FAIT DU JOUR À la redécouverte de la Mine Témoin d'Alès avec une visite pas comme les autres

En racontant ses origines italiennes, l'actrice évoque comment ils ont aidé la France en arrivant dans les mines.
- R.F.À Alès, la Mine Témoin se réinvente cet été avec une expérience inédite : une visite théâtralisée entre mémoire ouvrière et enjeux écologiques, portée par deux comédiennes. Entre rires, émotions et poussière de charbon, le public embarque pour un voyage immersif aussi décalé que captivant.
La lumière est tamisée, les murs suintent d’un passé ouvrier encore bien vivant… Et soudain, une voix résonne : « Salut Fred, comment vas-tu ce soir ? Je m’appelle Jeanne Capodimonte, et j’aime bien serrer la main. Tu es moche avec ce casque, non ? Excuse-moi, tu es très beau avec ce casque. »
C’est avec son accent italien, une certaine Jeanne Capodimonte qui fait son apparition. Incarnée par Viviana Allocco, cette descendante de mineurs italiens évoque avec gouaille et émotion l’histoire de sa famille. Sa grand-mère, son père, les héros d’après-guerre et même un chien-mineur du nom de Carbonello, tous peuplent son récit excentrique, sensible et drôle.
Une scientifique représentant une société minière à contre-cœur
Sur sa route surgit Jacqueline Pluc, chercheuse en énergie incarnée par Noémie Machefer-Delamatta. Officiellement là pour promouvoir une nouvelle société minière « propre », son discours scientifique vacille vite dans une satire grinçante :
« Le charbon ça sert à se chauffer, mais aujourd'hui, il sert à autre chose, et on n'a jamais extrait autant de charbon qu'avant, avec 9 milliards de tonnes par an ! Soit trois fois plus que dans les années 1960... Le charbon, c'est de l'énergie d'aujourd'hui au final...» Un humour noir qui appuie là où ça fait mal, tout en réveillant les consciences.
Une plongée théâtrale entre satire et mémoire
Cette « farce satirique et sensible », comme la qualifie la compagnie Oncore, est bien plus qu’une visite guidée. Elle interroge le lien entre histoire ouvrière et enjeux écologiques, dans une mise en scène hybride mêlant vidéo, dialogues décalés, chants en direct et bruits de fond reconstitués. Entre deux éclats de rire, le spectateur se retrouve face à de vraies questions : quelles énergies pour demain ? Peut-on tourner la page sans oublier ceux qui ont creusé les galeries de notre histoire ?
La performance, aussi décalée soit-elle, n’oublie jamais de saluer la mémoire des mineurs d’Alès, formés dès 1945 dans ce site unique devenu musée vivant. « Je pense qu’on peut les appeler des héros, » glisse Jeanne, entre deux anecdotes sur les chevaux de fond et les dangers du grisou.
Des jeunes visiteurs entre surprise et curiosité
Ce mercredi soir, Mona, 14 ans, et Titouann, 17 ans, tous deux venus de la région parisienne, découvraient la mine pour la première fois. « J’avais jamais entendu parler du grisou, cette explosion de gaz dans les galeries, c’est super impressionnant et flippant de voir comment ils travaillaient », confie Mona, visiblement marquée par le récit de Jeanne.
Pour Titouann, c’est un autre détail qui l’a étonné : « Les chevaux dans les mines, je ne savais pas du tout qu'ils étaient présents. Qu’ils vivaient là-dessous, c’est fou. C’était super intéressant, même si j’ai trouvé que ça tirait un peu en longueur à la fin. »
Une expérience à vivre tout l’été
Jusqu’au 27 août, chaque mercredi soir, la Mine Témoin accueille les visiteurs à des horaires décalés (de 18h à 21h30) pour vivre cette expérience à la croisée des genres. Une heure de voyage, pour petits et grands, dans les entrailles d’un site patrimonial devenu terrain de jeu théâtral.
Tarifs : 14 € pour les adultes, 8,50 € pour les enfants (gratuit pour les moins de 6 ans).
Mine Témoin d’Alès – Chemin de la Cité Sainte-Marie – 30100 Alès
Réservations obligatoires au 04 66 30 45 15 ou sur mine-temoin.fr