Installé en 2007 dans ce Monument historique, ancien palais de justice d’Avignon, le Conservatoire est devenu le deuxième à rayonnement régional de France, le premier en nombre d’élèves par habitant. « Il rayonne même sur deux régions, PACA et Occitanie, trois départements, et il est fortement impliqué dans les communes de l’Agglomération, dernièrement l’école de musique de Rochefort-du-Gard l’a intégré », affirme le président du Grand Avignon, Joël Guin.

Le Conservatoire dispose d’autres sites, à Avignon, Morières-lès-Avignon, Rochefort-du-Gard et au Pontet, mais le centre névralgique de l’enseignent culturel sur le territoire reste le site Olivier-Messiaen, du nom du célèbre compositeur avignonnais. Il a été rénové en 2007 donc, « et aujourd’hui des travaux sont nécessaires », affirme le président de l’Agglomération. Rien de spectaculaire, puisqu’il s’agit de remplacer ce qui ne se voit pas, à savoir « moderniser les équipements de chauffage et de climatisation, pour les rendre plus performants et plus respectueux de l’environnement », avance le vice-président de l’Agglomération délégué au Conservatoire, Guy David.

Trois kilomètres de canalisations à remplacer

Concrètement, « nous allons remplacer trois kilomètres de canalisations qui arrivent à bout de souffle, deux chaudières à gaz et une pompe-à-chaleur par une nouvelle pompe-à-chaleur, et nous en profitons pour changer le système de sécurité incendie et créer un espace sécurisé pour l’évacuation des personnes à mobilité réduite en cas d’incendie », détaille le vice-président du Grand Avignon délégué aux Travaux, Jean-Firmin Bardisa. Le but est « d’améliorer les conditions de travail et d’accueil pour les enseignants et les élèves », affirme Joël Guin, mais aussi « d’économiser 3,5 tonnes de CO2 par an, ce qui n’est pas négligeable, sans parler de l’économie financière en économie d’énergie », rajoute Jean-Firmin Bardisa.

Les travaux, qui ont démarré le 14 octobre, vont s’échelonner sur 23 mois et 17 phases, du dernier étage au rez-de-chaussée. Le tout « en site occupé », rappelle Jean-Firmin Bardisa, ce qui complique la tâche. Par exemple, les travaux les plus bruyants sont réalisés hors des heures de cours : « Nous avons réalisé la création des gaines au marteau-piqueur pendant les vacances scolaires », illustre Léo Bernard, ingénieur de travaux aux services techniques du Grand Avignon. Autre complexité : le classement en Monument historique rend « impossible de toucher aux murs », dans certains endroits, comme l’amphithéâtre Mozart, explique Léo Bernard, où il va s’agir de chauffer la scène. Sans parler de la dépose des anciens équipements, qui devra être effectuée avec une grue, et ce en plein centre-ville.

Pas facile donc, surtout si on rajoute la particularité d’un conservatoire : la présence d’instruments en nombre. « Il y a 600 instruments au conservatoire, dont 50 pianos droits et à queue », pose la directrice par intérim du Conservatoire, Marion Déneux. Des instruments qu’il faut déménager de salles en salles le temps des travaux, ce qui demande de la logistique et « une organisation nouvelle pour les enseignants, qui ont dû s’adapter », dit-elle, notamment en revoyant leur emploi du temps.

Bref, des travaux complexes, et pas donnés : 2 millions d’euros, à la charge du Grand Avignon, subventionnés à hauteur de 100 000 euros par l’État au titre de la Dotation de soutien à l’investissement local. « C’est un gros investissement, mais compte tenu de ce que le Conservatoire apporte au territoire, c’était la moindre des choses », estime Joël Guin. Quant à l’État, représenté par la secrétaire générale de la préfecture de Vaucluse Sabine Roussely, il participe compte tenu de « l’ampleur et de l’ambition de ce conservatoire à rayonnement régional. » Une ambition rappelée par Guy David : « Proposer un enseignement artistique à la hauteur de la renommée culturelle de notre territoire. »