Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 19.03.2020 - thierry-allard - 3 min  - vu 7584 fois

FAIT DU JOUR Confinement : ces entreprises qui ne peuvent pas s’arrêter

Orano Melox (Photo : S. Le Couster / Orano) - CEA/DEN/MAR/DIR/UCAP

La France, et avec elle son économie, tourne au ralenti pour cause de confinement général. De nombreuses entreprises sont fermées et leurs salariés sont au chômage partiel. Mais pour d’autres, impossible de se mettre sur pause : c’est notamment le cas sur le site nucléaire de Marcoule, ou chez Sanofi, à Aramon. Tour d’horizon.

D’ordinaire, chaque jour environ 5 000 personnes, salariés et sous-traitants, franchissent les grilles des différentes installations du site nucléaire de Marcoule, près de Bagnols. Depuis les dernières annonces gouvernementales pour lutter contre la propagation de l’épidémie de coronavirus, c’est beaucoup moins. Pour autant, impossible de tirer le rideau, comme à Orano Melox, qui fabrique du MOX, du carburant pour centrales.

Orano Melox : « EDF a besoin de nous »

Un site qui ne s’est jamais arrêté depuis son ouverture en 1995, et qui continue presque normalement, malgré le confinement : « Nous nous sommes organisés pour poursuivre l’activité de production, en toute sécurité, explique le responsable de la communication du site Régis Faure. EDF a besoin de nous. Tous les fournisseurs de combustible doivent continuer à livrer pour assurer sereinement la production électrique dans le pays. »

L’usine tourne comme d’habitude en 3x8, « avec à chaque poste une centaine de personnes pour la production, la maintenance, la radioprotection, quelques managers et quelques personnes des services support » présents sur le site. D’ordinaire, ce chiffre est plus proche de 150 personnes la nuit et de 400 en journée. Car à Melox comme ailleurs, on a eu recours massivement au télétravail, aux absences programmées ou encore aux congés.

Cyclife Centraco dans son « rôle stratégique »

Tout à côté mais à l’autre bout de la chaîne du nucléaire, l’usine de la filiale d’EDF Cyclife, Centraco, tourne aussi. Le site de traitement et de conditionnement de déchets nucléaires est « dans son rôle d’industriel d’assurer la sûreté des aménagements, avec des équipes postées qui se relaient », explique la responsable de la communication, Delphine Besson.

Le four de fusion de Cyclife Centraco (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’activité de fusion, comprendre le traitement de déchets métalliques, est « à l’arrêt », et le four d’incinération est quant à lui en arrêt technique programmé. Un arrêt qui ressemble à une révision, et qui n’a rien à voir avec la crise actuelle. « Nous avons quand même le devoir de mener notre arrêt technique jusqu’au bout, car nous avons un rôle stratégique d’évacuation des déchets nucléaires », poursuit la responsable de la communication.

Conséquence : « Nous serons obligés de redémarrer le four à la date initialement prévue, mi-avril, pour répondre aux besoins du parc nucléaire français. » Impossible donc de s’arrêter, ni même de ralentir significativement la cadence. « Nos salariés sont engagés et fortement mobilisés », salue la communicante.

Le CEA au ralenti

À Marcoule toujours, mais cette fois au CEA, la donne est différente, le site étant principalement dédiée à la recherche et développement. « Ce soir (mardi soir, ndlr) nous avons procédé au repli de nos activités, explique Cédric Garnier, le responsable de la communication du site du CEA Marcoule. Nous avons placé la quasi totalité de nos installations en sécurité, c’est à dire à l’arrêt. » Un travail qui a mobilisé les équipes du site sur deux jours.

Le site de Marcoule (DR)

« Seules quelques installations strictement indispensables vont demeurer en fonctionnement », poursuit Cédric Garnier. Le CEA Marcoule a enclenché son plan de continuité des activités, « qui se base sur du personnel identifié, précise Cédric Garnier. Typiquement les FLS (formation locale de sécurité su site de Marcoule, ndlr), qui assurent 24h/24 et 365 jours par an la protection du site, les personnes strictement nécessaires sur les quelques installations maintenues, et celles d’astreinte à domicile. »

Le reste télétravaille ou est en absence autorisée. Impossible cependant de donner des proportions, « pour des questions de sécurité », explique le responsable de la communication.

À Aramon, Sanofi tourne « quasiment normalement »

Enfin, hors de Marcoule et du nucléaire mais toujours près du Rhône, l’usine du géant de la pharmaceutique Sanofi, à Aramon, poursuit elle aussi ses activités malgré le confinement. « Nous sommes une entreprise de santé publique. Nous devons assurer une continuité de service », explique Antoine Akrich, responsable de la communication du site. Alors si là aussi, une partie des salariés est en télétravail et l’activité se poursuit « quasiment normalement. »

Le site Sanofi à Aramon (Photo : Sanofi/DR)

La condition pour la poursuite de l’activité sur tous ces sites reste le respect impératif de tous les "gestes barrières" : se laver très fréquemment les mains, tousser dans son coude, éviter de toucher son visage et garder ses distances, un mètre minimum.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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