FAIT DU JOUR Retour sur les dossiers brûlants des Halles de Nîmes
Plusieurs sujets animent les Halles de Nîmes en ce moment : traitement des déchets, fin des baux en 2029, sentiment d'abandon... Nous avons donné la parole aux étaliers ainsi qu'à l'élu en charge de cette délégation, Christophe Pio. Attention, sujet brûlant.
Le 27 juin devait se dérouler la première Nocturne des Halles de l'année 2024. Seulement, quelques jours plus tôt, les étaliers ont décidé de l'annuler. "On a appris la mauvaise nouvelle que les trois étaliers qui se situent du côté de la porte de l'avenue Général-Perrier seraient impactés avec l'escalator prévu. On a décidé de ne pas faire la Nocturne pour les soutenir et ainsi montrer notre mécontentement aux Nîmois", expliquait le président des étaliers, Vincent Vergne, dans une interview dans nos colonnes.
Ce rendez-vous manqué s'ajoute à la complexification du traitement des déchets dans les Halles de Nîmes. En effet, chaque étalier a reçu, la semaine dernière, une facture à payer d'un montant pouvant aller jusqu'à plus de 5 000 euros (facture payable en plusieurs fois, NDLR). La raison ? De nombreux étaliers se posaient la question : "La seule chose qu'on nous avait dite il y a de ça trois ou quatre mois, c'est que la ville et l'Agglo n'allaient plus prendre en charge la collecte des ordures des Halles sous prétexte d'une loi européenne que l'on ne connait pas", commente l'un d'entre eux.
"Nous avons remarqué sur notre règlement intérieur (article 31) que la collecte des ordures est à la charge de la ville, ce règlement n'a pas été modifié et on n'a eu aucune information à ce sujet. On ne comprend pas pourquoi on reçoit ce titre de recette et il faut savoir que dans les Halles, on paye déjà des charges", continue-t-il. "On n'a aucune explication là-dessus. On a reçu un courrier pour nous demander de payer et ça s'arrête là", commente un autre.
Interrogé à ce sujet, l'élu nîmois en charge des Halles et des Marchés, Christophe Pio, a souhaité clarifier la situation. Cette facture concerne le ramassage des déchets sur trois mois, de janvier à mars : "La ville a payé de juin 2023 jusqu'à fin décembre 2023. Mais ils étaient avertis, et ça, on l'a toujours dit en réunion : qu'à partir de janvier, jusqu'à temps qu'ils prennent le relais avec leur prestataire à eux, ces mois-là, la ville arrêtait de payer, parce que l'argent de la ville, c'est celui des Nîmois."
Aujourd'hui, les Halles sont la propriété de la ville, "mais les gens qui sont dedans, ce sont des privés. Nous, on ne va pas dans leur stand, on ne regarde pas leur compte", complète-t-il. Toujours selon les dires de l'élu, la facture est calculée au prix de 63 euros par mètre linéaire d'étal.
Un choix regrettable pour plusieurs étaliers : "En tant que restaurateurs, on produit très peu de déchets et on se voit payer le maximum puisqu'on a beaucoup de mètres linéaires. Ceux qui font beaucoup de déchets ne payent pas plus que ça. Le mètre linéaire n'a aucun rapport avec les activités de chacun", peste un étalier. Christophe Pio lui répond : "Un restaurateur qui a peu de déchets ? J'aimerais voir ça quand même. Qu'il en fasse peut-être moins que les autres, mais un restaurateur, ça a toujours des déchets. Je pense que quand on va manger au restaurant, il en reste toujours dans l'assiette." On ne les mettra pas d'accord.
Une autre étalière trouve, elle aussi, "injuste" ce calcul au mètre linéaire : "Moi personnellement, j'en ai, mais beaucoup moins que d'autres métiers. Je pense que la solution, ça aurait été de faire au poids, de mettre quelque chose en place par rapport au prorata réel de ce qu'on jette. Parce que clairement, moi, je jette trois sacs poubelles par semaine", dévoile-t-elle. Ce à quoi Christophe Pio répond : "Je comprends qu'il y en ait qui puissent râler parce que je pense que certains qui ont des grands mètres linéaires, ont sûrement moins de poubelles que d'autres, plus petits. Mais l'administration ne savait pas calculer autrement".
