Aurélien Colson, président du MoDem dans le Gard revient sur la conférence de presse du Premier ministre, François Bayrou. L'occasion aussi d'évoquer les prochaines municipales à Nîmes.

Objectif Gard : François Bayrou a proposé un ultimatum au Parlement concernant le budget. Est-ce qu'il joue son dernier va-tout ?

Aurélien Colson : Ce n’est pas un ultimatum. C’est la volonté, courageuse, de proposer à chaque parlementaire un moment de clarification. Qui reconnaît que la France ne doit plus descendre sur la pente de l’endettement ? 2.000 milliards de dettes en plus sur 20 ans, droite et gauche confondues ! Qui, au contraire, ment aux Français en prétendant que l’on peut continuer ainsi ? François Bayrou prend ses responsabilités. À chacun d’assumer les siennes. Si son gouvernement est maintenu, alors s’engagera un temps de dialogue, de délibération et de négociation pour définir les mesures à prendre pour concilier efficacité et justice.

Quelle sera selon vous la situation en cas de renversement du gouvernement ?

D’abord, un coûteux chaos. Les taux auxquels la France empruntent chaque jour sur les marchés vont immédiatement grimper. Nous empruntons déjà plus cher que l’Italie et la Grèce. La facture sera salée. Ensuite, le président de la République aurait deux possibilités. D’une part, nommer un nouveau Premier ministre, charge à lui (ou à elle) de proposer un gouvernement qui ne soit pas immédiatement censuré. Une situation délicate. Ou bien un gouvernement de techniciens (cela se fait dans bien des démocraties) chargé de faire passer un budget. D’autre part, Emmanuel Macron a retrouvé le pouvoir de dissoudre. Cela ne lui a pas réussi la fois précédente. Mais rendre la parole au peuple est une option.

Depuis la dissolution et les dernières législatives de juillet 2024, le pays semble bloqué. Comment sortir de l'impasse ?

Notre pays fonctionne. Et plusieurs dizaines de lois ont quand même été votées : pour faciliter le métier d’agriculteur, pour renforcer la sécurité des personnels soignants, pour lutter contre la délinquance routière, pour réduire la fraude aux aides publiques, etc. Sur les très grands enjeux — dont la dette — il devrait être possible de s’entendre. Mais notre culture politique n’est propice au compromis. Certains confondent compromis et compromission. Tandis que d’autre font résolument le choix du chaos. « Tout conflictualiser », dit Mélenchon : c’est une stratégie de factieux, pas de démocrate. Se mettre autour d’une table, trouver un compromis : c’est ce sont notre pays a besoin.

Plus localement, Nîmes a bénéficié d'un été positif sur le front du tourisme. Est-ce que la politique menée par la majorité municipale était la bonne en la matière ?

Il faudrait interroger les professionnels du tourisme. Leur avis compte plus que le mien. Comme chaque été, je n’ai pas bougé du Gard. J’ai plutôt l’impression qu’il y avait moins de monde dans les restaurants et les manifestations — sauf bien sûr le Festival de cinéma argentique de Redessan !

À quelques mois des municipales, dans quel état d'esprit abordez-vous ce scrutin ? Avez-vous commencé les négociations avec votre partenaire Renaissance ? Quel rôle jouera le MoDem ?

Les voix centristes seront indispensables à qui veut l’emporter à Nîmes, comme dans d’autres villes du Gard. Les discussions sont en cours. Le MoDem apportera son soutien à des équipes de citoyens et citoyennes ayant l’intérêt général au cœur, conscients des enjeux économiques, sociaux, climatiques et de sécurité. Et en ayant à l’esprit que l’on ne peut pas dépenser plus d’argent que l’on en a - à l’échelle d’une ville comme à celle de notre pays.