ÉDITORIAL Inscription de l'IVG dans la Constitution : la Droite divisée du Gard jusqu'au Sénat
Les sénateurs Les Républicains du Gard, Laurent Burgoa et Vivette Lopez ne voteront pas ensemble d'une seule voix.
Après l'adoption du projet d'inscription de l'IVG dans la Constitution par l'Assemblée nationale, c'est désormais le Sénat qui devra se prononcer aujourd'hui. Les parlementaires du Palais Bourbon ont très largement voté en faveur du texte voilà quelques semaines. Au Palais du Luxembourg, la tonalité n'est pas tout à fait la même. Les sénateurs étant divisés. Le premier d'entre-eux, le président Les Républicains Gérard Larcher, opposé à la réforme. Selon lui, la menace autour de l'autorisation de l'IVG en France n'est pas établie. Depuis la loi du 17 janvier 1975, dite loi "Veil", ce droit est garanti par la loi. Il permet à toute femme enceinte de demander à un médecin ou à une sage-femme l'interruption de sa grossesse sans avoir à fournir de justification. Depuis le 2 mars 2022, en France, l'avortement peut être pratiqué jusqu'à la fin de la 14e semaine de grossesse - soit 16 semaines après le 1er jour des dernières règles. Toujours selon le patron de la Droite au Sénat, "la Constitution ne doit pas être un catalogue de droits sociaux et sociétaux." Ce sont davantage les conditions dans lesquelles sont pratiquées les interruptions de grossesse qui doivent être regardées de très près. Avec la fermeture de 130 centres IVG en France ces dernières décennies. Ainsi, dans la vie quotidienne, les femmes enceintes rencontrent déjà des difficultés pour obtenir un rendez-vous médical. Quel sera le vote final des sénateurs de Droite ? Difficile de le savoir car le groupe majoritaire a laissé chaque parlementaire libre de son vote. Dans le Gard, les deux sénateurs LR sont divisés. Laurent Burgoa, qui au départ était hostile au texte, avait décidé de s'abstenir. Finalement, il votera favorablement pour la constitutionnalisation de l'IVG. "Après réflexion et en mon âme et conscience, je voterai pour cette inscription dans la Constitution, même si je souhaiterais que le texte soit mieux écrit", s'exprime-t-il. Sa collègue, Vivette Lopez, votera contre. Elle n'a pas bougé sur le sujet. Elle reste sur la même position que celle de Gérard Larcher, et considère que l'IVG n'est pas menacée en France. D'autant que les chiffres des avortements sont stables selon elle, donc factuellement, il n'y a pas de remise en cause. Reste à savoir si ce vote défavorable ne va pas à l'encontre de l'Histoire. Certes, l'IVG n'est pas menacé en France, pour le moment. Rien ne dit que, dans quelques années, en fonction des partis politiques au pouvoir, la volonté ne sera pas de réécrire l'Histoire... On pourrait alors se retrouver sans garde-fou...
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