« Nîmes Olympique rejouera dans un stade des Costières rénové », lançait, en octobre 2024, Nicolas Rainville, alors adjoint aux Sports à la ville de Nîmes, dans l’émission Le Club Objectif Gard. À cette époque, le compromis de vente du stade des Costières prenait fin et la municipalité se préparait à récupérer le stade. En début d’année 2025, un budget de 700 000 euros était voté en conseil municipal pour de nouvelles études de rénovation. On évoquait même la possibilité de débuter les travaux dès la fin d’année.

Mais depuis la donne a complètement changé avec la reprise du club sportivement par l’entrepreneur Thierry Cenatiempo et une prise en charge des infrastructures par la ville de Nîmes. C’est d’ailleurs ce qui a permis de mener des négociations avec Rani Assaf : la promesse de Franck Proust que la Ville rachète le centre d’entraînement de la Bastide et le stade des Antonins qui appartiennent au désormais ex-président du NO. En attendant l’estimation des Domaines qui doit fixer le prix de vente des deux équipements, l’urgence de la situation a contraint la municipalité à louer dans un premier temps les deux sites.

Les Antonins homologués jusqu'en 2032

C’est la fameuse enveloppe de 1,2 million d’euros, dont la première moitié a été entérinée le 12 juillet en conseil municipal. La seconde sera mise à l’ordre du jour en décembre. Des frais qui englobent la location et la maintenance de ces équipements, notamment la pelouse hybride des Antonins qui demande d’être aux petits soins. La ville de Nîmes s’est ensuite engagée à tout racheter au plus tard le 31 janvier 2026. Après l’estimation, il faudra batailler avec Rani Assaf sur le montant de la transaction. Pour la Bastide et les Antonins, la somme totale pourrait s’élever entre 5 et 6 millions d’euros.

À l’époque, la famille Gazeau avait acheté la Bastide pour 1,5 million d’euros avec plus de 4 millions d’euros investis par la suite sur le centre. Mais pourquoi la ville de Nîmes privilégie un rachat des Antonins ? « Ce stade est homologué pour jouer jusqu’en Ligue 1 et jusqu’en 2032 », assure Franck Proust. Au départ, cette enceinte se devait d’être provisoire jusqu’en 2027, le temps de la reconstruction du stade des Costières. L’autorisation a été prolongée, il est donc prévu de faire jouer les Crocos aux Antonins au moins pour les sept prochaines saisons.

De 5 à 40 M€ pour rénover les Costières

Et après ? « Deux experts se contredisent. D’un côté, Rani Assaf nous dit que toutes les études environnementales ont été faites, et que l’on peut jouer après 2032. D’autres affirment que le terrain n’a pas vocation à accueillir une infrastructure à long terme », explique le premier adjoint qui a évoqué aussi une problématique de PLU (Plan local d’urbanisme) concernant la distance entre le filet derrière les buts et l’autoroute. Le prochain maire pourra, s’il le souhaite, modifier le PLU. La ville de Nîmes privilégie donc une poursuite aux Antonins, stade associé à Rani Assaf, plutôt qu’une réhabilitation des Costières réclamée par une bonne partie des supporters.

« Le maire a travaillé avec des cabinets spécialisés et étudié différentes hypothèses de réhabilitation. En fonction du niveau, de la Ligue 1 au N2, les coûts varient de 5 à 40 millions », répond Franck Proust qui préfère prendre le temps de la réflexion, mettant en avant l’assurance de jouer aux Antonins jusqu’en 2032. « On est avec de l’argent public. On doit regarder la meilleure solution et aussi par rapport à l’évolution du club. Si la décision politique était de revenir aux costières, vu son état, car il y a pas mal de problématiques sur les tribunes Nord et Sud et les normes qui ont changé, il est possible de le raser, le changer de sens comme avait prévu Rani Assaf et utiliser la dalle de béton pour construire des sièges de société ou agrandir la Polyclinique Grand Sud. On se laisse le temps de la réflexion pour prendre la bonne décision. »

Le stade des Costières, qui n’a plus accueilli de match du Nîmes Olympique, depuis décembre 2022, va donc rester encore inoccupé et quasi à l’abandon pour encore quelques années.