L’occasion de « célébrer une victoire historique », souligne le maire de Laudun-l’Ardoise, Yves Cazorla, « une reconnaissance attendue, méritée et profondément symbolique ». Symbolique, car fruit de 14 années d’efforts des vignerons pour atteindre le plus haut niveau de la hiérarchie des vins et devenir le 18ᵉ cru des Côtes du Rhône, le 3ᵉ du Gard. De quoi « placer notre vignoble sur la carte des plus grands vins », se félicite le maire, grâce à « des vignerons qui portent cette terre à bout de bras. »

Et qui ont défendu ce dossier de longues années. Et dire que Laudun aurait pu passer en cru il y a 70 ans, à la faveur d’un jugement du Tribunal d’Uzès, que le Syndicat des vins avait choisi à l’époque de ne pas entériner. Il aura fallu aux générations suivantes « ténacité et patience », rappelle le président du Syndicat Luc Pélaquié, durant près de 15 années avec leurs lots « de doutes, d’incompréhensions, de déceptions », poursuit-il, pour toucher au but. Mais l’histoire s’est bien finie, avec la parution tant attendue du décret dans le Journal officiel en novembre dernier.

Désormais, « la qualité sera le gage de notre fervente volonté à démontrer que nous sommes bien à notre place parmi les crus des Côtes du Rhône », affirme le président, soucieux que les vignerons puissent, en pleine crise viticole, continuer « à vivre » de leur métier, convaincu que ce passage en cru sera positif. Le territoire espère bien aussi récolter les fruits, avec « une nouvelle visibilité et une nouvelle dynamique », affirme Yves Cazorla, qui compte bien voir se développer sur les terres de l’appellation, Laudun-l’Ardoise, Tresques et Saint-Victor-la-Coste, des actions œnotouristiques.

Pour le remercier de son soutien et de celui de ses prédécesseurs tout au long de la démarche de passage en cru, le Syndicat des vins profitera de la soirée pour offrir à la mairie de Laudun-l’Ardoise un tableau d’Albert André, célèbre peintre laudunois. Une vue du village, évidemment.