Mercredi, en préfecture, le nouveau schéma départemental des services aux familles (SDSF) a été signé pour le période de 2021 à 2025. Un plan pour organiser l’intervention des différents acteurs sur les politiques familiales et sociales dans le Gard.

Le dernier schéma départemental des services aux familles dans le Gard a été élaboré en 2016 pour une durée de quatre ans. Il fallait donc en signer un nouveau pour la période 2021-2025. Avant d’élaborer un nouveau schéma, un travail préparatoire de près de deux ans a été nécessaire afin de prendre en compte les résultats du schéma précédent, faire des réunions entre les nombreux acteurs et mener une enquête auprès du public qui a récolté plus de 5 600 réponses.

Le but de ce SDSF est de mettre en cohérence les interventions de tous les acteurs des politiques familiales et sociales dans le Gard : État, Département, Union des maires, Association des maires ruraux, Éducation nationale, CAF, Caisse de mutualité sociale agricole, Pôle Emploi, Union des centres communaux d’action sociale et Union des associations familiales. Cela fait du monde et il faut prendre en compte les rôles et actions de chacun.

Une baisse du nombre de naissance

Cette feuille de route s’inscrit dans le cadre d’une politique nationale et repose sur trois orientations : accompagner et favoriser le développement des services aux familles, créer les conditions favorables à l’autonomie et l’insertion et consolider la capacité de pilotage de la territorialisation des politiques. L’enjeu de ce schéma est de lutter contre les inégalités sociales et territoriales, assurer la pérennité et le développement de l’offre d’accueil et soutenir les situations de fragilités des familles.

"La population du Gard continue à croître avec des dynamiques territoriales différentes en fonction des secteurs géographiques. Une croissance due à l’arrivée de personnes qui viennent plutôt pour prendre leur retraite dans notre département", constate en premier lieu la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon. En effet, le Gard est touché par un double phénomène de gérontocroissance (augmentation du nombre de personnes âgées) et de vieillissement de sa population. À l’inverse, on assiste à une baisse notable de la population des jeunes enfants (0-5 ans) sur le territoire, liée à une baisse du nombre de naissance.

"Un réel enjeu sur l’accueil des enfants de moins de deux ans"

L’autre point qui ressort de cette grande concertation, c’est que, "le département du Gard est un des plus pauvres de France avec deux catégories particulièrement concernées : les jeunes de moins de 30 ans et les familles monoparentales avec, dans la très grande majorité, une maman seule avec un ou plusieurs enfants, d’où l’enjeu d’accompagner l’accès aux droits", poursuit la préfète. Le taux de famille monoparentale est plus important et en augmentation dans notre département. Concernant la pauvreté, le taux était de 19,8% dans le Gard en 2016 contre 14,7% en moyenne dans le reste de la France.

Parmi les autres pistes à développer, l’enquête réalisée auprès des habitants a mis en lumière le besoin d’accompagnement des parents sur les sujets d’éducation, de scolarité et un besoin spécifique des parents d’enfants en situation de handicap en matière d’information et d’accompagnement. Après avoir fait l’état des lieux de tous les dispositifs, la préfète pointe deux choses : "une situation un peu plus difficile en ce qui concerne l’accueil périscolaire non pas pour les enfants des écoles primaires, mais pour les adolescents (11-13 ans)" et "un réel enjeu sur l’accueil des enfants de moins de deux ans pour améliorer l’accès à l’emploi des parents en situation difficile."

Durant ces quatre années, ce nouveau schéma va aussi mettre l’accent sur l’inclusion numérique avec notamment la Maison de l’inclusion numérique portée par la CAF du Gard et le développement des Maisons des familles afin d’offrir aux parents des espaces de ressources identifiés, également dédiés aux professionnels de soutien à la parentalité.

Corentin Corger