Ce vendredi 16 mai, dès 4 heures du matin, une vingtaine d'agriculteurs gardois ont mené plusieurs actions dans le département. Une réponse à un appel national sous la houlette de la FDSEA 30 et des Jeunes agriculteurs. Ils ont d'abord déversé de la paille, du plastique et des cerises abîmées devant la fédération de chasse, route de Sauve puis devant les grilles de Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), à Pissevin. Avant de terminer leur convoi devant la préfecture du Gard sans dépôt particulier. 

Une mobilisation en lien avec l'examen en cours de la loi Duplomb, nom du sénateur LR à l'initiative de cette loi qui vise à lever des contraintes sur l'utilisation de l'eau et de certains pesticides en faveur des agriculteurs. "On compte énormément dessus, car elle doit lever beaucoup de contraintes qui bloquent de nombreux projets dans notre département notamment sur l'eau", rappelle Romain Angelras, président des Jeunes agriculteurs du Gard. 

Sauf qu'entre temps, les députés socialistes et écologistes sont passés par là et selon les agriculteurs, ont déshabillé la loi de ce qui faisait sa substance. "En cet état, la loi ne sert plus à grand-chose. On veut un retour au texte initial" poursuit Romain, sur l'usage des phytosanitaires, il y avait un travail de fait sur le retour de certaines homologations de produits en attendant de trouver des solutions, et là ça tombe à l'eau."

Beaucoup d'arboriculteurs gardois, notamment ceux qui cultivent la cerise, attendent cette loi pour sauver leur exploitation. "Bon nombre de cultures sont dans des impasses. On n'arrive plus à défendre les cultures contre certaines maladies donc elles sont abandonnées. On a des soucis sur la cerise mais on en mange quand même, car ça vient d'autres pays où ces produits phyto sont autorisés", conclut désabusé Romain. 

Une action, la nuit dernière, intitulée "La nuit de l'ours" en référence à cette tradition du Sud-Ouest qui consiste à accumuler les déchets et les déposer devant les personnes qui nous ont embêté durant l'année. Il s'agit d'une première mobilisation avant une plus importante prévue le 26 mai à Paris, devant l'Assemblée nationale, jour du vote de la loi Duplomb.