Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 18.03.2022 - yannick-pons - 3 min  - vu 724 fois

NÎMES L'Institut d'Alzon affrète un 44 tonnes pour l'Ukraine

Nimes institut d'Alzon Un camion pour l'Ukraine (Photo Yannick Pons) - Yannick Pons

Les élèves de l'institut ont fait preuve d'humanisme et d'enthousiasme pour l'Ukraine (Photo Yannick Pons) • Yannick Pons

Un camion de soixante mètres cubes a été chargé de dons collectés par l'Institut d'Alzon à Nîmes lors d'une chaîne humaine remarquable. C'est Sam et Marie qui conduiront le 44 tonnes vers un orphelinat au Nord-Est de la Roumanie afin de venir en aide aux victimes de la guerre en Ukraine.

Lancé le 2 mars, le projet est initié par Iryna, la professeure de musique d'origine Ukrainienne du collège de Nîmes et du Grau-du-Roi. Sa presque homonyme la Russe Irina, professeure de russe, s'est greffée au projet. Une collecte ciblée sur quelques produits est lancée dans tous les établissements de l'institut à Nîmes, Beaucaire, Grau-du-Roi, Vestric-et-Candiac et Garons. L'établissement a reçu également de l'argent.

L'idée a germé ensuite d'aller chercher la famille de Vika, une Ukrainienne proche de l'institut, et d'en profiter pour emmener une partie des produits de la collecte lors du premier voyage.

Le premier convoi a ramené treize Ukrainiens dont sept enfants à Nîmes

L'orphelinat de Bacau (Roumanie), tenu par les soeurs de la communauté des Oblates de l’Assomption et proche de l'institut d'Alzon, allait recevoir et distribuer les dons. Le 3 mars, un premier voyage a donc été effectué avec un minibus. Au retour, trois voitures et le minibus ont ramené treize Ukrainiens dont la famille de Vika. Ces réfugiés qui fuient la guerre dans leur pays ont été installés dans des logements et les enfants scolarisés à l'institut en primaire et au collège.

Olga (31 ans) et sa maman Katerina sont venues sans les hommes de la famille, mobilisés militairement. Elle sont terriblement inquiètes puisque le mari et le fils de Katerina sont restés ensemble à Odessa (prononcer "Adiessa") avec ses petits enfants. "On espère que la guerre s'arrêtera et que l'on pourra rentrer. On ne sait pas ce qu'il va se passer mais on sait que tout peut arriver soudainement là-bas", lance Olga.

Les Ukrainiennes Katerina et Olga (à droite) dans les bras d'Irina, la Russe (Photo Yannick Pons) • Yannick Pons

L'accueil des familles s'organise. "On a fait un appel à logement et on a eu plus de 70 réponses en 48 heures, c'était incroyable", explique Marie. Des parents d'élèves, des enseignants, Pauline et Quentin ont mis à disposition des appartements, et La ressourcerie RéaNîmes les a aménagés. Une psychologue a libéré des créneaux horaires afin d'organiser des groupes de paroles avec l'aide d'un traducteur.

Cinq jours, 5 000 kilomètres et 5 000 euros

Ainsi, Marie et Sam partent lundi et vont avaler en deux jours et demi les 2 500 kilomètres qui les séparent de l'orphelinat avec un camion de 60 m3 chargé à bloc. L'engin a été chargé à partir de la salle de conférence du lycée ce matin par une chaîne d'une centaine de personnes, animées par un humanisme formidable.

5 000 euros c'est le coût de location du camion offert par Nicolas Vigneau, le patron de la société Stranic(*) (Photo Yannick Pons) • Yannick Pons

Direction l'orphelinat, tenu par la communauté des Oblates de l’Assomption, qui accueille également des réfugiés Ukrainiens. Sœur Angela, Mareta et Clara ont recruté des renforts pour décharger le camion lorsqu'il arrivera. L'institut d'Alzon a envoyé 5 000 euros vers l'orphelinat qui n'avait plus d'argent pour payer le chauffage.

Les élèves se sont investis. Ils sont même récupéré une dernière chaussure récalcitrante (Photo Yannick Pons) • Yannick Pons

La semaine prochaine, des lycéens ukrainiens arrivent sur Nîmes et ils seront scolarisés. L'Institut d'Alzon veut passer le relais : "C'est une initiative solidaire, la collecte l'accueil mais ensuite il faut qu'ils soient pris en charge par le Gouvernement", explique Marie qui veut passer le relais à la Croix-Rouge qui accompagne déjà le projet.

"C'est beau de voir cette solidarité. Les enfants de l'institut en sortiront plus grands. Je n'ai pas pleuré sur ce qu'il se passe là-bas. Je leur ai expliqué pourquoi on les aide, que ce sont des d'Alzoniens, comme eux, et ils sont venus les aider", raconte Philippe Blaison, animateur en pastorale scolaire.

Yannick Pons

(*) D'autres entreprises ont participé pour l'affrètement du camion : Languedoc Matériel, Deleuze, LRM, Vp France, Forezienne et Eurovia.

Yannick Pons

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