FAIT DU JOUR À Ribaute-les-Tavernes, Michelle Gasco a tout perdu
À 70 ans passés, Michelle Gasco a perdu son fils de 22 ans dans un accident de voiture. Elle vit peut-être les derniers jours avec son mari, atteint d'un cancer, et la maison dont elle est propriétaire n'est plus qu'un champ de ruine. Elle raconte son histoire bouleversante, et son combat contre l'assurance du maçon de sa bâtisse.
Sa vie s'est arrêtée plusieurs fois. Mais Michelle Gasco a décidé de la continuer, tant bien que mal. Aujourd'hui, elle ne sait pas si le courage sera à nouveau avec elle. Après avoir perdu son fils de 22 ans dans un tragique accident de voiture, son mari vient tout juste de décéder, son "pilier", suite à un cancer avancé.
Retraitée depuis une dizaine d'années, cela va faire huit ans en juillet qu'elle est en procès contre l'assurance de son maçon, à propos de sa maison. Ils en avaient fait l'acquisition pour couler des jours heureux. Seulement, leur rêve se transforme en cauchemar sans fin à cause d'un problème de toiture. En 2016, ils s'aperçoivent que leur maison menace de s'effondrer. Une malfaçon du toit, constatée par un huissier rapporte-t-elle, qui leur coûte très cher depuis tout ce temps.
La réparation était chiffrée à 37 000 euros. Dans cette affaire, la cour d'appel d'Alès avait pris position pour le couple. L'assurance, n'ayant pas dit son dernier mot, a fait appel : "On a été débouté à Nîmes. Maintenant on attend notre jugement en cassation", explique Michelle. "Quand on a gagné à Alès, on a tout fait pour s'arranger à l'amiable avec l'assurance. On leur proposait de prendre une partie des travaux en charge, mais ils ne nous ont jamais répondu. Aujourd'hui il faut raser la maison, vous avez vu dans l'état où elle est ? Quel manque d'humanité pour 37 000 euros", s'émeut-elle.
"Je souhaiterais juste enterrer dignement mon mari"
Les larmes coulent sur le visage de cette dame, toujours honnête et répandant le bonheur autour d'elle. Elle se sent aujourd'hui démunie, comme si le sort s'acharnait sur cette famille sans histoire. "Jusqu'à présent je ne le vivais pas très bien, ce n'est jamais agréable de voir sa maison partir en morceaux, surtout que mon mari y avait fait beaucoup de choses. Mais là c'est pire encore, parce qu'il est décédé. Il est tout pour moi. J'ai perdu mon fils à 22 ans, j'ai perdu ma maison, et maintenant je perds mon mari". Elle fond en larmes.
Engagée pleinement dans le milieu associatif, Michelle Gasco est présidente du théâtre de la Réplique de Saint-Christol-lez-Alès. C'est dans cet art qu'elle s'est investie au décès de son fils, mais cette fois-ci, elle n'a pas la certitude d'avoir le courage d'avancer. "L'avenir pour moi est un point d'interrogation. On veut nous avoir à l'usure, alors que nous sommes des personnes âgées et qu'on a toujours été honnêtes", explique-t-elle.
Elle peut aussi compter sur deux cousines, et beaucoup d'amis. Elle vit désormais dans une maison sur Alès, dans le quartier de la Prairie, prêtée pour cinq ans. En 2017, le couple avait contracté un prêt pour s'offrir un mobil-home. "Tout le monde nous a ignorés. À part les amis et la famille personne ne nous a tendu la main, sans eux on serait à la rue. J'ai envoyé des mails à certains élus, ils n'ont rien fait", déplore-t-elle.
Aujourd'hui ce qui importe le plus à Michelle, c'est que son mari ait des obsèques dignes. "Je souhaiterais enterrer mon mari dignement. Il ne mérite pas cette situation, il a toujours été un homme bon. Il est d'ailleurs le chouchou du service oncologie du centre hospitalier d'Alès. L'oncologue me dit que c'est un homme attachant, toujours gentil et respectueux".
Difficultés financières
Mais aujourd'hui, c'est très compliqué financièrement. Ses économies sont parties dans les procédures. La fille d'un copain de leur fils a lancé une cagnotte Leetchi, où elle a pu récolter quelques centaines d'euros jusqu'à présent. "C'est déjà une jolie somme, mais je vais avoir tellement de choses à payer que je ne sais pas comment je vais faire".
Pour s'en sortir financièrement avant le décès de son mari et de recevoir une pension de reversion, elle essaye de vendre tout ce qu'elle peut. "Je ne veux plus me poser de questions parce que je n'en dors pas la nuit. Le plus important aujourd'hui c'est mon mari", conclut Michelle.
Si vous souhaitez aider Michelle dans sa situation : https://www.leetchi.com/fr/c/aidez-ces-retraites-a-avoir-un-logement-decent-7420252?utm_source=copylink&utm_medium=social_sharing
Pour ceux qui ne veulent pas passer par la cagnotte : vous pouvez donner par chèque à l’ordre de Michelle Gasco à déposer ou à envoyer au théâtre de la Réplique (42 rue des Marmousets 30380 Saint-Christol-lez-Alès) ou même déposer des espèces directement dans cette boîte aux lettres située dans la mairie.
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