Publié il y a 3 h - Mise à jour le 22.05.2025 - Propos recueillis par Sacha Virga - 4 min  - vu 85 fois

CULTURE L'humoriste Benjamin Tranié : "Le Gard a un public chaleureux et enthousiaste"

Benjamin Tranié

L'humoriste Benjamin Tranié se produira à Vergèze Espace ce vendredi 23 mai à 20h30

- Antoine De Bary

Ce vendredi 23 mai à partir de 20h30, Benjamin Tranié se produira à Vergèze Espace dans le cadre de son spectacle : "Félicitations et Tout et Tout". L'humoriste, également acteur, se confie sur sa venue dans le département, mais aussi sur un tas de sujets. 

Objectif Gard : Comment ça va pour vous en ce moment ?

Benjamin Tranié : Ça va bien, il y a plein de projets en ce moment. Certains qui s'arrêtent, comme le spectacle. La tournée et les chroniques s'arrêtent aussi. Ce sont des décisions difficiles à prendre, et ça fait toujours un peu de peine. On me propose tellement de projets incroyables et j'en ai plein d'autres en cours qui me prennent beaucoup de temps. Je ne peux juste malheureusement plus être partout.

Pouvez-vous nous parler de votre spectacle, qui se jouera à Vergèze Espace ce vendredi à 20h30 ?

On l'a commencé en septembre 2023, ça fera deux ans qu'on le joue. J'ai eu l'idée de ce spectacle sur le thème du mariage puisque je me suis mariée un an plus tôt. Je savais qu'il y avait eu pas mal de spectacles ou de films sur le sujet, mais je voulais quand même apporter ma pierre à l'édifice. J'ai imaginé le pire mariage qu'on puisse espérer pour quelqu'un, c'est-à-dire les pires invités avec tout ce qui se passe, qu'on se dise : "Mince, j'aimerais tellement pas que ça m'arrive". C'est le mariage de deux personnes, deux vedettes de la télé. Je voulais que les gens retrouvent des choses qu'ils ont déjà vues. Par exemple, un DJ de mariage particulier ou un témoin qui est pris par l'émotion et qui n'arrive presque pas à faire son discours.

Connaissiez-vous le Gard ?

Pas vraiment, même si j'ai déjà joué à Nîmes et à côté à Montpellier. Ça serait mentir que de dire que je connais bien la région. La Côte d'Azur, de l'autre côté, est plutôt réputée pour être une région assez difficile en termes de public. À chaque fois, les gens font l'amalgame en disant : "Le sud, c'est très dur". Je trouve que ce n'est pas le cas dans le Gard. C'est un public chaleureux et enthousiaste. Quand on est humoriste, on a parfois un peu peur de jouer dans le sud, mais quand on voit que c'est le Gard, on est plutôt rassurés.

Qu'est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans le milieu de l'humour ?

J'ai toujours rêvé de faire ce métier-là. C'est vraiment une envie de toujours. J'avais des parents très pragmatiques qui, à juste titre, pensaient que c'était un métier très difficile. Ils n'étaient pas du tout dans le milieu artistique. Il fallait que je valide mes diplômes, que j'ai un CDI et après, ils me laisseraient la paix. C'est ce que j'ai fait. Bien sûr, ce n'était pas du tout des tyrans, j'ai pu un peu plus jouer au théâtre, faire des scènes ouvertes, etc... Et puis, j'ai été repéré et c'est allé assez vite. J'ai quitté mon ancien boulot en 2015.

Que retenez-vous de ces années ?

Avant même de faire ce métier, je me doutais qu'il pouvait y avoir des coups bas, on nous en avait déjà parlé, je m'y étais un peu préparé. Quand j'en ai eu, ça ne m'a fait ni chaud ni froid. Mais la bonne surprise, c'était de vraiment tomber sur des humoristes ou des comédiens qui étaient déjà là quand j'étais fan il y a plus de 10 ans en arrière. Quand je les ai rencontrés, on s'est liés d'amitié, je me suis dit : "En fait, on peut être normal et faire ce métier". On peut être quelqu'un de simple et très drôle et vivre de son métier sans être dans l'extravagance, dans la folie. Ça existe et ça fait plaisir.

À côté, vous êtes présent en radio, est-ce une manière différente de vous exprimer ?

La radio, c'est un espace de liberté aussi fort que la scène, qu'on ne voit pas à la télévision. Mais la scène reste quand même numéro 1 pour moi, puisque le public, une fois qu'il est assis sur le fauteuil et qu'il est rentré dans le théâtre, autorise tout. Beaucoup plus qu'à la radio et encore plus qu'à la télé. La radio, pour moi, coulait un peu de source puisqu'on ne m'a jamais embêté. Alors qu'à la télé, j'ai senti que chaque mot était étudié, relu, rechangé, remodelé. En fait, il n'y a pas trop de liberté, donc ce n'était pas très agréable.

Il y a parfois des propos qui peuvent être détournés...

Oui, oui, bien sûr. Je sais qu'il y a des humoristes, avec qui je ne suis pas forcément proche, qui ont fait des blagues sur moi dans leur chronique ou sur scène. Ils se sentent gênés et ils me disent : "Pardon, je suis désolé, je me suis permis de mettre une blague sur toi dans ma chronique". Je réponds : "Mais ce serait le monde à l'envers qu'un humoriste dise : "Non, mais attends, pourquoi tu te moques de moi ? Moi, je suis le premier à le faire". Si quand on me vanne, il n'y a aucune méchanceté et que je ne déteste pas la personne dans la vraie vie, ce qui est souvent le cas, alors tout va bien. On sent que ce n'est pas de la méchanceté gratuite. Mon métier, c'est de faire des blagues. Après, il faut comprendre que des blagues peuvent blesser, mais dans 99 % des cas, personne n'a pleuré dans mes messages privés.

En ce moment, vous êtes à l'affiche au cinéma avec Laura Felpin et Hakim Jemili dans "L'Amour c'est surcoté"...

Moi, c'est une expérience que j'ai beaucoup aimée. J'avais fait d'autres projets avant, mais des plus petits rôles que celui-là. L'expérience m'a beaucoup plu. C'est une autre énergie, on est beaucoup plus dans le détail, à la différence du théâtre où c'est vraiment des grands gestes pour que la personne tout au fond de la salle nous voie. Il y a un côté un peu colonie de vacances où on est ensemble pendant un mois, deux mois, tous les jours... Sur le film, le personnage a un humour un peu comme moi. "Polo" (nom de son personnage, NDLR), n'est pas une mauvaise personne et n'est pas raciste. Souvent, avec mes potes de toutes origines et religions, on se fait des blagues entre nous mais pour rigoler.

Quels sont vos projets pour la fin d'année ?

J'en ai en cours mais je ne peux pas trop en parler. Ça serait formidable qu'ils voient le jour, parce qu'ils me tiennent beaucoup à cœur et je suis hyper content d'en faire partie. Parce que dans ce métier, il peut tout se passer et ça peut capoter.

Propos recueillis par Sacha Virga

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