« Sur une feuille blanche / Mon écriture / S’effacera dans le futur… », déclame Joseph Charpentier, au milieu des œuvres réalisées par ses compagnons de l’École de la deuxième chance de Nîmes, lundi 28 mars, à la Maison de la région.

Pour la 24e édition du Printemps des poètes, une quarantaine d’élèves de l’École de la deuxième chance participent, depuis plusieurs mois, à des ateliers artistiques et des rencontres, en particulier avec la poétesse d’origine syrienne Maram Al-Masri, afin de préparer cette exposition sur le thème de l’éphémère.

« Affronter ma peur »

Comme Joseph et son haïku (petit poème d'origine japonaise, NDLR), Jennifer, Thomas, Mohamed, Ibrahim ou Nora ont décliné leur vision du temps qui passe, sous la forme de feuilles séchées encadrées sous verre, de cadrans d’horloge colorés égrenant les secondes, ou de collages de post-it jetables. « Le but de cette exposition est de montrer avec fierté que ces jeunes extraordinaires ne sont pas différents des autres, malgré des parcours ou des apprentissages variés : ils peuvent aussi réaliser des œuvres d’art et aller au musée », pointe la directrice de l’établissement Giovanna Casu. Sorti du système scolaire depuis plusieurs années Joseph affirme avoir déjà « l’envie de revivre cette expérience » et envisage sereinement son avenir dans l’agriculture.  « Moi qui suis timide, cette exposition m’a permis d’affronter ma peur et de m’ouvrir aux autres », confirme Mohamed, 19 ans. Un acquis bienvenu pour son projet professionnel d’orientation vers le secrétariat d’accueil.

Pierre Havez