Candidat au poste de premier édile dans la cité romaine, Julien Plantier dévoile progressivement les idées qu'il souhaiterait porter à la tête de la commune. Après avoir annoncé une baisse de 6 % de la taxe foncière s'il est élu, le chef de file de Nîmes Avenir affirme vouloir édifier un toit-terrasse sur la Coupole des Halles. "Un nouveau lieu de vie où les Nîmoises et les Nîmois pourront se retrouver, où les touristes auront envie de monter où la ville gagnera en image et en attractivité", écrit-il sur sa page Facebook.
Un espace qui serait construit autour de la convivialité, de la gastronomie, de la culture et de l'événementiel. "Un lieu de vie et de restauration, un pôle culturel et artistique, un laboratoire solidaire et durable", comme le souligne l'élue de Nîmes Avenir, Sophie Roulle. Selon Julien Plantier, le projet tel qu'il a été présenté n'est pas tombé du ciel. "On l'a travaillé, la réflexion a débuté au début des projets de rénovation. Quand on a réfléchi sur des lieux d'implantation d'un marché provisoire couvert, j'avais proposé cet espace. Vu que l'on a la même surface au sol qu'à l'étage et une proximité avec la réserve au sous-sol. La proposition avait reçu un attrait des étaliers, mais l'administration n'avait pas souhaité donner suite", justifie l'ancien premier adjoint.
Sur le papier, certains sont séduits par le projet, d'autres sont plus perplexes. L'adjoint aux Foires et marchés Christophe Pio a tenu à réagir à cette proposition qu'il qualifie de "mirage électoral, un rooftop pour la com". "S'agissant d'un lieu festif, la question mérite d'être posée, mais ce débat mérite mieux que des annonces démagogiques. On travaille, on ne vit pas que de politique et on connaît la réalité des choses. Plus encore, on ne peut pas d'un côté voter contre le budget supplémentaire adopté par notre majorité. Vouloir baisser les impôts des Nîmois et proposer un projet de rooftop dont le coût financier serait bien supérieur à celui de la rénovation des Halles", fustige-t-il.
La ville de Nîmes compte un peu plus de 700 points de restauration. Pour Christophe Pio, en rajouter encore pourrait fragiliser l'offre actuelle et créer un risque de saturation du marché. Une attaque à laquelle l'intéressé a souhaité répondre. "Si on ne se donne pas les moyens, on se retrouve dans une situation où on ne cherche pas d'attractivité. On peut voir les choses de manière négative, moi, je les vois sous un autre angle. On peut énumérer des problèmes, mais on peut aussi y apporter des solutions".
Et sur le plan technique ?
Le projet a été passé au peigne-fin par les services techniques de la ville de Nîmes qui avancent les conclusions suivantes. "Sur le projet de rooftop, je ne suis pas certain que l'on puisse parler d'infaisabilité. En bâtiment presque tout est faisable, c'est une question d'argent et de temps. Mais nous étions déjà à plusieurs mois de travaux et millions d'euros pour une installation provisoire".
De plus, les services affirment qu'en termes de sécurité-incendie, une limite de 200 personnes est fixée sur le R+3. Et le toit, il n'y a pas d'accessibilité PMR, car aucun ascenseur ne dessert le toit. En l'état, la fluidité suffisante des flux montants et descendants ne serait pas atteinte, et des problématiques de chaleur l'été pourraient être rencontrées. Même si, comme on dit, rien n'est impossible dans le monde du bâtiment avec du temps et de l'argent...