“On revient à un niveau d’avant-crise, celui d’avant le Covid”, contextualise Valérie Issert, directrice territoriale Gard-Lozère. “Ce n’est pas une mauvaise nouvelle. Cela traduit un certain retour à la normale, avec un marché du travail solide et stable.”

Une dynamique unique selon les villes

Parmi les enseignements forts de cette enquête, menée auprès de près de 20 000 entreprises, 52 % des intentions d’embauche concernent des contrats durables (dont 63% sur Alès), c’est-à-dire des CDI ou CDD de plus de six mois. Et dans un département où 52 % des projets de recrutement sont portés par des entreprises de moins de 10 salariés (contre 47 % en région et 42% à Alès), le tissu économique local joue pleinement son rôle de moteur de l’emploi. "C'est plus sécurisant les CDI pour nous aussi les employeurs, car on est amené à fidéliser nos salariés", complète Aziz Ait Amer, directeur général de SD Tech.

Le bassin d'Alès, à lui seul, affiche 750 intentions d’embauche, avec une dynamique bien à lui : la construction y poursuit sa progression et l’agriculture, bien que minoritaire, regagne du terrain. Une diversité de secteurs qui prouve que le bassin est plus dynamique que le reste du département et qui renforce la résilience économique du territoire.

Santé, aide à domicile, bâtiment : les métiers les plus recherchés

Sans surprise, les métiers des services à la personne dominent : aides à domicile, agents d’entretien, aides-soignants, infirmiers figurent en tête de liste des besoins exprimés. Suivent les cuisiniers, serveurs, vendeurs et professionnels du bâtiment (maçons, menuisiers…).

Pour répondre à ces besoins, France Travail multiplie les dispositifs innovants avec pas moins de 520 événements par an rien que sur Alès : ateliers de détection de potentiels, immersions professionnelles, préparations opérationnelles à l’emploi… “On ne se contente pas d’attendre des CV, on va chercher les candidats, on les prépare, on les accompagne. Et ça fonctionne”, insiste Fabienne Guy-Bauzon, directrice adjointe à Alès.

Des entreprises mieux accompagnées

La transformation de Pôle Emploi en France Travail ne s’est pas arrêtée à un changement de nom. Elle s’est traduite sur le terrain par une montée en puissance des services aux entreprises : conseillers dédiés, salons en ligne, organisation de job dating sur mesure… Le directeur de SD Tech, entreprise industrielle alésienne, en témoigne : “Grâce à France Travail, on a un conseiller dédié à notre entreprise. On est soutenus à chaque étape, de la rédaction de l’offre à l’intégration du salarié. Tous les recrutements passent par France Travail, c’est devenu un vrai partenaire RH.”

Cette collaboration permet aussi d’aller plus loin dans les pratiques inclusives : l’entreprise a par exemple pu créer une blanchisserie interne en recrutant deux personnes en situation de handicap, sélectionnées et accompagnées par France Travail.

Un territoire sous tension, mais pas dépassé

Le Gard reste l’un des départements les plus touchés par la saisonnalité, notamment sur le littoral et en zone viticole. À Vauvert, par exemple, 74 % des recrutements sont saisonniers. Mais ces contrats courts peuvent aussi être des tremplins vers l’emploi durable.

Enfin, si 42 % des employeurs anticipent des difficultés à recruter, ce taux est en baisse continue depuis deux ans. “Les entreprises expriment de plus en plus leurs besoins en amont, ce qui nous permet d’adapter nos actions et de mieux les accompagner”, conclut Cécile Arfeuillère, directrice territoriale déléguée.