Entre les colis et les lettres, la Plateforme de La Poste de Grézan à Nîmes a vécu une journée différente ce mardi. Construit en 2022, le lieu est tout neuf et a pu accueillir quatre ateliers installés pour sensibiliser aux risques liés à la santé et à la sécurité au travail, apparus essentiels par rapport à l'accidentologie recensée en 2023 chez les salariés de La Poste. "La sécurité est au coeur de notre entreprise. Trois axes sont majeurs : la santé et la sécurité au travail, la satisfaction client puis la performance", explique la société.

Un premier atelier sur la chute de plein pied attendait les salariés de La Poste. Cela représente trois accidents sur dix, parfois avec une altération de la vue : "Souvent les gens se déplacent avec des colis ou des objets, et derrière on déplore parfois des accidents", explique Michel Magot, responsable opérationnel santé et sécurité au travail à La Poste. Ainsi, équipés de lunettes qui provoquaient une sensation de forte alcoolémie, les salariés devaient ramasser un petit objet au sol pour le glisser dans un verre, posé sur une petite table à proximité.

Ensuite, on retrouvait un atelier manoeuvre pour simuler la circulation en vélo à assistance électrique, en voiture ou en Staby, véhicule de distribution de La Poste à trois roues. Représentant un accident sur quatre, les participants à l'atelier étaient équipés d'un rétroviseur et devaient se déplacer en reculant, sans toucher les obstacles sur leur route. "C'est intéressant de voir leur niveau de concentration et leur mode de fonctionnement", souligne Olivier Piccinali, préventeur expert.

La manutention était également de la partie : "Là, on est plutôt sur de la maladie professionnelle. L'opérateur en question montrait les bons gestes à utiliser pour limiter les traumatismes musculo-squelettiques dans 20 ou 30 ans. C'est quand même une activité essentiellement effectuée à l'intérieur, mais on la retrouve aussi dans la livraison de colis. On multiplie beaucoup de gestuelle de ce type", précise Michel Magot.

Le quatrième atelier et pas des moindres, concernait le risque canin. "Les chiens ne reconnaissent pas le facteur comme quelqu'un de bienveillant, il accède à la propriété sans y pénétrer. Dès qu'il en a l'occasion, le chien va le mordre", affirme le responsable santé et sécurité au travail. Un gros travail de fond est effectué au quotidien par les services de La Poste pour limiter les soucis : "J'ai bien aimé cet atelier. On a eu deux cas de morsure en 2023 dans notre équipe", confie Kévin Antoine, employé à La Poste de Marguerittes.

Travail en continu

La Poste est en plein renouvellement de ses services. Le courrier papier est remplacé petit à petit par l'email, par souci de praticité pour les gens. Les commandes en ligne font par contre augmenter le nombre de colis à distribuer. Sur place, toute méthode est bonne pour gagner de la place dans les camions. Environ 4 000 colis peuvent désormais rentrer dans chacun d'eux, quatre fois plus qu'auparavant grâce à ce principe d'optimisation.

Sur la Plateforme services-courrier-colis de La Poste de Grézan, la distribution s'effectue de 8h30 environ jusqu'à 19h, sur un secteur assez large, qui peut aller jusqu'à Saint-Chaptes et Remoulins. "Pour permettre de travailler dans de meilleures conditions, des investissements sont effectués depuis une dizaine d'années. Nos tapis sont à hauteur d'homme et, autre exemple, on est équipés de bras téléscopiques qui peuvent déposer les colis jusqu'au fond de nos camions", dévoile Olivier Felut, directeur de l'établissement.

Enfin, La Poste fait l'objet d'un sujet de déploiement national sur les incivilités. Le mot d'ordre est zéro tolérance sur les agressions humaines verbales ou physiques. Aussi, le passage de La Poste du jaune au blanc n'est pas encore bien assimilé par la population. Il y a donc un gros travail effectué sur l'établissement de Grézan, pour qu'il y ait une reconnaissance de La Poste lors des arrêts fréquents.