NÎMES Les picholines de Daniel Perez triomphent en or à Paris
À nouveau médaillé d'or au récent Salon de l'agriculture de Paris pour ses incomparables olives picholines, le maître artisan confiseur d'olives nîmois Daniel Perez, a été mis à l'honneur mardi matin par le président de la Chambre des métiers et de l'artisanat du Gard, Henry Brin, venu en bonne compagnie lui décerner dans la foulée la médaille de la chambre consulaire.
C'est la énième fois mais l'impétrant semblait ému comme un débutant qu'il n'est pourtant pas. "Je l'ai su lundi 27 février en allumant mon ordinateur", confiait modestement le débonnaire artisan des halles, encore tout à son bonheur de son périple parisien. " C'est la cinquième fois que je participe au salon et j'ai déjà décroché plusieurs médailles d'or, d'argent et de bronze mais cette année c'est un peu plus inattendu car les conditions estivales laissaient prévoir une récolte médiocre en terme de qualité. On avait constaté un très fort taux d'évaporation et il a fallu fallu surveiller l'arrosage des oliviers. Heureusement, au final, les picholines étaient superbes et j'ai tout de suite réalisé que j'avais là un millésime exceptionnel".
Et de fait, le flair de l'homme de l'art a été confirmé par le verdict des juges du Salon, particulièrement dithyrambiques sur le lot présenté par l'artisan local : "Leurs commentaires ont parfaitement confirmé mes impressions. Ils ont relevé que le craquant bien équilibré des olives, dépourvues d'amertume, et leur parfum traditionnel de noisette et de beurre. Il y avait une dizaine de lots en concurrence. "
Héritier d'une dynastie créée par ses parents en septembre 1959, le talentueux artisan a pourtant bien failli ne jamais reprendre le flambeau familial : " Au départ, je me destinais au métier de photographe. J'ai d'abord fait des études d'histoire de l'art avant d'intégrer durant 3 ans une école de photographie dans le Luberon. Mes parents ayant connu des problèmes de santé, après réflexion, j'ai intégré l'entreprise aux côtés de mon père en tant que salarié dans les années 80 ", poursuit le Pape gardois de la picholine qui, épaulé sur son stand des halles par sa souriante épouse Lolita, envisage désormais de recentrer son activité sur la production dans son laboratoire nîmois de la rue de Beaucaire, de confier les rênes de l'entreprise à ses fils Benoît et Jérôme, et de continuer à veiller amoureusement sur ses 16 hectares d'oliviers dispersés sur Redessan, Marguerittes et Nîmes.
En attendant, on le verra encore se lancer le mois prochain à la course aux médailles au concours de Draguignan. "Un rendez-vous important de la profession", lâche-t-il en conclusion avant d'aller recevoir sa médaille des mains d'Henry Brin, sous les yeux attentif d'un aréopage d'étaliers, de journalistes et d'élus, au sein duquel figurait le préfet du département, Didier Lauga.
Philippe Gavillet de Peney
philippe@objectifgard.com
Le chiffre : en 2016, l'entreprise Perez, connue par ailleurs pour ses brandades, ses tapenades et pour son huile, a transformé 12,5 tonnes d'olives dans son laboratoire nîmois. Des fruits récoltés en France bien sûr, mais aussi en Espagne et au Maroc. La passion ne connaît pas de frontières...