Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 28.05.2025 - Anthony Maurin - 11 min  - vu 218 fois

FAIT DU JOUR Gaulois puis Romains, des chefs-d’œuvre à découvrir

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Immersion totale dans l’histoire fascinante de la Gaule romaine avec l’exposition « Gaulois, mais Romains ! » à découvrir au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu’au 4 janvier 2026.

Le million de visiteurs du Musée de la Romanité est proche, ce sera peut-être vous si vous y allez dans les prochaines heures, les prochains jours. Une raison de plus de s’y rendre ! Outre la qualité des œuvres de la collection permanente, c’est celles l’expo temporaire, prêtées par le Musée d’Archéologie Nationale qui représentent un bel appât.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Cependant et si vous voulez voir des choses très nîmoises ou locales, passez votre chemin et régalez-vous avec la collection permanente car ici, en Gaule narbonnaise, on est déjà Romains depuis bien longtemps … En effet, l’exposition évoque quasi essentiellement les Gaules qui sont plus au nord ! Cette expo à ampleur nationale se retrouve dans un musée gardois alors foncez, au moins par curiosité car ça vaut le coup.

À travers un partenariat exceptionnel avec le musée d’Archéologie nationale, l’exposition nîmoise explore la manière dont les cultures gauloise et romaine se sont entremêlées pour façonner une identité nouvelle, riche et complexe.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
Quand le MAN rencontre le Musée de la Romanité ! Deux contre deux, qui va gagner ? Les visiteurs de l'exposition pardi ! (Photo Anthony Maurin)

Ce dialogue entre deux civilisations révèle un monde en pleine mutation, où traditions locales et influences romaines s’unissent pour forger une société que les historiens qualifient de gallo-romaine. Une immersion historique qui offre un nouvel éclairage captivant sur la Gaule romaine.

Remonter le temps et casser les fausses idées

La Gallia Comata désigne la Gaule indépendante, avant sa soumission par Jules César. Elle est située au nord de la province romaine qui deviendra la Narbonnaise. L’adjectif « comata » signifie « chevelue ». Parmi les représentations de la « Gaule chevelue », l’image d’un territoire sauvage, recouvert de forêts et habité par des sangliers, est devenue un cliché largement répandu dans la littérature.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
Nicolas de Larquier, conservateur en chef du Musée de l Romanité et Fabrice Cavillon, directeur de la SPL culture et patrimoine, gestionnaire du musée (Photo Anthony Maurin)

L’archéologie a mis à mal l’image d’Épinal d’un territoire constitué de forêts impénétrables. Contrairement aux croyances populaires, les Gaulois n’étaient pas un peuple sylvestre vivant dans des cabanes au milieu des bois. Ce vaste territoire, qui s’étend à l’ouest et au nord jusqu’à l’Océan, à l’est jusqu’au Rhin et aux Alpes, était cultivé. Si l’on se réfère à la vision traditionnelle, la conquête de la Gaule chevelue par Jules César aurait été suivie d’un important déboisement par les Romains.

Mais, cette idée mérite d’être nuancée : l’aménagement du territoire et des paysages témoigne d’une acculturation, d’un espace à la fois gaulois et romain (bois, bosquets, villae, voies de communication, villes, sanctuaires...).

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Peuplant les forêts, le sanglier est à la fois un animal totémique et un gibier noble. Il figure sur les monnaies gauloises et sur les armes celtiques. Bien représenté dans la mythologie celte, le sanglier tisse des liens avec le monde divin. On le retrouve parmi les motifs de la sculpture religieuse.

Dans les mondes grec et romain, il est un gibier dangereux et agressif dont la capture est héroïque : « je le vois qui hérisse ses soies, qui jette le feu par les yeux ; je perçois le bruit de ses dents qu’il aiguise contre vous » (Philocrate, Imagines, 28,1).

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Pour les Romains, le sanglier est un animal de qualité en chasse, au second rang, juste derrière le lion. Le chasseur se méfie autant du mâle que de la laie qui défend ses marcassins. Affronter le sanglier, c’est d’une certaine manière affronter la mort dont naît la grandeur.

