Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 05.05.2020 - abdel-samari - 2 min  - vu 1828 fois

DÉCONFINEMENT Le Nîmois Abdallah Zekri contre "une réouverture précipitée des lieux de culte"

©Christophe Petit Tesson/MAXPPP Abdallah ZEKRI President de l'Observatoire National contre l'Islamophobie - MAXPPP

Dans un communiqué de presse, l'Observatoire National de Lutte contre l'Islamophobie sous la plume de son président, le Nîmois Abdallah Zekri, réagit suite aux annonces du Premier ministre, Edouard Philippe devant le Sénat ce lundi relative au changement des dates d’ouverture des lieux de culte dans le cadre des mesures de déconfinement décidées par les autorités publiques.

"L’annonce faite par le Premier ministre suscite des remous parmi la communauté musulmane. En effet, prévue pour le 2 juin prochain par le Président de la République, cette date a été avancée au 29 mai, semant ainsi le doute sur les raisons irrévélées qui sous-tendent cette démarche incompréhensible" indique l'Observatoire.

"Le Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a œuvré sans relâche dès la survenance de la crise sanitaire à accompagner l’Etat dans ses efforts visant à en minimiser les effets dévastateurs, a pris sur lui de sensibiliser l’ensemble des musulmans de France à suspendre momentanément la prière collective, en s’appuyant sur les textes fondamentaux de l’islam qui privilégient l’intérêt général" rappelle Abdallah Zekri.

"Or, une réouverture des lieux de culte aux dates communiquées par le chef de l’Exécutif risque de créer un climat de scepticisme et de circonspection chez la communauté musulmane qui se voit ainsi exclue d’une mesure qui l’empêchera de célébrer les fêtes de l’Aïd, celles-ci intervenant quatre jours à peine avant la nouvelle date signifiée par le Premier ministre devant les sénateurs pour l’autorisation, à nouveau, des cérémonies religieuses, laquelle date coïncide avec la Chavouot juive et la Pentecôte chrétienne" explique le Nîmois.

"Si cette décision discriminatoire était maintenue, elle porterait un grave préjudice à la crédibilité du CFCM et ébranlerait son statut d’institution fédératrice à laquelle il serait reproché son attentisme face à cette question sensible."

Et de conclure : "Enfin, la santé de nos concitoyens étant au-dessus de tout autre considération, j’estime qu’une réouverture précipitée des lieux de culte, alors même que la pandémie du Covid-19 n’est pas encore enrayée, serait malvenue. Aussi serait-il plus sage d’en reporter l’échéance pour éviter que l’incommensurable sacrifice consenti par l’ensemble des Français soit vain."

"Nous prendrons, quant à nous, notre responsabilité pleine et entière pour protéger nos coreligionnaires, en nous fondant sur le principe immuable que la préservation de la vie est notre priorité absolue. Réouvrir les mosquées avant-terme fait courir aux fidèles et à leurs proches un gros risque, au moment où les hôpitaux continuent de souffrir de la congestion due à cette épidémie d’une ampleur jamais égalée et où la collectivité fait corps contre un ennemi commun qui frappe sans distinction de race ou de religion."

Abdel Samari

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