULTURE La fille de Joseph Massota présente les dessins de l'architecte nîmois

Isabelle Massota
- Photo Yannick PonsPour la première fois, un hommage est rendu à Joseph Massota, génial architecte nîmois, dont les œuvres artistiques sont exposées dans le hall du Carré d’Art de Nîmes. Le vernissage avait lieu ce mardi 13 mai au Carré d'Art en présence de sa fille Isabelle.
« Titus Crispius Reburrus, c'est l'architecte des arènes qui a inscrit son nom par deux fois dans la salle cruciforme sous la piste. Et donc Joseph Massota a marqué, à certains endroits aussi et notamment à Saint-Dominique, sa présence, sa signature en mémoire de son épouse », confie Daniel-Jean Valade, adjoint délégué à la Culture de Nîmes.
Ce mardi 13 mai, le hall du Carré d’Art accueillait un public nombreux venu découvrir une exposition qui présente l’œuvre de l’architecte nîmois : Joseph Massota, architecte (1925-1989), œuvres artistiques.
Expo
En présence d'Isabelle Massota, la fille de l'architecte et de plusieurs élus, dont Daniel-Jean Valade, adjoint à la culture, et Muriel Thomas, conseillère municipale, ce vernissage marque le centenaire de la naissance de l’architecte nîmois, concepteur de l’église Saint-Dominique, située avenue Bir-Hakeim, au Chemin Bas d’Avignon.
Organisée par l’association Les Amis de Joseph Massota, cette exposition lève le voile sur l’univers graphique et spirituel d’un homme qui a profondément marqué l’architecture de la région. Loin d’un hommage convenu, cette exposition révèle une œuvre intime et ambitieuse, dans laquelle ses dessins de femmes nues se retrouvent dans les conceptions architecturales de Massota. Le Nîmois entretenait un lien profond entre l’œuvre architecturale qui l'a immortalisé et ses œuvres artistiques qui sont encore méconnues aujourd’hui. Mais plus pour longtemps !
Édifices gardois
C’était un passionné d’architecture qui a consacré sa vie à cette passion. Parmi les réalisations majeures de l’architecte, l’église Saint-Dominique, située avenue Bir-Hakeim, au Chemin-Bas-d’Avignon, occupe une place centrale – tant dans sa carrière que dans sa vie personnelle. Alors qu’il y fit apposer une stèle en mémoire de son épouse, fait rarissime, ses propres cendres y reposent aujourd’hui.
L’édifice religieux gardois évoque un navire voguant vers le port, croix camarguaise en guise d’ancre, et coque – en résille de béton et de verre – qui capte la lumière grâce aux vitraux verticaux réalisés par Jean Gineyts.
Autres projets signés par le maître : la « soucoupe volante » du restaurant universitaire de Nîmes située au-dessus de la Maison des Compagnons, le lycée agricole de Rodilhan, ou encore l’ancienne Banque Chaix, aujourd’hui Acadomia, en face du lycée Daudet.
Mémoire préservée
Les dessins exposés ont été sortis des cartons dans lesquels certains sont restés pendant près de 80 ans, par sa propre fille, Isabelle Massota. « Tout architecte est un dessinateur », rappelle Daniel-Jean Valade, « Il y a des dessins merveilleux qui sont dans la première partie de l'exposition, et évidemment de nombreuses créations qu'il a signées, et notamment, il y a des croquis tout à fait étonnants en matière de tauromachie ». Un film sur ses réalisations est également projeté en continu dans l’exposition.
Parmi les hommages rendus, celui d’Hervé Collignon, photographe, dont les clichés accompagnent les dessins de Massota dont certains rappellent l'influence de Picasso. Certaines œuvres, jugées inadaptées à un jeune public, seront présentées lors d’une conférence donnée par Anne-Marie Llanta, urbaniste et spécialiste de l’œuvre de Massota, ce vendredi 16 mai à 18 h, dans l’auditorium du Carré d’Art.
L’exposition est visible jusqu’au dimanche 25 mai 2025 dans le hall du Carré d’Art de Nîmes.