La société gallo-romaine

Après la conquête romaine, et surtout au cours du Ier siècle, un nouveau système social adapté du modèle romain se met en place. Aux côtés des hommes libres, vivent des esclaves, des affranchis, etc. Certains sont gaulois, d’autres sont venus d’Italie ou d’autres provinces de l’Empire.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Certains sont citoyens et embrassent une carrière politique, d’autres sont marchands, artisans, soldats, enseignants, médecins, prêtres, etc. Cette première section permet de « brosser le portrait » des habitants des provinces gauloises, non pas d’un point de vue géographique, mais en fonction de leur place dans la société.

César honora de nombreux Gaulois du statut de citoyen romain. L’étude des noms de famille (l’onomastique) témoigne de la latinisation des anciens noms celtes. C’est parmi les citoyens romains que se manifestent les élites provinciales et municipales que l’on peut assimiler à la haute bourgeoisie.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Dotés d’une fortune personnelle, ces citoyens d’exception accèdent aux plus hautes fonctions politiques et administratives. Les témoignages de ces élites provinciales sont nombreux : inscriptions, statuaires... Certains objets et pratiques culturelles témoignent de leur implication dans la vie publique et économique des cités.

Armée romaine et affranchis

La présence de l’armée romaine en Gaule n’est pas systématiquement synonyme de conflits comme le laissent sous-entendre les aventures d’Astérix. La conquête passée, dans le contexte de la Pax Romana (paix romaine), les soldats restent toutefois présents. Ils peuvent être employés à des missions de contrôles : exploitation des carrières, travaux d’adduction d’eau, frappe de la monnaie...

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Comme tous les sujets de l’Empire, les Gallo-Romains étaient soumis au service militaire. En principe, les citoyens romains devaient servir vingt ans dans les légions, tandis que les pérégrins (hommes libres non-citoyens) effectuaient vingt-cinq ans de service dans les troupes auxiliaires. La présence de l’armée romaine est perceptible par la découverte de nombreuses inscriptions, d’armes et de sépultures de soldats.

Les sociétés antiques sont des sociétés serviles. Nombreux, les esclaves sont cependant peu visibles parmi les témoignages historiques et archéologiques. La présence d’esclaves se résume souvent à la mise en lumière des entraves en fer, retrouvées en quelques exemplaires, qui servaient à enchaîner les esclaves mais aussi les prisonniers ou même des animaux.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

L’affranchissement représente l’unique échappatoire pour l’esclave. Un maître pouvait en effet lui donner sa liberté. Ces affranchis qui vivent et travaillent en Gaule, viennent parfois des provinces orientales de l’Empire. Certains d’entre eux parviennent à se hisser au rang de notables, à accumuler une fortune considérable, sans pour autant être pleinement considérés comme des citoyens et exercer des fonctions politiques. Ils ont en revanche des responsabilités religieuses ou au sein d’associations professionnelles (collèges).

Ville ou campagne ?

En Gaule romaine, un nombre assez important de stèles funéraires montre le défunt tenant ses outils, ou encore pratiquant son métier. Forgerons, sabotiers, scieurs de long, drapiers, foulons, peintres, bouchers et boutiquiers sont ainsi montrés à l’ouvrage, tandis que d’autres sont connus par leurs noms laissés sur leurs outils.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

L’occupation du sol de la Gaule romaine s’appuie sur la structuration d’un réseau viaire, d’un maillage de villes (chefs-lieux de cités et agglomérations secondaires) et d’habitats ruraux. Les fermes et les villas, dispersées sur le territoire, n’en sont pas moins de vastes établissements dont les constructions couvrent couramment deux ou trois hectares et abritent plusieurs dizaines de personnes.

Ce type d’habitat qui domine la campagne gallo-romaine suit un modèle déjà établi avec les « fermes indigènes » de l’époque de l’Indépendance gauloise. Les traditions locales ont ici conforté les tendances nouvelles apportées par la romanisation. Les recherches récentes montrent cependant que de nombreux habitats ruraux gallo-romains ont été implantés comme des créations nouvelles et cela, dès le début du Ier siècle, selon des rythmes qui peuvent toutefois varier d’une région à l’autre.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Très souvent, ces villas ont été détruites, parfois volontairement, et ont ensuite fait l’objet de nivellement et de récupération de matériaux. Les techniques de photo-interprétations ou de géophysique permettent d’en reconnaître les plans. En Gaule lyonnaise et en Belgique, le plan le plus courant est celui en longueur, comportant une galerie en façade (ouverte vers l’exploitation) souvent encadrée de deux pavillons d’angle. La partie résidentielle (pars urbana) s’étend en arrière de la galerie.

