Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 07.12.2023 - Corentin Corger - 3 min  - vu 2395 fois

FAIT DU JOUR L’école Léo Rousson : un chantier sous haute surveillance

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, truelle à la main 

- Photo Objectif Gard

Des artisans menacés et contraints de faire appel à une société de sécurité. 

En mai dernier, les 330 élèves du groupe scolaire Léo Rousson, situé au Clos d’Orville, ont déménagé à l’école Émile Gauzy, pour les maternelles et au centre de loisirs du Mas Boulbon pour les primaires. Léo Rousson était le dernier établissement de la ville à ossature métallique et présentait des problèmes d’incendie et de l’amiante. Beaucoup de parents d’élèves se souviennent d'ailleurs des mystérieux cas d’allergies en janvier 2018. Alors la ville de Nîmes a décidé de le détruire et de reconstruire une nouvelle école pour un montant avoisinant les 10 millions d’euros.

Ce projet entre dans la démarche globale de renouvellement urbain d’où une participation à hauteur de 3,5 millions euros de l’État. Un plan de rénovation urbaine au niveau national motivé par une enveloppe astronomique de 14 milliards d’euros pour 450 quartiers concernés, ce qui représente plus de 3 millions d’habitants. Les travaux ont débuté juste avant l’été et, hier, c’était l’heure de la traditionnelle pose de la première pierre en présence de tous les acteurs du projet.

"Ils n'ont pas vraiment eu le choix" 

Si cela n’est pas propre à Nîmes et que c’est déjà le cas notamment à Pissevin, ce chantier est surveillé en permanence. Dès le début des travaux, des dégradations d’engins ont été constatées sur site et un livreur a été menacé. Plusieurs entreprises du chantier dénoncent surtout des pressions pour faire travailler une société de gardiennage implantée dans un quartier voisin. Dans ce cas, il n’y a pas d’appel d’offres et de mise en concurrence prévus, ce sont les entreprises qui choisissent ensemble.

Le chantier actuel du groupe scolaire Léo Rousson  • Photo Objectif Gard

« Ils n’ont pas vraiment eu le choix », confie une source proche du dossier. Ainsi, ces artisans dans le cadre d'un contrat ont dû débourser 40 000 euros pour pouvoir travailler soi-disant en toute sécurité de septembre à décembre 2023. Et c’est la ville de Nîmes qui payera à partir du 1er janvier 2024 et jusqu’à la fin du chantier en février 2025, ce qui représente près de 200 000 euros. Des entreprises contraintes donc d’acheter leur tranquillité. Une situation qui ne passe pas auprès des représentants gardois de la Fédération Française du Bâtiment qui ont rencontré à ce sujet le préfet du Gard Jérôme Bonet pour qu’une prise de conscience ait lieu au niveau national.

Une brigade spécialisée de terrain

Ce dernier a recommandé de porter plainte mais cela n’a pas été fait. « C’est la première fois que l’on doit sécuriser un chantier dès le début », fait savoir un syndicat du BTP. Dans un quartier où le chantier ne vient pas perturber le trafic de drogue, de tels moyens de sécurité étaient-ils vraiment nécessaires ? En tout cas, la société en question rafle le jackpot. Pour rassurer les artisans, des policiers expérimentés de la BST (Brigade spécialisée de terrain), existante uniquement sur les quartiers Est de la ville, réalisent régulièrement des rondes et vont au contact de la population. 

Le futur établissement du Clos d'Orville accueillera les élèves en avril 2025  • Photo ville de Nîmes

Le planning prévoit que les 330 élèves intègrent ces nouveaux locaux durant les vacances de printemps en 2025 afin d’y terminer l’année scolaire. Une surface de 2 250 m2 qui accueillera six classes du CE2 au CM2, huit dispositifs CP/CE1, quatre classes de maternelles et deux dispositifs de grandes sections avec salles de repos et de motricité. Afin d’ancrer davantage l’école dans le quartier, un espace ouvert partagé avec les associations et parents d’élèves est prévu.

« L’intégration d’un espace partagé avec l’ensemble des habitants renforcera la place de l’école dans le quartier », a souligné le maire Jean-Paul Fournier qui en est à sa quinzième école construite depuis 2001 avec un budget dédié à l’éducation, le plus important de la Ville. Outre Léo Rousson, un nouvel établissement verra aussi le jour à Pissevin. Il s’agit des Coteaux de Condorcet qui viendra remplacer l’école maternelle Paul Langevin. Pour clôturer ce moment, les enfants du quartier ont interprété une chanson sur la laïcité en toute sécurité. Au prix que ça coûte !

Corentin Corger

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