FAIT DU SOIR Au Vigan, la rectrice prend la mesure de l'engagement local pour l'enseignement

La rectrice s'est adressée aux potentiels élèves de l'option "ambition études santé"
- François DesmeuresEn trois étapes, la rectrice de l'académie de Montpellier, Carole Drucker-Godard, est venue constater et appuyer l'engagement partenarial autour de l'enseignement du territoire de la sous-préfecture. Après avoir rencontré les enseignants de la prochaine option santé au lycée, elle a signé le programme Territoire éducatif rural qui intensifie le travail en partenariat. Avant une visite de la fierté de la commune : le pôle d'enseignement supérieur Charles-Flahaut.
La sous-préfète du Vigan, Anne Levasseur, ne cesse de vanter le dialogue qui existe entre institutions publiques dans son arrondissement, et particulièrement autour du Vigan. C'est bien cette image d'unité qu'ont donné, ce vendredi, mairie du Vigan, Pays viganais, cité scolaire, université de Nîmes ou encore institut de formation aux métiers de la santé à la rectrice, Carole Drucker-Godard.
Accueillie par le proviseur Jean-Claude Chareyre, elle a d'abord pu entendre une réussite : les 100 % de réussite au bac dans les filières générales et techniques, dont 79 % de mentions. Un chiffre qui descend à 95 % en bac professionnel, avec 41 % de mentions. "L'auto-évaluation et l'écriture du projet d'établissement ont mis en avant la notion de bien-être", explique Jean-Claude Chareyre.
Et le bien-être commence par une bonne santé. À partir du 6 octobre, le lycée proposera aux élèves volontaires une option "ambition études santé", accessible aux élèves de Première et de Terminale. Le lycée André-Chamson fait partie de quatre nouveaux lycées de l'académie qui intègrent cette option dans leurs propositions, après trois premiers en 2024, dont Jean-Baptiste-Dumas, à Alès. "L'objectif est de favoriser l'orientation et la réussite dans les études de santé", explique Fabrice Mélet, professeur de sciences et vie de la terre (SVT) aux 34 élèves intéressés.
L'option prévoit, en 22 séances de deux heures par semaine, "un approfondissement en SVT et en physique-chimie, poursuit Aurélie Barafort, autre professeur de SVT, l'intervention de professionnels de la santé et des stages, des apports méthodologiques et le développement des connaissances psychosociales." Mi-janvier, les élèves se rendront à Montpellier "pour une visite des formations de santé, de laboratoires, et pour participer au salon de l'enseignement supérieur, le 16 janvier".
Interrogés sur ce qu'ils entendaient par métiers de la santé, les élèves ont fait ressortir trois professions principales : chirurgien, médecin et dentiste. L'occasion pour Pierre-Yves Paquet, directeur de l'institut de formation aux métiers de la santé de Nîmes, et Benoît Roig, président de l'université nîmoise (tous deux partenaires de l'option) d'insister sur la multitude de métiers qui s'ouvrent aux volontaires et de la difficulté des études de médecine qui ne doivent pas décourager à envisager d'autres professions de santé.
"Vous allez avoir plus de chances de réussite en suivant cette option, a insisté Carole Drucker-Godard auprès des élèves présents - alors que les enseignants rappelaient l'importance de valoriser la participation dans Parcours Sup - qui vous ouvre un champ des possibles dans les métiers de la santé". Seul écueil : le lycée n'étant pas ouvert le mercredi après-midi, toutes les options se déroulent aux mêmes heures. Un élève, en option sport, a malheureusement compris, ce vendredi, qu'il ne pourrait pas ajouter la santé à son premier choix.
Venait ensuite la signature du programme Territoire éducatif rural (TER), qui vise à développer un réseau autour du collège-lycée comme point d'ancrage. Le programme veut être une réponse au fait qu'en milieu rural, on pousse moins loin les études, une fois le collège passé, par rapport au monde urbain. La difficulté d'accès à l'information, en raison de l'éloignement, en est souvent la cause. Quand celle-ci n'est pas purement sociologique ou relevant du syndrome de l'imposteur, comme le soulignera ensuite Rachid Mdaam, coordinateur du pôle d'enseignement supérieur Charles-Flahaut.
Avant la signature, le président du Pays viganais, Régis Bayle, a tenu à "avoir une pensée pour Éric Doulcier (ancien maire du Vigan décédé cet été, NDLR), qui a compris le premier l'importance que pouvait avoir l'enseignement et la formation sur l'attractivité du Pays viganais. Aujourd'hui, le contrat Territoire éducatif rural sert à sanctuariser l'existant et à préparer l'avenir." Pour la sous-préfète, Anne Levasseur, le programme doit "donner les moyens aux étudiants d'être acteurs des décisions qu'ils vont prendre (...) En ma qualité de sous-préfète référente de la ruralité, j'ai le plaisir de voir les ambitions nationales descendre jusqu'aux territoires ruraux."
"On a besoin de ces partenariats pour avoir une stratégie locale adaptée, a insisté la rectrice Carole Drucker-Godard. On a le devoir de donner à chacun de nos élèves l'envie de penser à l'avenir dans un contexte un peu anxiogène. Le TER est un outil pour réfléchir à l'avenir de l'école rurale."
Un avenir qui se bâtit aussi via le pôle d'enseignement supérieur, inauguré en novembre 2024 (relire ici). Et où la rectrice a pu entendre le récit d'étudiants qui ont souhaité revenir dans leur région d'origine, face à des coûts trop élevés à Montpellier, ou encore en reconversion professionnelle. "Ici, il y a beaucoup moins de monde, les professeurs prennent le temps de nous accompagner", a témoigné une élève. L'un des avantages qu'offrent, justement, la ruralité et les petites villes.