Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 16.07.2013  - 3 min  - vu 121 fois

INSOLITE La Nuit des Camisards. C'est parti pour vingt-sept représentations sur les hauteurs d'Alès

La Nuit des Camisards, un spectacle de Lionnel Astier mis en scène par Gilbert Rouvière à Alès pour vingt-sept représentations. Photo DR/RM

La Nuit des Camisards, c'est un spectacle, mais c'est aussi une entreprise culturelle qui intègre une démarche artistique dans le cadre d'un territoire, en l’occurrence l'Agglomération d'Alès qui s'est mouillée dans ce pari (voir notre article).

Pendant un mois la troupe enchaînera donc  une série de vingt-sept représentations de la pièce de Lionnel Astier mise en scène par Gilbert Rouvière sur la scène aménagée en plein air sur les pentes du mont Ricateau. Une fiction historique qui raconte les débuts tourmentés de la guerre des Camisards, en juillet 1702. Après la "générale" hier soir, le premier spectacle aura lieu ce mardi 16 juillet.

Le public de la générale devant l'espace d'accueil. Photo DR/RM

Pour accueillir les spectateurs un vaste parking a été aménagé au niveau du centre équestre d'Alès (suivre le fléchage). De là, le public emprunte un chemin qui grimpe jusqu'à un premier espace d'accueil avec restauration, buvette, deux librairies (Jean Calvin et les Amis des Camisards).

L'espace librairie (Jean Calvin) pou aller plus loin. Photo DR/RM

Une fois les  spectateurs regroupés dans cet espace convivial. Les acteurs vont les accompagner sur la dernière partie du chemin jusqu'à la scène : une clairière aménagée avec des rondins pour sièges et une scène en croix surélevée qui permet aux acteurs de jouer au cœur du public. En chemin l'aventure commence avec l'intervention de plusieurs comédiens embusqués dans le paysage sauvage. Ils permettent d'entrer dans l'ambiance et de situer le climat et le cadre dans lequel se déroule la pièce, la dernière intervention exprimant l'ordonnance du roi avec les peines encourues par les pratiquants de "Ladite religion prétendue réformée".

La lente montée du public vers la scène. Ph DR/RM

En cours de chemin les spectateurs sont séparés afin d'accéder par des des chemins différents au quatre "quartiers" qui entourent la scène éclairée par une "lune suspendue". Dès lors les comédiens peuvent jouer les différentes scènes du jeu théâtral, le passage du noir à la lumière, avec une séquence musicale servant de "rideau". Cela exige un prestation très physique des acteurs qui doivent quitter et investir la scène avec quelques éléments de décor, à chaque fois très rapidement à la lueur de la lampe de poche. Autre dimension physique : la voix, puisque toute les scènes sont jouées sans sonorisation.

Les acteurs "embusqués" le long du chemin. Photo DR/RM

Sur le plan de la mise en scène de Gilbert Rouvière, il est évident que le décor sauvage naturel répond à la nature tourmentée des personnages et des rôles. Dès les premiers instants le climat se charge des tensions : peur, insécurité, violence et fanatisme... Selon l'emplacement des spectateurs, certaines scènes seront vues de dos ou de trois quart. Cela n'est guère gênant pour les rangs du fond qui participent à une vue d'ensemble. Pour les autres, la longueur du spectacle et la "rotation" des acteurs selon les scènes permet au public  d'apprécier selon les moments le jeu de chacun. On comprend d'ailleurs l'attention portée sur ce point lors du salut final véritable chassé croisé des acteurs sur les quatre "plans" de la scène.

Le public installé sur des rondins face à la scène en croix. Ph DR/RM

Sur le plan du texte Lionnel Astier s'est exprimé plusieurs fois sur son désir de créer une fiction pour le théâtre à partir de la réalité historique... et le courant passe ! Le public réagit bien aux jeux de mots et participe aux quelques accents comiques du texte, d'une manière générale, il "comprends" les personnages dans leur version tragique, et en particulier le rôle des mères. En revanche le "fait religieux dans sa dimension historique" s'avère plus difficile à appréhender tant il semble "d'un autre siècle" voire "d'une autre planète" pour un public non préparé. Les jeunes enfants, mais aussi certains adultes "décrochent" ainsi sur le texte plusieurs fois, heureusement rattrapés par l'action et le rythme des changements de tableaux.

A l'issue du spectacle, vers minuit pour un spectacle assez long puisqu'il aura duré plus de deux heures avec les déplacements , la redescente s'effectue avec les acteurs jusqu'à l'espace d'accueil, avec une vue magnifique sur la ville d'Alès illuminée. Une soirée "mémorable" à tout point de vue. Selon les attentes du public elle laissera sans doute un souvenir "exotique" aux vacanciers et un peu plus "pédagogique" à tous ceux qui sont susceptibles de s'intéresser de près ou de loin à l'histoire de la religion dans nos Cévennes.

Raphaël MOTTE

raphael.motte@objectifgard.com

Renseignements pratiques :

  • Du 16 juillet au 15 août, tous les jours sauf le dimanche, à 21h45
  • Spectacle en plein air, départ à pied du parking du centre équestre, Rochebelle, Alès.
  • Bar, restauration, librairie à l’espace de rencontre, à mi-parcours.
  • Prévoir chaussures de marche et petit coussin pour s’asseoir.
  • Prix des places : 20 €

Réservations

  • à l'Office de tourisme d'Alès, tél. 04 66 52 32 15
  • le réseau France Billet, tél. 0 892 68 36 22, www.francebillet.com
  • le réseau Ticketnet, tél. 0 892 390 100, www.ticketnet.fr

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