Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 06.07.2022 - marie-meunier - 3 min  - vu 879 fois

GARD Face au risque d'incendie, "il faut que chacun se montre responsable"

Lors du lancement de la campagne de prévention et de lutte contre les feux de végétation, les sapeurs-pompiers du Gard ont présenté leur parc de véhicules. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Ce mardi 5 juillet, a été lancée la 15e campagne de prévention et de lutte contre les feux de végétation, à Lirac. L'événement revêt une dimension particulière en cette saison chaude, sèche et venteuse. 277 départs de feux ont déjà été recensés dans le Gard depuis le mois de juin, dont plusieurs survenus simultanément sur la même journée du 13 juin (camping l'Espiguette au Grau-du-Roi, Serviers-et-Labaume, Blauzac, Lédenon...).

90% des départs de feu sont d'origine humaine, intentionnels ou involontaires. Alors le mot "prévention" étaient sur toutes les lèvres ce mardi. "Pour limiter le risque, il faut que chacun se montre responsable", atteste la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le lancement de la campagne s'est déroulé à Lirac.

La commune du Gard rhodanien est riche d'une "forêt-école" qui sensibilise les écoliers dès le plus jeune âge au risque incendie. Le maire, Cédric Clémente, enfile aussi la casquette de président des communes et collectivités forestières du Gard ainsi que du proactif SIVU DFCI (Syndicat intercommunal à vocation unique) de l'Yeuseraie.

Le maire de Lirac, Cédric Clémente, la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, et le président du SDIS 30, Alexandre Pissas (à droite), écoutent les enfants qui ont participé au projet de "forêt école" à Lirac. (Marie Meunier / Objectif Gard)

"Il y a des territoires plus dynamiques que d'autres. Mais il y a une prise de conscience collective du risque incendie. Le déclic est là", assure Cédric Clémente. Tout au long de l'année, des actions préventives sont menées sur les massifs comme le débroussaillement, les coupures de combustibles. Les pistes DFCI sont également entretenues pour optimiser la circulation des engins de secours. L'enjeu est essentiel quand on sait que la moitié de la superficie du département est boisée. Le risque est là, en témoigne l'incendie à Générac en 2019 qui a parcouru plus de 1 100 hectares, touché 16 maisons et a causé la mort d'un pompier.

Un avion de reconnaissance aérienne pour repérer des feux naissants et guider les premiers secours

La prévention passe aussi par le rappel de ce qui est autorisé et de ce qui ne l'est pas. Jeter son mégot de cigarette au sol est formellement proscrit, tout comme l'allumage de feu de camp aux abords de forêt, fréquent le soir en bord de Gardon. D'autant que la proximité de l'eau peut avoir tendance à atténuer la perception du danger des contrevenants. Chaque jour, pendant la saison estivale, la préfecture du Gard publie une carte sur Internet où on peut voir les différents niveaux de vigilance dans le département. Ce mercredi 6 juillet, le Gard rhodanien et le Val de Cèze sont placés en rouge interdisant tout usage de matériel pouvant générer une étincelle.

Il existe une cellule pluridisciplinaire de recherches des causes et des circonstances de l'incendie, composée d'un gendarme, d'un forestier et d'un sapeur-pompier. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Tout l'été, de nombreuses actions se coordonnent pour surveiller les départs de feu. Des patrouilles de l'ONF (Office national des forêts), de l'Office français de la biodiversité et des forces de gendarmerie et de police informent les visiteurs des risques encourus. Dans le Gard, on dispose encore de quatre tours de guet pour détecter et localiser des fumées suspectes. Un avion de reconnaissance aérienne Horus est également mobilisé pour repérer des feux naissants et guider les premiers secours. L'appareil est équipé d'un système de transmission automatisé en temps réel des photos.

Cette année, "on a un mois d'avance" sur tous les indicateurs

Le drone retransmet des images aériennes en temps réel sur l'écran du poste de commandement des pompiers. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Le conseil départemental consacre 48,9 millions d'euros par an au fonctionnement du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) et 5 millions pour moderniser ses équipements. Depuis 2018, 50 véhicules ont été remplacés sur une flotte de 82. Il existe même des camions devenant de véritables zones refuges pour les équipages de pompiers. Les hommes du feu peuvent se confiner à l'intérieur de la cabine disposant d'air frais, à l'abri des flammes qui peuvent atteindre 1 200 degrés : "Ça a sauvé plusieurs vies", assure le colonel Thierry Carret, directeur adjoint du SDIS.

L'été, les sapeurs-pompiers gardois louent en plus un hélicoptère bombardier d'eau, très utile pour "éteindre les sautes de feu de végétation et économiser des moyens au sol", indique le colonel Jean-Michel Langlais, directeur départemental du SDIS du Gard. Bien manœuvré, il est possible de ravitailler jusqu'à 1 000 litres d'eau presque n'importe où (piscine, rivière, lac...), au plus près du sinistre. L'hélicoptère est entreposé à Saint-Geniès-de-Malgoirès, commune médiane des zones souvent touchées par les départs de feux. "Entre 2020 et 2021, son utilisation a été prépondérante sur au moins 20 feux, évitant que cela dégénère", détaille Thierry Carret.

L'hélicoptère bombardier d'eau en démonstration. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Les équipes peuvent aussi utiliser un drone, muni d'une caméra thermique pouvant détecter les points chauds et limiter le risque de reprise. "Avoir des images, ça nous aide dans la prise de décision", reconnaît la préfète, Marie-Françoise Lecaillon. Prise de décision qui doit être la plus rapide et la plus efficace possible alors que tous les indicateurs sécheresse "ont un mois d'avance" cette année.

Marie Meunier

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