Quatre lieux clés, connus et stratégiques pour les boites à paroles, un endroit tenu secret pour les salles Mélanie. Nouveaux outils et espaces d'expression, ces "dispositifs innovants" vont être mis à disposition des Alésiens victimes de violences, notamment intrafamiliales, afin de faciliter et encourager leur prise de parole.
Quatre boites à paroles en centre-ville
Alors que les salles Mélanie seront dissimulées et leurs adresses révélées uniquement sur validation du parquet pour enquête et interrogatoire, les boîtes à parole seront bien à la vue de tous, à quatre lieux bien connus des Alésiens : à l'intérieur de la médiathèque Alphonse Daudet, au niveau des toilettes ; dans la cour de l'espace André Chamson ; à l'entrée de l'espace Cazot ; à la Maison de la jeunesse.
Ce projet a été porté et financé par l'association Soroptimist, afin d'"écrire les appels à l'aide qui ne peuvent être verbalisés", comme l'explique Alexandra Lagulhon, élue à l'égalité femme-homme. Les courriers seront relevés quotidiennement par la police municipale puis transférés au parquet pour enquête, avec garantie du secret et de la confidentialité des enveloppes : "Certaines situations passent malheureusement sous les radars car les victimes n'osent pas pousser la porte d'un commissariat. C'est donc là un nouveau moyen pour nous de recueillir des informations et signalements", présente le procureur Abdelkrim Grini.
Les salles Mélanie, espaces d'expression pour enfants
Bien que le Tribunal d'Alès n'ait pas encore la compétence 'mineurs', "il ne s'en désintéresse pas du tout", en attendant et espérant l'obtenir prochainement. En ce sens, la juridiction a obtenu de l'Agglomération la création de salles Mélanie "des salles secrètes" qui vont permettre aux enquêteurs de "recevoir les victimes mineures dans de bonnes conditions, avec un écosystème favorable" : "Le but est de faire émerger une justice pénale de proximité, afin de pallier une procédure déjà source de traumatismes et des actes insoutenables, jusqu'au viol ou l'inceste", détaille Simon Lanes, président du Tribunal alésien.
Cet espace sera destiné aux enfants et aménagé par les enquêteurs afin de faciliter la prise de parole des mineurs, loin des commissariats, qui peuvent sembler "spartiates" pour "les victimes les plus vulnérables". Pour y accéder, il faudra adresser une demande au parquet, qui se chargera d'arranger le rendez-vous en toute discrétion.