La villa gallo-romaine de La Millière est célèbre pour fresques, constituées de nombreux fragments retrouvés au sol ou encore fixés aux murs, ont fait l’objet d’un minutieux travail d’étude et de remontage en 2021 et 2022. Cette analyse approfondie a permis de reconstituer le programme décoratif complet de la villa.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Le décor des Quatre Saisons provient d’une petite salle privée située au nord-ouest de la villa. Construite au IIe siècle, cette pièce a été aménagée au début du IIIe siècle avec un système de chauffage par hypocauste, une alcôve et deux voûtes, reflétant le statut social du propriétaire. Les murs étaient ornés d’imitations de marbres en bas, surmontés d’une corniche en stuc, tandis que la partie supérieure était divisée en panneaux décorés de guirlandes.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

La voûte d’arêtes, la mieux conservée de Gaule, présente quatre médaillons hexagonaux peints, chacun abritant une allégorie des saisons. Si le Printemps et l’Été sont figurés de façon conventionnelle, l’Automne et l’Hiver s’écartent des représentations habituelles. Ce décor raffiné, mêlant peinture et stuc, souligne le lien entre la villa et les cycles saisonniers agricoles.

Le domaine des Dieux ?

Avant la conquête de la Gaule par César, les Gaulois possédaient un panthéon foisonnant et complexe. Les représentations gallo-romaines nous en livrent quelques images et quelques noms, prouvant que ces dieux continuent à être vénérés aux côtés des nouveaux dieux romains. L’association de dieux gaulois et de dieux romains, qui mêle intégration de la religion romaine et fidélité aux cultes indigènes, est par là même un symbole de la romanisation.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

La collection gallo-romaine du musée d’Archéologie nationale se compose de nombreuses représentations divines exécutées dans des dimensions et des matériaux variés (calcaire, marbre, alliage cuivreux, terre cuite...), et témoigne du très grand nombre de divinités peuplant le panthéon gallo-romain et de la diversité de leurs images.

Des fouilles archéologiques ont été menées au lieu-dit de La-Croix-Saint-Charles à Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or) par Émile Espérandieu (1909-1911). De nombreuses offrandes qui représentent des parties du corps humain (genou, tronc, yeux) et plusieurs représentations de bébés emmaillotés dans des langes ont été offertes au dieu Apollon Moritasgus.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Émile Espérandieu n’est pas un inconnu à Nîmes. Militaire, épigraphiste-archéologue, il est originaire de Saint-Hippolyte-de-Caton, dans le Gard. Il se fit un nom dans le monde de l’archéologie en étudiant et publiant la sculpture en pierre de la Gaule dans des recueils qui portent toujours son nom, avant de devenir le directeur des fouilles d’Alésia en 1906.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

C’est en 1918 qu’il se retire à Nîmes où il devient le conservateur des Monuments antiques et des musées archéologiques. Il fut également membre de l’Académie de Nîmes et de son École antique.

L’archéologie gallo-romaine, une invention !

Napoléon III se passionne pour Jules César, l’histoire romaine et l’archéologie. Soucieux de réconcilier les Français, jusqu’alors divisés par leurs origines nationales, Napoléon III cherche à créer une France gallo-romaine susceptible de transcender les affrontements de mémoire. Les fouilles d’Alésia conduisent à la fondation du Musée gallo-romain à Saint-Germain-en-Laye dans l’ancien château des rois de France, le 8 mars 1862. Ce musée participe à l’institutionnalisation de l’archéologie et de son développement en tant que discipline scientifique, et contribue, par sa vision pédagogique et son exigence de transmission, à l’édification du citoyen.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

À l’ouverture du musée en mai 1867, seule la Salle d’Alésia contant la victoire romaine sur les Gaulois est inaugurée. Par la suite, une vingtaine d’autres salles gallo-romaines ouvre avant la guerre de 1914. La Gaule chevelue est au cœur des réflexions républicaines : d’un côté, les Gaulois chevelus et sylvestres à la vie simple et frustre ; de l’autre les Romains incarnent l’administration, l’ordre, l’organisation et la rectitude en toutes choses.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Le traumatisme de la défaite militaire de 1870 face à la Prusse entraîne un parallèle explicite avec la défaite de Vercingétorix face à Jules César à Alésia en 52 av. J.-C. Cette comparaison permet de valoriser le héros gaulois et l’urgence à se mettre à l’école de son vainqueur. La Gaule conquise par Rome étant devenue une brillante province civilisée, la France vaincue par la Prusse doit donc se réformer en s’inspirant des méthodes efficaces de son vainqueur. Ainsi, pour être ancienne et légitime, la France doit être gauloise, mais pour être civilisée et civilisatrice, elle doit être romaine. Autrement dit, la France doit être gallo-romaine.

