Le Gard est un drôle de territoire. Béni des dieux sur bon nombre de dossiers, il est souvent le mauvais élève de la nation quand on parle chiffres et insécurité routière. En effet, sur nos routes, des dizaines de décès, chaque année, sont encore à déplorer.
Les crimes de la route sont la terreur des familles. Les accidents, violents, laissent la place à la haine et à la surenchère. L’impunité peut parfois laisser un goût amer, mais, l’essentiel, c’est que tout cela ne se reproduise pas. Chacun a droit à la faute, cependant chacun doit essayer de la réparer. C’est ça la vie en société.
Les services pénitentiaires d’insertion et de probation sont des services déconcentrés de l’administration pénitentiaire qui sont chargés de la prévention de la récidive et de la réinsertion des personnes placées sous main de justice (en milieu fermé ou ouvert).
Dans le cadre du plan départemental de lutte contre l'insécurité routière, le service pénitentiaire d'insertion et de protection (SPIP) du Gard, en collaboration avec la cellule sécurité routière du Gard, organise plusieurs fois par an des stages sur la sécurité routière pour les délinquants routiers récidivistes volontaires.
Condamnées à un travail d'intérêt général (TIG) pour des infractions au Code de la route, souvent liées à la conduite sous stupéfiants, l'alcoolémie, la vitesse ou encore la conduite sans permis, leur peine est transformée en stage de sensibilisation à la sécurité routière d'une durée d'une semaine.
Tout au long de ce stage, les délinquants routiers suivent de nombreux ateliers : conduites addictives, remise à niveau du Code de la route, simulateur de conduite, sensibilisation aux premiers secours, analyse des procès-verbaux d'accidents…
Si les stagiaires démontrent leur assiduité, leur stage est validé par le SPIP. Un stagiaire ne peut pas suivre un autre stage. S'il récidive à nouveau, c'est une autre peine qui l'attend.
Le dernier stage 2025 se déroulait jusqu’au 21 novembre dernier et le bilan est plus que positif. La parole était plutôt claire de part et d'autre de la table, ce stage a permis aux dix délinquants d'y voir plus clair dans leur vie et dans la manière de se comporter sur la route et avant de prendre le volant.
Assistaient à ce compte rendu, Mathieu Bouvier, stagiaire à l'Institut national du service public (INSP), actuellement en stage à la préfecture du Gard, accompagné de Frédéric Kocher, procureur adjoint de la République de Nîmes.
Des discussions franches, sincères, honnêtes, sans tabou ni honte mais avec, souvent, de nombreux regrets. Des vies qui sont passées de bruit à silence, des lumières éteintes trop violemment, pourquoi ? Les dix stagiaires ont peut-être compris leurs erreurs, sûrement. Les quelques jours de stage ont pu ou dû remettre les idées en ordre et le corps en marche pour vivre enfin sous le signe du bien vivre en société.