Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 31.05.2022 - marie-meunier - 3 min  - vu 1009 fois

GARD Pour défendre les forêts contre le risque incendie, l'entretien est primordial

La préfète, Marie-Françoise Lecaillon, et la présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot, étaient ont participé à une visite technique sur les DFCI dans l'Yeuseraie, accompagnées par Cédric Clémente, maire de Lirac et président du syndicat intercommunal. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Jeudi, la préfète du Gard et la président du Département ont rencontré Cédric Clémente, maire de Lirac, président des communes et collectivités forestières du Gard et président du SIVU DFCI de l'Yeuseraie (syndicat intercommunal à vocation unique). Ce syndicat a pour objectif de créer et d'entretenir les DFCI (Défenses des forêts contre l'incendie).

Dans le Gard, on compte 16 syndicats intercommunaux et celui de l'Yeuseraie fait figure de bon élève avec un taux exceptionnel de 100% de voies DFCI entretenues. Certains en sont loin. Pire, certaines de leurs pistes sont inutilisables car pas entretenues alors qu'elles sont censées offrir un accès aux massifs forestiers aux sapeurs-pompiers en cas d'incendie. Ces derniers font d'ailleurs depuis deux ans, tous les hivers, une reconnaissance des pistes DFCI avec un rapport à chaque maire et président d'intercommunalité.

Le but de la visite de jeudi était pour la préfète, Marie-Françoise Lecaillon, et la présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot, est de mieux ce que sont les DFCI et aussi de picorer les bonnes idées au SIVU DFCI de l'Yeuseraie pour insuffler une dynamique départementale. Ce dernier englobe les communes historiques de Castillon-du-Gard, Connaux, Estézargues, Fournès, Gaujac, Lirac, Rochefort-du-Gard, Saint-Hilaire-d’Ozilhan, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Paul-les-Fonts, Saint-Victor-la-Coste, Tavel et Valliguières. Le Pin, Pouzilhac et Saint-Pons-la-Calm l'ont rejoint en 2017. Au total 16 communes adhérentes réparties sur trois intercommunalités et 98,85 km de pistes.

Le nombre de départs de feu diminue depuis que le SIVU est en place

Il faut savoir que le périmètre du SIVU compte 17 000 hectares de bois, landes et garrigues, qui constituent une superficie à risque. Cela représente 60% de la surface des communes. 15 citernes sont implantées sur le territoire et contiennent 500m3 d'eau disponibles en cas d'incendie. D'autant que plusieurs facteurs de risque jalonnent le territoire : autoroute A9, routes nationales et départementales très empruntées et un des plus grands poste RTE de France.

Depuis la création du SIVU DFCI de l'Yeuseraie en 1991, de nombreux dispositifs sont mis en place pour réduire le risque incendie. Et cela se ressent sur les chiffres. Entre 1997 et 2016, il y a eu 34 départs de feux et 65 hectares de forêt parcourus par les flammes. Entre 1977 et 1996, 216 départs de feux étaient survenus détruisant 1 742 hectares de massifs. Sur les deux dernières décennies, les communes de Saint-Victor-la-Coste et de Fournès ont été les plus concernées avec huit départs de feu chacune. Mais en terme de superficie, c'est Rochefort-du-Gard la plus touchée avec 41% du total des surfaces détruites soit 26 hectares.

Entre 150 000 et 250 000€ en travaux investis en moyenne chaque année

Les travaux d'entretien des DFCI sont priorisés avec l'appui technique du conseil départemental et du SDIS. "On réussit chaque année à investir en moyenne entre 150 000 et 250 000€ en travaux", atteste Cédric Clémente. Cela peut être de l'entretien des chaussées, du débroussaillage des bordures, de la mise en place de panneaux, de citernes... Le tout grâce aux cotisations des communes adhérentes et au financement du conseil départemental, de l'Europe et de l'État. Depuis 2014, c'est plus d'un million d'euros qui a été investi par le SIVU.

À quelques dizaines de mètres du fameux poste RTE, sur les hauteurs de Tavel, on peut voir le long des pistes DFCI de larges bandes débroussaillées au sol, avec 90% arbres qui ont été coupés. Le but étant qu'elles deviennent des zones enherbées. Depuis 2016, le SIVU réduit ses coûts d'entretien grâce à cette méthode, d'autant que les subventions allouées jusqu'à présent ont été retirées en grande partie.

Cette vision qui peut choquer l'oeil du promeneur est en fait un moyen également d'améliorer la sécurité des sapeurs-pompiers en cas de feu mais aussi de favoriser la biodiversité par la réouverture de milieux bénéfiques aux animaux, insectes, oiseaux... "Il y a de la communication à faire là-dessus", reconnaît la préfète. Ce débroussaillage offre aux chasseurs une vue plus dégagée à l'abord des chemins et peut contribuer à diminuer le risque d'accident. À ce jour, 20 hectares ont été débroussaillés dans le SIVU, soit 1/4 de la surface.

Marie Meunier

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