FAIT DU JOUR Arthur Anquetil (USAM) : des sourires et pas de tabou

Le nouveau rayon de soleil de l'USAM
- Photo Corentin CorgerCe vendredi, l'USAM dispute au Portugal son premier match amical de l'intersaison. L'occasion de découvrir Arthur Anquetil, l'une des cinq nouvelles recrues estivales. Un joueur souriant et authentique.
« On ne m’a jamais vraiment forcé la main et ça devrait être dans toutes les familles comme ça », se souvient Arthur Anquetil qui vient de fêter ses 30 ans. Né quelques mois après le premier titre mondial avec les Bleus de son oncle Grégory, le fils de Frédéric, également handballeur à Montpellier, semblait prédestiné lui aussi à toucher le ballon et se coller de la résine plein les doigts. Pourtant, c'est d’abord au tennis et au foot que le garçon s’épanouit. Avec Arthur, tout a toujours été dicté par le plaisir. C’est vers 11 ans qu’il décide de faire comme papa et tonton. Sa seule motivation : s’amuser. Le Montpelliérain franchit les étapes, le pôle espoirs puis le centre de formation au MHB.
Contrairement aux idées reçues, son nom de famille ne lui a pas facilité la tâche. De 17 à 19 ans, son père est aussi son entraîneur et ne lui pas fait de cadeaux aux portes du monde professionnel. « Il y avait de la tension, on se crêpait le chignon. J’étais jeune, je le prenais mal, car j’avais l’impression qu’il était plus exigeant avec moi. Aujourd’hui, je le remercie car c’est la période où j’ai le plus progressé. Il m’a inculqué des valeurs fortes et le sens du sacrifice », confie l’intéressé. Une formation reconnue comme l’une des meilleures en France qui lui permet de faire son apparition en équipe première à 19 ans. L’ailier gauche marque son premier but chez les pros en finale de la Coupe de la Ligue, le 2 février 2014.
"J'étais toujours le fils de ..."
« C’était sur une contre-attaque rapide, je fais une roucoulette et par le Saint-Esprit, la balle rentre », garde-t-il intact comme souvenir. Arthur signe son contrat pro en 2016, il est inclus dans les rotations et découvre déjà la Ligue des champions avec notamment huit buts marqués à Chekov en Russie. Mais l’Héraultais a besoin de changer d’air. « Mon oncle et mon père sont restés entre 15 et 20 ans à Montpellier. J’étais toujours le fils de ..., je n’existais pas par moi-même. Toutes mes performances étaient ramenées à ma famille. C’est à cause de ça que je suis parti. » Prêté lors de la saison 2017/2018 à Sélestat, le jeune joueur de 22 ans termine meilleur ailier gauche de Proligue (D2). Une saison aboutie. « Là-bas, personne ne me connaissait, ç'a été un grand bol d’air. J’ai compris la vie d’un sportif de haut niveau. » Arthur commence à se faire un prénom et est sollicité par Érick Mathé pour rejoindre ensuite Chambéry.
Après sept saisons à se régaler en Savoie, le Sudiste avait envie de revenir près des siens. « J’arrivais au bout de mon cursus, tous mes collègues étaient partis. Le projet compétitif et ambitieux de l’USAM m’a convaincu. » Un nouveau projet convaincant, un retour près de Montpellier et surtout la présence de son « frère » Jean-Loup Faustin qui a signé avant lui pour intégrer aussi la Green team cet été. « C’est lui qui m’a conforté dans le choix de venir ici ». Leurs parents respectifs se connaissaient via le handball et les deux Montpelliérains se sont retrouvés au centre de formation à Montpellier. Entre 2013 et 2023, ils n’ont été séparés qu’une saison. Après deux ans d'éloignement, il était donc grand temps de rejouer ensemble.
"Pendant l’année, je vais en amuser plus d’un"
« C’est le joueur avec lequel j’ai le plus joué, j’ai dû partager au moins six équipes avec Jean-Loup, c’est vraiment un frère », confie Arthur alors que les deux hommes ont vécu ensemble quelque temps. « C’est une belle histoire, la passion de frangins, mais bien éduqués sûr et en dehors du terrain. Je connais sa famille, ça file droit. Et à Montpellier, on nous a appris le travail acharné. » Le tout juste trentenaire est attaché au travail, mais son état d’esprit, c'est de bosser tout en prenant un maximum de plaisir. « Je veux vraiment m’amuser, la vie est trop courte », résume cet amoureux de sport qui a tout le temps le sourire. Une personnalité solaire qui a plu au président David Tebib. « Je le porte en moi, assure Arthur, je suis tellement joyeux que lorsque ça ne va pas, cela se voit directement, car je fais la gueule. Et justement, je travaille là-dessus avec un coach mental car un rien peut me déranger. »
Authentique, le sportif de haut niveau dévoile peu à peu sa véritable personnalité à ses nouveaux coéquipiers : « Je reste encore discret, mais pendant l’année, je vais en amuser plus d’un. On peut être performant dans la décontraction, moi j’en ai besoin pour mon équilibre mental. » Recruté pour prendre la succession de Julien Rebichon à l’aile gauche, Arthur pourrait aussi le faire en coulisses en tant que meneur de la bonne humeur. Le handballeur sait parfaitement ce qu’il a besoin au niveau psychologique pour être performant. Il connaît bien son corps et sa tête. En revanche, succéder à Rebich’ en tant que capitaine ne fait pas partie de ses plans, « un surplus de stress ne me convient pas. Je suis quelqu’un qui se met la pression et je pense que ça me porterait préjudice. Après si on me l’impose, c'est mon métier de l’accepter. »
Le néo nîmois n'en reste pas moins un leader naturel qui n'hésite pas à mettre, « une claque au cul à un coéquipier pour le titiller et aller chercher le meilleur de lui-même. » L'ailier a hâte d'empiler les buts dans son nouveau terrain de jeu et d'enflammer le public du Parnasse, « je suis partisan du fait que ça reste un spectacle avant tout, les gens paient leur place. Ils doivent sortir en se disant : il s'est passé ça, lui, il est barjot, lui, il saute haut ! » Arthur est prêt à faire le show et surtout déterminé à aider l'USAM à retrouver la Coupe d'Europe qui lui échappe depuis trois saisons. Pour cela, il espère compter sur le soutien de sa famille en tribunes, « mon père n'est venu qu'une seule fois à Chambéry en sept ans, j'espère qu'il viendra plus souvent. » Car désormais, il n'est plus le fils de mais bien Arthur Anquetil, « avant, on disait à mes grands-parents, vous êtes les parents de Gregory et Frédéric. Maintenant, on leur dit, vous êtes les grands-parents d'Arthur. C'est marrant ! », conclut-il, amusé.
Bio express
Arthur Anquetil. 30 ans. Né le 23 juillet 1995 à Montpellier. Ailier gauche (1,82 m, 80 kg). Clubs : Montpellier (2013-2017), Sélestat (2017/2018), Chambéry (2019-2025), USAM Nîmes Gard (2025-).