Du trésor au site

Le mot « trésor » suscite dans notre imaginaire collectif des images d’objets rares et uniques. Il désigne un ensemble d’objets réalisés dans des matériaux précieux (or, argent, pierreries) accumulés et souvent soigneusement cachés. Ils ont été mis à l’abri et parfois oubliés, leur propriétaire étant incapable de les récupérer.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

La présentation de ces « trésors » explore la question de la reconnaissance rapide de leur intérêt scientifique pour l’archéologie. Certes, ces objets sont exceptionnels et sont fabriqués dans des matériaux précieux mais, au-delà d’un heureux hasard, leur mise au jour et leur étude par des archéologues en disent long sur le contexte historique de leur dissimulation. En effet, leur enfouissement, majoritairement daté du IIIe siècle, coïncide avec une période charnière marquée par des bouleversements majeurs au sein de l’Empire romain.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Cette période, qu’on a longtemps appelé le Bas-Empire romain et désormais l’Antiquité tardive, est une période complexe qui amorce l’organisation de l’Occident médiéval. L’émergence de nouveaux centres de pouvoir politique, économique, intellectuel et religieux entraîne une grande instabilité durant laquelle se succèdent empereurs fantoches et usurpateurs, une menace militaire aux frontières de l’Empire, une crise économique secouée de dévaluations monétaires, un ébranlement religieux au cours duquel le christianisme remplace le polythéisme en qualité de religion officielle, des changements climatiques...

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

À lui seul, ce contexte justifie le fait que certains aient pu tenter de protéger leurs objets de valeur et leurs liquidités monétaires en les enfouissant dans le sol avec l’espoir de venir un jour les récupérer.

Certains de ces trésors sont retrouvés par hasard longtemps après. Mais, attention ! La « chasse au trésor » est une activité illicite. Opérant en général avec un détecteur de métaux (« poêle à frire »), ces prospecteurs pillent les sites archéologiques, privant les archéologues de connaissances essentielles à la compréhension des vestiges et le public des musées d’un patrimoine inestimable. Les chasseurs de trésor encourent jusqu’à 100 000 euros d’amende et sept ans d’emprisonnement…

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Ces trésors sont essentiels pour nous rappeler l’histoire, la résilience mais aussi la responsabilité collective de préserver ce patrimoine pour les générations futures.

Modes et codes vestimentaires

Dans le cadre des événements organisés autour du textile et de la toile de jean à Nîmes en 2025, un parcours sur le costume en Gaule romaine est proposé tout au long de l’exposition « Gaulois, mais Romains ! ».

Parmi les objets généreusement prêtés par le musée d’Archéologie nationale, des représentations d’hommes, de femmes, d’enfants et de divinités, d’origines grecque, romaine ou gauloise, permettent de montrer un éventail des tenues vestimentaires de l’époque. Même si des spécificités existent pour chaque peuple, les influences extérieures ont de tout temps mélangé styles et techniques, créant des modes presque aussi fluctuantes que celles d’aujourd’hui.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Pour autant, dans la société romaine très hiérarchisée, des codes régissent les tenues en fonction du genre, du statut social, des fonctions, du contexte. Le vêtement est un élément d’identification de la personne qui le porte. Ces codes vestimentaires sont appliqués dans toutes les provinces de l’Empire, alors que les tenues traditionnelles locales ne sont pas pour autant totalement écartées, certaines même adoptées par les Romains. Ce parcours concerne 20 œuvres de l’exposition.

Musée de la Romanité de Nîmes, 16 Boulevard des Arènes. Entrée à 12 euros.

L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
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L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
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L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
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L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
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L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
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L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)
L'exposition temporaire "Gaulois mais Romains !" au Musée de la Romanité de Nîmes jusqu'au 4 janvier 2026 (Photo Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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