Sentiment d'abandon
Un autre souci soulevé par les étaliers concerne les relations qu'ils peuvent avoir avec la ville de Nîmes. Certains vont jusqu'à se sentir "indésirables". "Depuis quelques mois, c'est sans arrêt des rappels au règlement intérieur, pour des choses futiles, comme une cagette qui est restée devant un étal". Le départ de quelques étaliers récemment n'aurait pas été vu d'un bon œil par certains : "On n'est pas des anarchistes, on veut défendre nos intérêts et sauver nos entreprises", continue ce monsieur.
En 2029, tous les baux des étaliers prennent fin. Une situation qui inquiète bon nombre d'entre eux, craignant de voir leur activité perturbée ou tout simplement à l'arrêt. "On essaie de diviser pour mieux régner et de faire payer au maximum pour pouvoir épurer les petits commerçants, parce qu'on n'aime pas les petits artisans en France", proteste un autre. "Pour l'instant, je pense qu'on ne voit pas d'avenir, on ne sait pas ce qu'il se passera", ajoute une autre.
Christophe Pio a souhaité mettre fin à toute ambiguïté à ce sujet : "Ils vont être rassurés parce qu'on va les recevoir, courant juillet, je pense, pour une réunion d'information. Comme ça, les choses seront claires avec eux. Ils ne seront pas mis dehors. Le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier a toujours soutenu les étaliers et il les aime. C'est le poumon gastronomique de cette ville", déclare-t-il. Cette grande réunion d'information pourrait bien être animée par le maire et son premier adjoint Julien Plantier, d'après les dires de Christophe Pio.
Pour conclure, l'élu municipal a souhaité mettre un dernier point au clair et répondre à Vincent Vergne concernant notre interview passée : "Je m'entends avec tout le monde dans les Halles. Après, on a ses têtes. Il y a des gens avec qui on a plus d'affinités que d'autres. C'est sûr que quand ça ne va pas, je me fais taper dessus et quand ça va bien, tout va bien. Il faut se rappeler les périodes sombres de la covid où Monsieur le Maire ne faisait pas payer le loyer aux étaliers. Et c'étaient les seuls qui travaillaient... Aujourd'hui, Vincent Vergne est élu aux Halles de Nîmes. Il n'est pas élu aux marchés, ni aux foires. Je pense que si on fait le tour des marchés ensemble, ça va très bien. On peut se rencontrer avec les forains et avec le représentant des marchés, ça se passe très bien. Mais j'aurais aimé qu'il ne parle que des Halles". La suite au prochain numéro...
Actualités
Voir PlusActualités
PONT DU GARD Des activités pour les familles proposées les mercredis après-midi
Actualités
ALÈS Percuté par un véhicule : un piéton de 73 ans décède
Actualités
GRETA CFA GARD-LOZÈRE Une nouvelle formation pour réaliser son site Internet
Alès-Cévennes
L'INTERVIEW Méryl Debierre, élue à Alès : « La parité en politique n’a pas vraiment aidé les femmes »
Beaucaire
SAINT-GILLES La Biche d'Argent 2024 : Rémi Chevalier et Sueño vainqueurs
Actualités
FAIT DU JOUR Changements, ouverture, surprises... On en sait plus sur Carrefour Alès, remplaçant de Cora
Beaucaire
FAIT DU SOIR Allez ouste dehors les enfants ! Deux instits lancent une cagnotte
Actualités
ÉDITORIAL L'anniversaire des Halles de Nîmes : vers une réconciliation avec la mairie ?
Météo
MÉTÉO FRANCE Quel temps dans le Gard ce lundi 4 novembre 2024 ?
Actualités
UZÈS « Un signal mortifère » : Radio Fuze s’inquiète de la réduction du Fonds de soutien à l’expression radiophonique
Actualités
ALÈS EN IMAGES Spectacle assuré pour la deuxième édition de la Primal League
Bagnols-Uzès
BAGNOLS/CÈZE Le maire soutient les sinistrés de Carcaixent victimes d’inondations
Actualités
ROUSSON EN IMAGES Plusieurs centaines de jeunes pour la troisième édition du tournoi national Annick Carillon
Actualités