Les travaux de renforcement du cordon dunaire de la plage des Baronnets, qui ont coûté 120 000 € H.T., initiés au mois de février 2023, ont été inaugurés hier, mardi 23 avril.

Site d’exception

Alors que la mer se retire au fil des ans du côté du phare, au contraire, à quelques centaines de mètres, la plage de l'Espiguette a reculé de 50 mètres environ entre 2015 et 2023. En front de mer, le cordon dunaire des Baronnets, véritable protection contre les submersions marines et barrière naturelle contre l’érosion du littoral, était fortement fragilisé. 

À l’est du Grau-du-Roi, la plage des Baronnets située au bout de l’Espiguette, est un secteur où l’érosion observée est l’une des plus importantes du littoral camarguais. « Protéger, animer et faire vivre notre territoire. C’est l’exercice peu commode que nous devons porter, nous les maires de littoraux », a lancé Robert Crauste, maire du Grau-du-Roi.

Menace de submersion

Cette zone naturelle est constituée d’un cordon dunaire et d’une plage sableuse. C’est un site classé zone Natura 2000, labellisé Grand Site de France. Depuis plusieurs années, le cordon dunaire était sensiblement fragilisé sur une centaine de mètres où sa largeur s’était réduite à moins de 30 mètres. Un accès à la plage formait un point d'entrée possible pour la mer en cas de tempête, pouvant entraîner une brèche.

Il fallait rapidement soutenir le cordon dunaire afin d’éviter une submersion derrière le cordon de seconde ligne, de 14 km de long, achevé en 2016 sur le secteur.

Combinaison douce végétale

Ainsi, les travaux ont consisté à renforcer l'arrière du cordon dunaire naturel et à le relier au cordon de seconde ligne de 2016 dans le but de protéger les activités humaines et les milieux naturels qui se trouvent en retrait du trait de côte.

« C’est une solution temporaire dans l’attente d’une stratégie littorale. Le cordon dunaire ne pourra pas faire rempart éternellement. »

Pierre Raviol

L’action a consisté en un rechargement sableux et la mise en place d’une combinaison de techniques de génie végétal douces : paillage, plantation d’espèces floristiques dunaires, ganivelles et gestion de l’accès à la plage.

Le cordon dunaire a doublé de largeur, passant d’une trentaine à une soixantaine de mètres. « C’est une solution temporaire dans l’attente d’une stratégie littorale. Le cordon dunaire ne pourra pas faire rempart éternellement », a indiqué Pierre Raviol, président du Symadrem.

Politique nationale ?

Cette opération de restauration permet à la dune de tenir à nouveau son rôle de protection vis-à-vis du risque de submersion tout en ralentissant l'érosion. « Il faudra s’habituer à vivre différemment sur notre territoire côtier dans le demi-siècle qui vient. Plusieurs dispositifs sont en place afin d’aider les communes, allant du Fonds vert jusqu'au droit de préemption », a expliqué Pierre-André Durand, préfet d'Occitanie et de la Haute-Garonne.

La solution fondée sur la nature camarguaise conjugue protection des milieux et maintien du point de vue en cet endroit exceptionnel. En attendant une véritable politique littorale nationale...