Dans la nuit de dimanche à lundi, un incendie s'est déclaré à la mosquée d'Uzès. Sur les images de vidéosurveillance que notre rédaction a obtenues, on voit un homme cagoulé à l'entrée du lieu de culte. Puis, sur d'autres images, il semble mimer une danse et faire le signe de croix. Le responsable de la mosquée a constaté rapidement les dégâts, qui se limitent heureusement à la cuisine de l'établissement. Même si, selon nos sources, un homme aurait dormi sur place. Le drame aurait pu être bien plus grave. Les gendarmes se sont rendus sur place et une enquête a été ouverte. Il faut l'espérer : les images des caméras permettront aux militaires de mettre la main sur l'auteur. Car après des têtes de cochons retrouvées devant des mosquées en Île-de-France, et quelques mois après l'assassinat d’Aboubakar Cissé à la mosquée de La Grand'Combe, pour les fidèles musulmans, c'est désormais la peur qui s'est installée. Une situation inacceptable dans notre pays où la laïcité assure à chaque citoyen de vivre son culte sans crainte. C'est pourquoi, immédiatement, le préfet du Gard a adressé son soutien à la communauté musulmane à la suite de l’incendie, rappelant qu'une enquête a été ouverte sous l’autorité de la procureure de Nîmes. Le président de l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie, le Nîmois Abdallah Zekri, a dénoncé et condamné avec force "l’acte criminel perpétré contre la mosquée d’Uzès". Et de rappeler que nous assistons en France "à un déferlement décomplexé de la haine des musulmans qui s’exprime sur les réseaux sociaux et sur des médias de grande audience". Sans y voir de cause à effet, la réalité est là. Les actes antimusulmans enregistrés sur la période de janvier à mai 2025 ont augmenté de 75 % par rapport à 2024, avec un triplement des atteintes aux personnes, selon le ministère de l’Intérieur. Un chiffre en corrélation avec les actes antisémites très élevés aussi. Ou encore les actes antichrétiens en hausse de 13 % sur la même période. On le voit, cela touche donc tous les croyants. Une manifestation probable de la montée de la violence dans la société. Et de l'importation politique des conflits internationaux. Un rapport récent commandé par Matignon rappelait qu'à partir des affaires élucidées, les profils des auteurs sont nombreux : islamistes, militants de l'ultradroite, de l'ultragauche ou encore des satanistes. Comment lutter plus efficacement contre ce phénomène ? Par la sécurisation des lieux de culte, la prévention et l'éducation dès le plus jeune âge en réaffirmant le principe de laïcité. Assurer un suivi efficace des victimes. Enfin, cela tombe sous le sens, en s'assurant que les qualifications pénales actuelles soient effectivement et systématiquement appliquées.