Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 20.05.2020 - corentin-corger - 3 min  - vu 1051 fois

FAIT DU JOUR En classe, on y travaille et désormais on y mange aussi !

Fabien, 6 ans, déjeune désormais sur son bureau dans la classe (Photo Corentin Corger)

Depuis le jeudi 14 mai, les enfants nîmois ont pu retourner dans les écoles maternelles et élémentaires. Près de 55% d'entre eux bénéficient du service de restauration proposé le midi. Avec les mesures sanitaires liées à l'épidémie de coronavirus, les repas se prennent désormais dans la classe. Reportage au groupe scolaire Jean-Jacques-Rousseau. 

Le retour des enfants à l'école maternelle et élémentaire pose différentes problématiques. Parmi elles, comment allait se dérouler le déjeuner ? Difficile de faire coïncider le respect de la distanciation physique et de pouvoir faire manger tous les élèves sur une plage horaire convenable. "Si les enfants avaient dû se rendre à la cantine par petits groupes, la plage horaire aurait été trop large. Les premiers auraient dû manger à 11h et les derniers à 14h", exagère volontairement Véronique Gardeur-Bancel, adjointe à la ville de Nîmes en charge de l'Enseignement, pour expliquer qu'il fallait trouver une autre solution.

En prenant le repas directement sur son bureau dans la classe, tout le monde mange quasiment en même temps. Les repas individuels sont amenés entre 11h15 et 12h45 en horaires décalés de service, correspondants aux horaires d’arrivées à l’école des élèves le matin. Une mesure instaurée par l'Éducation nationale que l'on retrouve dans le monde du travail où l'on a demandé aux employés de manger à leur poste. Sur les 2 352 enfants nîmois qui ont repris le chemin de l'école, environ 55% d'entre eux déjeunent dans l'établissement. Soit près de 1 300 repas servis chaque jour au lieu de 6 200, en temps normal.

Manger en classe est donc devenu systématique dans toutes les écoles maternelles et élémentaires de Nîmes. Un repas que la Ville a souhaité totalement gratuit pour les familles jusqu'à la fin de l'année scolaire (le 4 juillet). La société SHCB, le prestataire choisi par la municipalité pour la restauration jusqu'en 2022, assure la livraison des repas le matin. Ces derniers sont réchauffés au sein de l'école et distribués aux enfants. Au menu de ce mardi : du poisson pané accompagné de petits pois, un fromage et une mousse au chocolat, pour le dessert.

Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, s'est rendu à l'école Jean-Jacques Rousseau (Photo Corentin Corger) 

Des petites frimousses qui semblaient avoir bon appétit. Même le jeune Fabien, réticent dans un premier temps à la vue du légume vert auquel il avait déjà eu droit au dîner familial de la veille, attablé sous le regard de Jean-Paul Fournier. Le maire de Nîmes venu vérifier la mise en place de ce nouveau service de restauration dans le groupe scolaire Jean-Jacques-Rousseau. Les enfants se nourrissent directement dans les barquettes avec des couverts jetables, livrés sous plastique, et disposent chacun d'une petite bouteille d'eau. Le traditionnel pot à eau est resté au placard avec couverts et assiettes.

Les principaux intéressés ne semblaient pas dépaysés de ne pas quitter la classe et d'y rester même lors de ce moment sacré. "Ça ne me perturbe pas. C'est plus calme en classe et cela ne nous empêche pas de beaucoup discuter", assure Youssef, élève de CM1. Sur la table d'à côté se trouve Mimount, une animatrice, qui, muni d'une visière de protection, s'occupe de la distribution et mange ensuite avec les élèves. "On prend quand même le temps de manger, entre 30 et 45 minutes. Et puis on vérifie qu'ils se lavent les mains avant et après le repas puis nous désinfectons les bureaux", précise-t-elle.

Après le déjeuner, le jeu de la marelle est parfait pour la digestion ! (Photo Corentin Corger)

La digestion n'est pas tronquée puisque la pause méridienne dure toujours deux heures et que les élèves peuvent aller se dépenser dans la cour. Du côté de la gent féminine, la marelle résiste au temps et aux modes car elle a encore la cote. Des enfants heureux de revenir dans ce lieu de socialisation indispensable à leur évolution. "La force de l'enfant c'est son adaptation phénoménale", observe et se félicite Anne-Sylvie Charmasson, responsable service nettoyage et restauration de la ville de Nîmes.

Étant donné que le nombre d'enfants inscrits actuellement à l'école va approximativement rester le même jusqu'à la fin de l'année scolaire, ce système de repas distribué en classe devrait donc devenir la norme. "On s'adapte. Le principal c'est que tout le monde mange", poursuit Anne-Sylvie Charmasson. Afin de prévoir au mieux, il est demandé aux parents de prévenir, si possible, 48h à l'avance s'ils souhaitent que leur(s) enfant(s) bénéficie(nt) de ce service de restauration.

Le faible nombre d'élèves permet de respecter facilement la distanciation (Photo Corentin Corger)

En parlant d'adaptation, la municipalité a aussi pris la décision de fermer certaines écoles où la fréquentation était très faible. Certaines n'accueillaient parfois qu'un seul élève comme à l’école maternelle Paul-Langevin ou l'école maternelle Émile-Gauzy. Huit établissements ont fermé leurs portes et 42 enfants ont été redéployés dans des structures voisines. À Nîmes, globalement, c'est moins d'un enfant sur cinq qui est retourné à l'école.

Corentin Corger

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