Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 22.10.2021 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 686 fois

DÉPARTEMENT Les planètes sont alignées pour la présidente Françoise Laurent-Perrigot

Ce matin, les élus du Département se sont réunis en conseil départemental. Au centre, tailleur noir et chemise blanche, Françoise Laurent Perrigot, présidente PS du Conseil départemental du Gard (Photo : Coralie Mollaret)

Avec des finances saines et une majorité confortable, la présidente PS du Département Françoise Laurent-Perrigot a beaucoup d'atouts pour améliorer le quotidien des Gardois. 

Il y a de l'argent au Département ! Du moins, pour l'instant. Après la période de vaches maigres qu'a connu ces dernières années la collectivité, la tendance s'inverse. Très discrète depuis sa réélection à la présidence du Département, Françoise Laurent-Perrigot a rendu hommage, ce matin, à son prédécesseur, Denis Bouad : « il a réussi à redresser la barre. Nos finances sont saines. C’est très agréable de travailler ainsi ». Le président du groupe Centre et indépendants, Philippe Ribot, n'a pas manqué de rappeler que les finances ont été redressées sous le sceau de « la majorité relative » et donc avec le concours des élus de la Droite et du Centre.

Hausse des recettes fiscales et baisse des dépenses sociales

La majorité relative, c'était avant. Confortées par 28 élus de Gauche, la présidente a les coudées franches pour conduire ses politiques publiques. Finies les fastidieuses négociations avec l'opposition. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, d'autres signaux sont au vert. Ce vendredi, les élus départementaux ont réajusté le budget 2021 à hauteur de 42 M€, dont 23M€ en dépenses de fonctionnement et 19 M€ en investissement. Derrière ces sommes se cache une baisse des dépenses sociales couplée à une hausse des recettes fiscales.

« Nous avons eu une bonne nouvelle avec une hausse de 20 M€ relevant des taxes sur les transactions immobilières. C’est une belle surprise mais il faut rester prudent ! », souligne la présidente. Le nombre de bénéficiaires passe de « 31 500 allocataires fin 2020 et à 29 000, soit une diminution de 7,5 M€ ». Là-aussi Françoise Laurent Perrigot ne s'emballe pas : « pendant la crise sanitaire, il y a eu une prolongation des droits à l’indemnisation du chômage ». Les conséquences de la crise interviendront-elles en 2022 ? Dans les dépenses liées au social, l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) est en hausse d’un million d’euros. Alors, l’exécutif entend pas dilapider ces nouvelles ressources : « Nous allons poursuivre le désendettement de la collectivité et le recours à l’emprunt se limitera à 35 M€ cette année. » 

Que faire avec cet argent ? 

En début de séance, l’élue Les Républicains du canton d’Alès 2, Valérie Meunier, a mis les pieds dans le plat. L'Alésienne a encore du mal à « avoir une vision précise de la politique menée. Toutes ces recettes ne sont pas anodines. Quels seront vos choix ? Quelle est votre vision politique ? » À 71 ans, Françoise Laurent Perrigot est en fin de carrière politique. Il est fort possible qu'elle ne fasse qu'un seul mandat. De quoi lui donner une liberté d'action encore plus grande que celle de ses homologues parfois obnubilés par leur réélection. Valérie Meunier n'aura toutefois pas de réponse de suite.

La séance de ce matin a surtout été l'occasion de poursuivre l'exécution du budget 2021, en débloquant une subvention 500 000€ allouée au financement du PAPI (Plan de prévention et de lutte contre les inondations) sur le territoire de Nîmes Métropole et 120 000€ pour le dispositif de Nim’ALABRI. Le Département a également voté 328 000€ pour reconstruire des voiries communales et certains réseaux d’eau et d’assainissement abimés lors des inondations de septembre. Et la collectivité a adopté le nouveau Rifseep (Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel) mis en place par l’État.

Une quinzaine d'agents était mobilisée ce matin devant le Conseil départemental du Gard (Photo : Coralie Mollaret)

Un dernier sujet sur lequel abonde le premier vice-président, Christophe Serre : « Ce Rifseep entraîne une hausse de 2,4 M€ de l’indemnité forfaitaire pour 84% des agents, allant de 1€ à 500€ ». À l’appel de la CGT, une quinzaine d’agents se sont mobilisés devant le Département. « On est en train de se faire enfumer. Auparavant, ces primes étaient liées au grade et à la filière. Désormais elles seront liées à la fonction », déplore Odile Caillol, responsable syndicale CGT. Et de demander : « une meilleure revalorisation pour tous avec des embauches notamment dans les centre médicosociaux, obligés de fermer par manque de personnel ! » En séance, Françoise Laurent-Perrigot - qui a reçu le 5 octobre les agents - a estimé que « 2,4 M€ ce n’est pas négligeable. On était obligé de le voter maintenant sinon nos agents ne pourraient pas avoir leur prime de fin d’année. »

Et après ?

Après cette séance, les conseillers départementaux commenceront à élaborer le budget 2022. Même s'il sera "prudent", beaucoup attendent qu'il traduise la vision et les choix politiques de Françoise Laurent Perrigot. Ce travail se fera sous la direction du nouveau directeur général des services Thierry Blaclard. L'exécutif a déjà annoncé quelques sujets forts comme la rénovation du centre sportif de Méjannes-le-Clap, la création d'un Conseil départemental des jeunes ou l'avènement des Maisons du Département éclatées dans le Gard. Si elle n'est plus relative, l'opposition reste constructive et milite, elle, pour un « plan de relance à destination des agriculteurs » et un autre pour « améliorer le réseau routier du département.» 

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

À propos du nouveau régime indemnitaire des agents. L’élue Les Républicains du canton de Villeneuve, Pascale Bories, a déploré que l’État ne compense pas ces hausses « après une revalorisation, en octobre, des agents de catégorie C ». L'élue PCF du canton de Rousson, Cathy Chaulet, elle, a estimé qu’il s’agissait « d’un rapport important pour l’ensemble des salariés. Nous serons attentifs à la clause de revoyure et à l’institution de la prime au mérite. »

Coralie Mollaret

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