Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.06.2016 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 317 fois

LES SPÉCIALISTES Christophe Cavard : "La réserve de biosphère ne sera pas un frein au tourisme"

Christophe Cavard faisait visiter les Gorges du Gardon à la secrétaire d’État chargé de la biodiversité, Barbara Pompili, ce vendredi. DR

Tous les samedis, à 7h, ne manquez pas le décryptage des spécialistes d'Objectif Gard sur un événement, un fait d'actualité, une polémique... Cette semaine, Christophe Cavard, député du Gard et président du syndicat mixte des Gorges du Gardon, explique pourquoi ce site est désormais classé "réserve de biosphère" par l'Unesco.

Objectif Gard. Sur quels critères les Gorges du Gardon ont-elles obtenu cette reconnaissance ?

Christophe Cavard. C'est le fruit de toutes nos actions que l'on mène sur ce territoire représenté par 26 communes toutes concernées par le développement durable. Concrètement, cela concerne de nombreux projets autour de l'agriculture biologique ou saine, sur l'enjeu de la sensibilisation à l'environnement à travers l'éducation ainsi que les animations que nous faisons. Tout ces critères mis bout à bout nous ont permis de porter notre dossier à l'Unesco qui a reconnu notre travail. Cela va nous permettre d'aller encore de l'avant car c'est un programme sur 10 ans, qui prendra fin en 2024 et à l'issue duquel il nous faudra représenter un nouveau dossier.

Être reconnu "réserve de biosphère par l'Unesco", cela change quoi pour les Gorges du Gardon ?

C'est essentiellement une reconnaissance mondiale. On rentre dans le club très fermé des 14 réserves de France et des 669 réserves mondiales. Donc cela va nous permettre d'échanger entre nos pairs dans le monde entier, autant en Amérique du sud qu'en Asie sur des problématiques que l'on a en commun. Nous avons par exemple des échanges avec des agriculteurs en Afrique qui ont développé des techniques d'irrigation adaptées en cas de manque d'eau. Sur l'élevage également, nous avons des contraintes en commun. Et puis pour être honnête c'est aussi pour que les habitants de ce territoire deviennent "réservistes" et fassent partie intégrante du projet. Les associations font énormément de choses dans leurs villages, ils proposent des jardins, réhabilitent des capitelles. Il y a aussi des entreprises qui font des efforts. C'est une plus-value, y compris dans le tourisme.

Les Gorges du Gardons sont-elles particulièrement menacées par les changements climatiques ?

Non, c'est un espace sensible car il a la particularité d'avoir sur son site des espèces menacées. Nous participons à tous les programmes validés par la COP 21 de manière vertueuse qui concernent le dérèglement climatique. Nous sommes très concernés par les inondations, si chaque territoire fait comme nous, à la fin cela aura une vraie influence générale donc on s'inscrit dans une démarche globale. Et c'est aussi intéressant car nous avons associés les villes des alentours comme Nîmes, qui est intégrée dans cette réserve.

Est-ce que cela aura un impact sur l'activité touristique ?

En tout cas cela ne sera pas un frein car il n'y a pas de réglementation particulière. L'idée est plutôt de favoriser un tourisme durable et responsable. On évite, sur le principe, de vendre des territoires à des tour-opérateurs en étant dans une démarche de militant. On est acteur du maintien du site en état. Le prochain rendez vous important est fin novembre car on reçoit l'ensemble des réseaux des réserves de France, ici dans les Gorges du Gardon. Ca sera l'occasion de mettre une fois de plus notre démarche en avant.

Baptiste Manzinali

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