Alors que la colère des agriculteurs ne s’est pas estompée malgré les annonces du Premier minitre, la coordination Les Écologistes – EELV Gard prend la parole dans un communiqué que voici.

« Après avoir secoué plusieurs pays en Europe, la colère des agriculteurs a gagné la France et le Gard depuis plusieurs jours. Les Écologistes Gardois apportent leur soutien aux agriculteurs et au monde agricole qui accumulent les difficultés depuis des années : revenus en baisse, changement climatique, crises sanitaires, accords de libre-échange…

Comme le disait Benoît Biteau, député européen écologiste et agriculteur, lors de notre débat organisé à Nîmes en novembre dernier : “la colère des agriculteurs est légitime, mais il ne faut pas se tromper d’adversaire. Ce ne sont pas les normes environnementales qui tuent l’agriculture, ce sont les politiques libérales.”

L’agro-industrie, l’agroalimentaire et la grande distribution font des marges énormes au détriment des producteurs et des consommateurs. Elles ont augmenté de 80 % en 2 ans alors que l’inflation explose et que les revenus des agriculteurs baissent.

Nous refusons le déclin de l’agriculture française organisé par la Politique agricole commune mise en place par les gouvernements successifs et soutenus par les dirigeants de l’agro-industrie. Aujourd’hui, 20 % des agriculteurs touchent 80 % des aides. Les grandes exploitations touchent toujours plus d’aides pendant que les petites disparaissent : nous avons perdu 100 000 exploitations agricoles en dix ans. Face au marché ultra concurrentiel et au changement climatique, nous devons protéger les agriculteurs pour qu’ils puissent travailler et vivre dignement.

Nous dénonçons l’hypocrisie des élus Renaissance, Les Républicains et Rassemblement national qui votent systématiquement pour les accords de libre-échange, le libéralisme débridé, l’agro-industrie et la destruction des terres agricoles. Une fois de plus, en novembre dernier, ils ont voté pour l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande qui prévoit notamment l’importation de viande, produits laitiers et vins néo- zélandais. L’ouverture des frontières se fait à chaque fois au détriment de l’agriculture française en alimentant une concurrence déloyale aux conséquences écologiques et sociales désastreuses.

Nous dénonçons ceux parmi les politiques et syndicats qui cherchent à opposer écologie et agriculture qui sont en réalité les meilleurs alliés.

Pour sortir de la crise, nous demandons un moratoire sur les traités de libre-échange (dont le Mercosur actuellement en négociation), fossoyeurs de notre agriculture contre lesquels les écologistes luttent sans relâche.

Nous demandons l’élaboration d’une PAC démocratique à la hauteur des enjeux du siècle avec accompagnement vers des pratiques agroécologiques pour à la fois protéger celles et ceux qui nous nourrissent et préserver le vivant et notre capacité à produire demain. »